Cet ouvrage c'est "L'histoire de la Luftwaffe" paru aux éditions Encyclopédie visuelle Elsevier (1978).
Ce gros volume d'environ 250 pages comprend une première partie rétrospective historique et une seconde partie signalétique.
Dans la première partie un chapitre m'avait particulièrement intéressé car il concernant les opérations maritimes de la Luftwaffe dans le cadre de la bataille de l'atlantique. (1941-1944).
Dans l'esprit populaire, la bataille de l'atlantique fait principalement référence à l'intervention des sous-marins (U-Boot) contre les convois marchands traversant cette zone.
Mais pas que.
L'aviation allemande y a aussi joué un grand rôle d'importance.
L'appareil de plus emblématique de cet épisode est le Focke-Wulf 200 Condor, quadrimoteur surnommé "le fléau de l'Atlantique" dont le rayon d'action lui permettait d'aller jusqu'au Spitzberg (au-dessus du Groenland) pour s'en prendre aux convois maritimes alliés à destination de Mourmansk et Arkhangelsk (atlantique nord) afin de fournir en armes le régime russe stalinien qui se battait alors contre les forces de l'axe.
(étrange renversement de l'histoire qui voit actuellement cette même fourniture d'armement se retourner contre le destinataire de l'époque pour les mêmes raisons qu'on imputait alors au régime Hitlérien).
Toujours était-il que le FW-200 ne fut pas le seul (et de loin) avion à participer à cette campagne aérienne océanique et cela pour plusieurs raison.
La première étant qu'il n'existait qu'en petit nombre.
La seconde était que de conception civile, il était particulièrement fragile et dès que les navires marchands furent équipés d'un armement défensif ou protégés par une escorte, un simple tir d'armes légères pouvait lui être fatal.
Dès lors la Luftwaffe mis en service d'autres appareils efficaces dans ces missions de reconnaissance, de bombardement ou de torpillage, souvent effectuées en préparation de l'attaque des U-boot.
Ainsi, des He 111, He 115, Do-217 et Ju-88 (tous bimoteurs) furent largement utilisés.
Pour commémorer cette période et ce théâtre d'opérations, c'est un JU-88 (bombardier rapide) que j'ai choisi de monter prochainement.
Mon choix c'est porté sur la maquette du Ju-88 A-4 de chez Revell (1967) qui, dans sa version bombardier, et après un long vole d'approche (il n'était pas rare que les missions durent sept heures d'affilée) opérait à haute altitude avant que les Ju-88 équipés de torpilles ne passent à l'action sur le convoi pris pour cible (opération conjointe souvent efficace).
Cette technique de désorientation permettait aux torpilleurs, volant au ras des eaux, de se déployer en ligne de front d'environ 20 km en se séparant mutuellement de +/- 300m.
Le convoi était alors pris de travers et les appareils se glissaient assez facilement entre les navires escorteurs. Ils balayaient ainsi toute une partie du convoi.
La torpille utilisée était souvent de fabrication italienne, préférée à la torpille allemande qui ne détonnait pas lorsqu'elle touchait une coque sous un angle aigu.
Inutile de préciser que durant l'attaque, la défense antiaérienne déclenchait un feu d'enfer et le canon de 20 mm Oerlikon qui armait maintenant les cargos constituait une menace redoutable.
Lorsqu'un avion était abattu et que l'équipage parvenait à évacuer, ces chances d'en réchapper étaient nulles.
Dans les eaux glaciales du cercle polaire, la survie n'était qu'une question de minutes.
Un petit exemple: lors des attaques conjointes U-Boot/aviation contre le convoi PQ 18 (escorté par un porte-avions) qui se déroula entre le 11 et le 18/09/1942, 13 navires marchands sur 40, 1 pétrolier et 1 destroyer seront ainsi coulés.
La Luftwaffe y perdit 41 bombardiers, la marine y perdit 4 U-Boot.
Durant ces trois jours, des centaines de combattants se sont noyés.
Je résume mais c'est pour vous dire la violence des assauts, laissant peu de place à la magnanimité entre belligérants (depuis, cela ne semble pas avoir beaucoup changé dans les conflits contemporains).
Cette guerre en haute mer, loin des yeux des photographes de presse de l'époque, et pourtant primordiale en matière d'approvisionnements, traduit parfaitement diverses convoitises actuelles de la part des grandes puissances maritimes.
C'est cette réflexion qui me poussa à retirer de mon stock, la vieille maquette du Ju-88 provenant du fabricant Revell dont l'illustration de la boîte fait référence à ces événements mémorables à classer parmi les nombreuses tragédies de la mer.
Celles-là étant militaires.
J'avais le choix entre la maquette du Ju-88 d'Airfix (1964) ou la maquette Revell (1967) dont je possède encore au moins deux exemplaires de chaque marque.
Mais la maquette Airfix a déjà été montée et présentée sur un diorama. Je lui ai donc préféré la maquette Revell dont j'avais déjà assemblé, il y a bien longtemps, un exemplaire de la version C6 (chasse de nuit) modifié en G-6 par l'apport d'un grand gouvernail (reliquat d'un kit de JU-188 Matchbox).
Ce précédent montage ne me laisse que de corrects souvenirs à l'exception du poste de pilotage particulièrement sobre.
Mais en y regardant de plus près et tenant compte de l'épaisseur de la verrière qui laisse peu de place pour l'observation des détails (bien qu'elle soit d'honnête composition), cela ne me semble pas être un souci majeur.
Comme le conseille le plan de montage, je commence par l'assemblage du fuselage (en y ajoutant une paroi isolant le fuselage du poste de pilotage).
C'est parti !
(fin de la première partie de l'introduction)
Dernière édition par DePhil le Dim 15 Jan 2023 - 11:43, édité 1 fois