Resalut
Quand je fais une maquette je cherche le plus de docs possible pour me concentrer sur la fidélité du kit avec l’original (et d’ailleurs c’est, à mon sens, un des points de spécificité de notre domaine, le maquettisme statique avec, en face, l’aéromodélisme qui a d’autres priorités et que d’ailleurs je respecte totalement).
Ce dont j’ai besoin d’abord, c’est des renseignements techniques via texte et images. Je choisis aussi une déco bien sur ; mais souvent, quand j’ai fini, je relis un peu l’historique de la machine et j’en ressens plus de vie pour ma maquette.
Avec ce « terrible » Albemarle, j’en ai ressenti particulièrement t le besoin. Alors, si vous le permettez et si ça vous intéresse (sinon zappez , no pb !), je vous donne un petit résumé de l’utilisation opérationnelle de cet avion, si peu connu par beaucoup et même parfois pas du tout.
Je ne m’intéresserai qu’aux opérations aéroportées puisque très vite la RAF a compris qu’il n’était bon qu’à ça.
Les squadrons d’Albemarle réellement et significativement opérationnels étaient au nombre de 4 :
N° 295 (code 8Z) , 296 (code 9W) , 297 ( codes L5 et P5) et 570 (codes V8) , les 4 incorporés dans le 38e Group de la RAF.
1) Premier engagement : Mai 1943 : invasion de la Sicile ( Opération « Husky » ) avec uniquement le squadron 296
2)Dernier engagement : Septembre 1944, Hollande (Opération Market-arden – Arnhem) avec les squadrons 296 et 297 (tout le monde a vu l’excellent « Un pont trop loin »…)
3)Et je garde, pour détailler un peu plus, le second engagement : D- Day Normandie 6 juin 1944 qui me passionne et certainement beaucoup d’entre vous aussi
Dans la nuit du 5 au 6 juin, nous avons
l’heure de gloire de l’Albemarle puisque c’est lui qui a a eu l’honneur de lancer les premiers paras de l’opération Overlord !
Ce sont les paras britannique de la 6e division aéroporté du Major Général Gale, lui-même engagé avec ses hommes la même nuit. Leurs objectifs : couper les communications – ponts, neutraliser la batterie de Merville et établir une première tête de pont , le tout pour sécuriser par l’arrière les forces débarquant à Sword et Juno Beach.
Beaucoup connaissent mais j’ai plaisir à rappeler les remarquables exploits de cette nuit-là et du jour suivant. 2 opérations distinctes :
Opération « Tonga » : (nuit du 5 au 6/6/44)
Les squadrons 295 et 570 s’envolent de la base de Harwell (Berckshire) dans la nuit. Ils ont plusieurs impératifs :
- Les premiers 60 paras du D- Day, dits « Pathfinders » ou éclaireurs, sont largués par 6 Albemarle ( 2 sont abattus) dans le secteur de Ranville pour marquer les drop zones.
- D’autres doivent s’emparer des ponts (pont sur canal de Caen à la mer, à Bénouville (Pegasus bridge) et pont sur l’Orne à Ranville)
- largage d’un bataillon près de la batterie de Merville
- enfin assurer la première tête de pont à l’est des ponts sur la drop zone préalablement marquée
Le fait d’armes le plus connu et probablement le plus grand exploit de l’histoire des troupes aéroportées est la dépose de 3 planeurs du major Howard à proximité immédiate du poste de défense du pont de Bénouville (le plus proche à 30 mètres !), ceci en pleine nuit avec très peu de visibilité pendant que la 82e aéroportée US se débattait dans les marécages du Cotentin.
Ci dessus : alignement des Albemarle du 295 squadron - Harwell - 5 juin 1944
Opération Mallard : (fin de journée du 6/6/44)
Les squadrons 296 et 297 s’envolent de la base de Brize Norton ( Oxfordshire) pour renforcer vers 21 h la tête de pont à l’ouest des ponts avec notamment arrivée de matériel plus lourd (chars Tetrach)
Pour mon modèle ( le P5 ° S serial V1823 du 297 sq.), c’est donc à cette dernière opération qu’il a participé. Pour son histoire perso, il a « fait » ensuite Market- Garden et s’est finalement crashé lors d’un vol d’entrainement en décembre 1944.
Mes sources : en plus du Warpaint, divers doc s sur le D- Day dont surtout l’excellent ouvrage de G. Bernage « Diables rouges en Normandie » ( Ed Heimdal)
Voilà pour ceux qui ont lu, j’espère que je ne vous ai pas barbés
christian