[Hasegawa] Boeing B-17 F Flying Fortress au dessus de l'Europe [Fini]

DePhil a écrit:

Hasegawa c'est donc méchamment fourvoyé !
Et moi aussi puisque je me suis posé cette question après la dépose des décalcomanies !

La vie est vraiment mal faite…

Ca c'est râlant corriger maintenant risque de faire plus de mal que de bien. Un raccord de peinture de cette importance c'est vraiment délicat.

A+

Puisqu'il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur, comme le disait si bien l'ami Vladimir P. lorsqu'il était petit (voir très très petit), je m'en vais donc continuer le montage de mon B-17 F dans l'état ou il se trouve actuellement.
C’est-à-dire en conservant sa parure telle qu'elle est apposée.

Je me vois mal pouvoir faire autrement.

On attaque les bandes de dégivrage des bords d'attaque.
(la voilure principale pour commencer)
Au pinceau évidemment mais en utilisant du film cache tout de même. J'ai pas la prétention de faire du rectiligne à main levée.

cela m'arrive aussi ce genre de déconvenue

et je me dis dans ce cas qu'un jour il a peut être eue cette déco mais qu'il ny a pas eu de photo pour en attester, car au vue de certain clichés a des périodes différentes on voit sur certains avions des différences notable

les plaisirs du maquettisme , mais le resultat est bon en definitive
en tout cas moi j aime bien
en attendant merci pour les astuces

L'ensemble commence à prendre tout doucement forme.
(pour la photo, les hélices sont posées temporairement)

Il me reste à réaliser la bande de dégivrage couvrant l'arrête du bord d'attaque du gouvernail et finaliser celles des ailerons (les extrémités).

DePhil a écrit:L'ensemble commence à prendre tout doucement forme...

Blagueur, il est déjà magnifique ce B 17

c'est clair ! et j'aime beaucoup les incrustations de vert ça casse un peu le vert olive

Chose surprenante: les éléments composant les capots de moteurs sont finement gravés (alors que le reste de la maquette s'agrémentait de lignes de structures en léger relief).
Je les ai donc très vaporeusement mis en valeur au crayon AK, tout comme les volets de refroidissement qui se situent juste derrière.



Par ailleurs et pour satisfaire une basse curiosité matérialiste, les bandes de dégivrages (ou que je suppose telles) présentes sur les bords d'attaque me semblaient relever de la technologie du caoutchouc gonflable, mais l'analyse d'une photo de Hell's Angles en vol et en fin de carrière montre une grande érosion de celles-ci.
Sur la présente photo, on voit nettement transparaitre le métal au niveau de la dérive notamment et il en est de même pour les ailes et ailerons (au regard d'une autre photo).






Ne serait-ce alors qu'une peinture spécifique ?...
Je me pose la question.

À la vue des photos, j'opterais pour "des éléments résistifs chauffés électriquement intégrés dans une feuille de caoutchouc collée sur les bords d'attaque des ailes et des surfaces de queue, les bords d'attaque des hélices et les bords d'attaque des pales de rotor d' hélicoptère . Ce système de dégivrage a été développé par la United States Rubber Company en 1943"

Bonjour PZMR,

Oui, la résistance électrique chauffante sous bande caoutchoutée est une des techniques de dégivrage.

Mais que penser de l'érosion des bords d'attaque laissant  apparaître le métal à nu ?
Le caoutchouc peut-il se corroder à ce point ?
Ou alors les bandes de dégivrage ont été retirées pour une raison ou l'autre car les photos de B-17 d'active ne présentent pas ce phénomène…

Voilà une photo de Hell's Angels en escadrille - les bandes de dégivrages sont intactes.

dans le bord d'attaque des ailes je sais que c'est de l'air chaud et aussi pneumatique , par contre pour la dérive verticale je n'en sait rien

https://www.absa3945.com/29%20mai%201943/B17formation/formation_b17.html

Bonjour
En tout état de cause ça ne peux pas être du métal puisque les bords d'attaque sont recouverts de caoutchouc pour le système de dégivrage pneumatique. Par contre pour augmenter la surface et la puissance du dégivrage il était fréquent qu'ils passent sur les bords d'attaque un enduit gras jaunâtre et ce sont surement les résidus de cet enduit qui "s'écaille" en fin de mission.

A+

Il s'agirait bien ici d'un système de dégivrage pneumatique...

Spadukit a écrit:En tout état de cause ça ne peux pas être du métal puisque les bords d'attaque sont recouverts de caoutchouc pour le système de dégivrage pneumatique. Par contre pour augmenter la surface et la puissance du dégivrage il était fréquent qu'ils passent sur les bords d'attaque un enduit gras jaunâtre et ce sont surement les résidus de cet enduit qui "s'écaille" en fin de mission.

Merci Spadukit, voilà sans doute un début d'explication.

Ce qui est toutefois troublant c'est que les traces en question sont uniquement visibles sur Hell's Angels alors qu'il n'est plus d'active et qu'il est paré pour retourner (ou se trouve déjà) aux USA afin d'y poursuivre un tour d'exhibition (propagande pour la récolte des bons de guerre).

Et que penser de cette photo couleur d'époque (B-17 relais radio) ?

C'est perturbant ton affaire D'un côté, il y a des infos sur un système pneumatique... Et là, l'explication de Gilles a tout son sens De l'autre, tes photos tendraient à montrer un détachement partiel des plaques caoutchoutées couvrant le système de dégivrage
Et que penser des B 17 sans bord d'attaque noir

PZMR a écrit:Et que penser des B 17 sans bord d'attaque noir

On peut penser qu'il s'agissait d'un équipement facultatif, en fonction de l'affectation à tel ou tel théâtre d'opérations ou telles et telles conditions climatiques.

Bonjour à tous,

PZMR a écrit:C'est perturbant ton affaire D'un côté, il y a des infos sur un système pneumatique... Et là, l'explication de Gilles a tout son sens De l'autre, tes photos tendraient à montrer un détachement partiel des plaques caoutchoutées couvrant le système de dégivrage
Et que penser des B 17 sans bord d'attaque noir

À mon humble avis, il est advenu au B-17 la même transformation qu'au B-24.

Jusqu'à un point (serial number) qu'il reste à déterminer, le dégivrage des bords d'attaque était pneumatique, puis est passé au système thermique d'air chaud pulsé dans les bords d'attaque.
Pour le Liberator, deux avions ont d'abord été équipés du système à air chaud, les s/n 44-40749 (B-24J-180-CO) et s/n 42-78476 (B-24G-1-NT), puis tous les B-24L et B-24M.
J'ai quelques photos de B-24L qui, malgré cela ont encore le caoutchouc de dégivrage sur les bords d'attaques...

Les B-17G sans caoutchouc sur les bords d'attaques ont un système de dégivrage à air chaud, sans aucun doute possible.

Merci pour ton aide précieuse Hemjicé

PZMR a écrit:Merci pour ton aide précieuse Hemjicé

De rien, Jean-Christphe, c'est mon plaisir.

Jean-Claude

Hemjicé a écrit:Les B-17G sans caoutchouc sur les bords d'attaques ont un système de dégivrage à air chaud, sans aucun doute possible

C'est très probable.

Mais dans le cas qui m'occupe, il est question de B-17 F.
Et ce n'est pas tant le système de dégivrage qui me pose question mais une apparente et importante érosion métallisée à son emplacement (semblable à de la peinture fortement corrodée).

C'est particulièrement visible sur cette photo en gros plan du gouvernail de Hell's Angel.

Je profite de cet aparté concernant un petit point de détail de l'Histoire pour esquisser sur la structure des ailes, les larges stigmates opérationnels laissés par les quatre Wright Cyclone R-1820 à neuf cylindres en étoile, turbocompressés à décharge de gaz General Electric B22 contrôlés électroniquement.

Le tout aux huiles et en deux étapes.

Pour les salissures :






Paco

unguibusetrostro a écrit:Pour les salissures :

Celles-ci ne sont pas mal non plus.
Mais elles sont nettement moins chargées alors que Memphis Belle venait de terminer son tour d'opérations soit 25 missions de guerre (la plupart de celles-ci ayant été effectuées sur des objectifs en France).
Ce qui explique cette moindre intensité.

Bonjour à tous,

unguibusetrostro a écrit:Pour les salissures :



Paco

Intéressantes tes photos, Paco ; on aperçoit sur l'extrados des saumons la mise à l'air libre du circuit thermique de dégivrage des bords d'attaque des ailes, de la profondeur et de la dérive...
Et sur les avions camouflés, les bords d'attaque sont peints en noir.

Très réaliste ton travail Dephil

Cette fois ça commence à sentir les écuries.

Les éléments vitrés ont été préparés et le train d'atterrissage ainsi que les volets ont été mis en place (la maquette va enfin pouvoir se passer du support Vertigo puisqu'elle peut enfin reposer sur ses pattes).









Avant de placer les dernières pièces, je compte encore passer quelques pellicules de vernis mat.
Le vieillissement viendra s'intercaler avant l'ultime passe de vernis.

Le dernier travail de peinture consistera à couvrir comme il se doit la tourelle boule ventrale du beau gris-bleu couvrant les surfaces inférieures avant de la mettre en place.

Les armes et les hélices (pièces très fragiles) seront installées en tout dernier lieu (il y a encore là quelques menus détails à finaliser).

L'accouchement est donc pour bientôt.
(soyez prêt avec la bouteille de champagne !)

Belle persévérance pour ce B-17. Je continue de suivre, malgré mes misères sur ma Caravelle.

François

Avant de passer au grand final, accordons-nous un petit moment d'histoire afin de constater qu'on peut s'intéresser au sujet autrement qu'avec de la colle et un pot de peinture.
(question aussi de remettre une reproduction en plastique dans son contexte historique)
Ce B-17 F, codé 41-24577, a été nommé "Hell's Angels" en souvenir du film de Howard Hughes (1930) relatant l'épopée des pilotes de chasse US de la Première Guerre mondiale.
Affecté au 358eme Bombardment Squadron du 303eme Bombardment Group, cette forteresse volante était à l'origine pilotée par le capitaine Id E. Baldwin.
En 1942, celui-ci l'a convoyée de Kellogg Field près de Battle Creek (Michigan) jusqu'à à la base Molesworth (Angleterre) afin de terminer un entrainement préparatif aux missions de bombardement sur l'Europe occupée.
Ce B-17 volera sous les ordres de plusieurs commandants et connu de nombreux membres d'équipage pendant ses 15 mois d'active au sein de la Huitième Air Force.
En date du 14 mai 1943, l'avion était le premier B-17 à avoir accompli 25 missions de guerre.
Hell's Angels a été réexpédié aux États-Unis après sa 48e mission le 13 décembre 1943.
Après une tournée de propagande, il fut mis au rebut le 14 août 1945.



Conclusion :
La maquette du fabricant Hasegawa du B-17 F est une excellente réalisation qui mérite qu'on s'y attarde encore aujourd'hui.
Sans conteste, le respect des formes générales y est.
Toutes les pièces sont d'une grande précision et d'une finesse largement au-dessus des productions de l'époque.
Pour tout dire, le masticage n'est nécessaire qu'aux assemblages de fuselage et d'ailes.
Et même au niveau de ces jointures, on se situe directement dans un travail de finition tant les raccords sont minimes.
La mise en symétrie de l'ensemble ailes/fuselage se fait réellement sans aucun ajustement. Tout tombe pile-poile tant le moulage des pièces a été réalisé avec méticulosité.
Les légères lignes de structures représentées en relief ne m'auront pas gêné longtemps (le plastique se travaillant facilement).

L'ensemble a de bonnes proportions et suffisamment de détails pour qu'on s'y intéresse de plus près.
La représentation de l'intérieur de l'habitacle est largement suffisant compte-tenu de ce qui reste visible après fermeture et mise en place des parties vitrées.
Toutes les pièces transparentes s'ajustent avec une précision micrométrée et la limpidité de leur cristallin est remarquable.

A cet égard, la pièce symbolisant la partie vitrée du poste de pilotage, moulée d'une seul tenant avec la portion du fuselage qui la recouvre se loge parfaite dans son emplacement et dévoile une représentativité irréprochable.
Au final, je suis même surpris d'en obtenir une transparence supérieure à ce que j'en espérais au mieux.
Un tout petit bémol concernant la Tourelle boule Sperry (la ventrale) représentée par deux demi-coques partagées verticalement (avec la lentille de la boule coupée en son milieu).



J'aurais préféré qu'elle le soit horizontalement comme celle fournie dans le kit Frog (que je trouve plus représentative après assemblage).
Mais bon: elle est moins visible que le reste aussi…

Seule la partie supérieure avant du nez du B-17 F de chez Hasegawa, avec ses quatre petites fenêtres en trapèze, porte à caution (je l'ai déjà évoqué plus avant) mais l'amélioration est commode et permet de donner à l'ensemble un aspect plus conforme à la réalité.
Toutefois et à mon avis, une soute à bombe ouverte et détaillée aurait été un plus non négligeable, mais le fabricant a sans doute voulu parier sur la simplicité de montage.
A noter que son contemporain (le B-17 E du fabricant Frog) y avait pensé et l'avait assez bien réalisée.
Du côté des incongruités, il y a d'abord sa décoration -le nose art- (j'y ai déjà fait allusion plus haut et je n'y reviendrai plus) ainsi que la bulle de nez.

Je pose ici une photo de "Memphis Bell" où l'on peut observer la bulle de nez vue de face, montrant les deux renfoncements dans lesquels se trouvent les rotules permettant d'y fixer les armes.



Si j'appuie sur ce point de détail c'est que les dits renfoncements ne sont jamais (à ma connaissance) représentés au 1/72 parce que quasiment indécelables sous un autre angle de vue.
Donc (disais-je), cette bulle de nez convient parfaitement pour la réalisation d'un "Memphis Bell" (une des deux représentations présente dans la boîte) mais pose problème en ce qui concerne la réalisation du "Hell's Angels" (qui est la seconde représentation).
Quoiqu'en fait oui…mais non.
Mais oui tout de même.
Je m'explique.
Il faut savoir que la bulle de nez équipant les premiers B-17 F fut remplacée, après un certain temps et en fonction de l'expérience acquise en opération, par un autre modèle qui situait son armement défensif en son milieu (une seule mitrailleuse de calibre 12,7 à la place des deux mitrailleuses disposées plus latéralement).
(pour l'anecdote, il y eu aussi quelques essais avec deux mitrailleuses centrales jumelées)
Cette conversion fut effectuée en standard sur tous le B-17 F à partir du moment où cette seconde nouvelle bulle fut considérée comme plus efficace.

Cependant: considérant la bulle initiale et sur un certain nombre de B-17 F (de nombreuses photos l'attestent), seule une mitrailleuse était installée afin de réduire l'encombrement.
La nouvelle bulle validait cela et surtout assurait un meilleur débattement toutes directions de l'arme.
A ses débuts, le B-17 "Hell's Angels" fut équipé de la bulle ordinaire à deux rotules (gauche et droite).
Sur une photo faite au retour de sa 31eme mission, on voit parfaitement la rotule de droite servant au soutien de l'unique arme montée dans le nez (voir ci-dessous).



Mais une autre et belle photo couleurs au retour de sa +/- 40eme mission de guerre démontre qu'entre-temps la bulle avait été remplacée par le modèle standardisé ou l'arme est positionnée au centre de la bulle (voir ci-dessous).



Et la représentation de "Hell's Angels" exhibée pas Hasegawa remonte plutôt à cette époque !
Il y a donc là une distorsion spatio-temporelle digne des meilleurs feuilletons de science-fiction des années soixante, non ?....
C'est vrai encore qu'on comprend l'idée de rationalisation de la part du fabricant Hasegawa.
(personne ne remarquera la différence, c'est moi qui vous le dis !)

Le B-17 F connu d'autres modifications au niveau de son nez et au fil des versions mises en production.
Je ne vais pas vous embêter plus longtemps avec cela.
Sachez toutefois que les derniers modèles de B-17 F furent équipés de la tourelle de menton et ce n'est pas cet élément qui, extérieurement, le différencie de son successeur: le modèle G.

Au final: le kit Hasegawa du B-17 F est une très bonne maquette parfaitement évocatrice jusque dans les détails.
En rapport avec le détail: j'ai remarqué que sur certaines illustrations, le code repris sur le fuselage de Hell's Angels (D  VK) est représenté en gris clair et non en jaune. Le gouvernail gardant toutefois son code de série et se lettre D d'identification en la dernière couleur citée.
Une belle photo noir et blanc d'époque permet de comparer ce qui est indiqué sur le gouvernail avec le lettrage d'identification apposé sur le fuselage et la concordance des teintes ne permet pas de supposer que le dit lettrage soit d'une autre couleur que le jaune (à mon avis).



J'aurais aussi pu découper les ailerons et le gouvernail afin de les représenter autrement mais la finesse du moulage de ces éléments m'en a dissuadé.
Cette maquette d'une autre époque, j'ai pris plaisir à la monter et à la peindre.
Et comme j'aime prendre mon temps pour assembler un modèle aux senteurs d'autrefois, j'en ai bien profité.
Pour en finir avec ce panégyrique, il me faut aussi reconnaître que je suis loin du niveau de production (tant en quantité qu'en qualité) dont certains font montre ici et que mon rendement est en plus affecté par les préoccupations qu'engendre une situation internationale que je m'aventurerais à qualifier qu'instable.



Alors quoi !?!...
Qu'est-ce que j'attends pour monter les photos ?



















Et  pour terminer: il s'installe définitivement dans mes vitrines, au dernier étage encore inviolé jusqu'à présent puis-qu’aucune place disponible ou suffisante ne subsiste dans les autres compartiments.



Voilà, c'est tout pour cette fois: vous pouvez retourner à vos occupations habituelles.