Pas d'avancée sur le DH-4 cette semaine, et ça risque de ne pas bouger jusqu'à ce week end... L'objectif est encore de le finir pour Bron, mais il me reste un week end et une petite dizaine de soirées maximum. Ca va être chaud.
En attendant je vais faire un petit topo sur le DH4 et la place qu'il a pris dans l'US postal service.
L'idée de transporter le courrier aérien par l'air nait dès 1918 aux états unis. Le but est d'abord de relier les principales villes de la cote est; Washington et New York en tête. Les débuts sont balbutiants, mis en place par la poste, mais effectués par l'army qui voyait l'occasion d'aguerrir ses pilotes à la navigation.
Les débuts sont folkloriques, voire ridicules: Le premier vol, lancé en grandes pompes est effectué par un jeune pilote pistonné. Départ de Washington il doit monter plein nord-est vers Philadelphie et New York en suivant la voie ferrée... Premier embranchement, première erreur et il se retrouve à Richmond, plein sud. Deuxième essai le lendemain. Il est briefé solidement: Il faut suivre la cote de la baie qui l'emmenera quasiment jusqu'à Philadephie. Un avion le guide même jusqu'à la cote... On sait jamais. La il suit sagement la cote plein nord. la cote oblique vers l'est, puis vers le sud; il la suit fidèlement... jusqu'à tomber en panne d'essence tout en bas de la presque ile du Delaware, en face de Norfolk, plus bas que sont point de départ. Un champion du monde!!!
L'army se retirera rapidement des vols et l'US postal reprendra tout à son compte. A commencer par recruter des pilotes et trouver des avions. Après les Curtiss Jenny des tous premiers vols, le DH-4 s'est finalement imposé par défaut.
Construit sous licence en Amérique à leur entrée en guerre, il en restera en réserve plusieurs milliers à l'armsitice, qui n'avaient pas traversé l'Atlantique. C'est donc un avion pas cher, facile à trouver, motorisé par un moteur Liberty qu'on trouve aussi en quantité pour pas cher.
Mais tel quel il est inadapté aux vols postaux. Première modification, reculer le poste de pilotage en place arrière pour aménager la soute à courrier devant, sur le centre de gravité.
Les défauts de l'avion se révèlent vite: le fuselage en bois et toile est fragile; le train trop en arrière et l'avion se met facilement en pylone...etc.
L'US postal lui cherche un remplaçant et essaie divers avions mono et bimoteur sasn grand succès. Ils essaient même des Junkers F-13 qui semblent l'avion parfait; jusqu'à ce qu'ils prennent feu en vol sans prévenir et tuent leurs pilotes.
Retour à la case départ et au DH-4 qu'il faut adapter coute que coute aux besoins. Le fuselage est reconstruit, renforcé avec du tube acier et recouvert de panneau contreplaqué à la place de l'entoilage. Le train d'atterissage est avance d'une quanrantaine de centimètres.
Pendant la première moitié des années 20 l'USPS ouvre de nouvelles routes, jusqu'à Chicago puis la Californie. Elle expérimente le vol de nuit pour rester compétitive avec le train. D'abord avec des phares tous les 30 km qui balisent la route, puis la radionavigation. Les DH-4 suivent l'évolution: pots d'échappement longs pour éviter d'éblouir le pilote, phares d'atterissage puis radio.
En 1924 l'USPS lance un appel d'offre pour remplacer ses DH-4 et choisit le Douglas M-2 face au Boeing Model 40 ou au Curtiss Pigeon carrier entre autres.
Mais on approche de la fin du service postal gouvernemental. Le gouvernement républicain en place estime que ce n'est pas à l'état de prendre en charge le transport de courrier et fait voter début 1925 une loi autorisant de contracter des compagnies privées pour le transport aérien.
En 1927 toutes les lignes sont transférées aux compagnies privées. Quelques grosses compagnies se partagent le plus gros: Boeing Air transport avec ses Modèle 40 gère la ligne principale transcontinentale coté ouest, National Air Transport avec ses Douglas M-2 gère l'est. Plusieurs autres petites compagnies se partagent les petites lignes.
En 8 ans l'USPS aura fait un énorme travail de défrichement des lignes aériennes et de recherche sur les techniques de vol de nuit et sans visibilité. Le fruit de ce travail profitera aux compagnies privées qui reprennent le flambeau. La suite sera moins innovante pour l'aéronautique mais plus riche en scandales et regroupements économiques; mais c'est une autre histoire.
Pour ceux que ça intéresse, le n°154 d'Icare est incontournable
Et peut être complété par le n°204 qui s'étend plus sur les années qui suivent et l'essor des compagnies privées
Voilà voilà; la suite ça sera avec des vrais morceaux de plastique.