par Tempest Mar 19 Mar 2024 - 19:30
Oui, Pierre, c'est mon point de vue, que j'ai bâti sur mes lectures, assez nombreuses, sur la période.
Le combat a été militaire et c'est d'abord une défaite militaire. Mais les causes de cette défaite sont nationales : c'est bien la France (et non seulement ses militaires ou ses généraux) qui a perdu.
Français et Britanniques ont subi, comme, plus tard, les Soviétiques. Ces derniers ont pu se rétablir grâce à leur profondeur stratégiques (2000 km laissés à l'ennemi quand même) et à des pertes inouïes (environ 3 millions de tués, disparus et prisonniers en 6 mois), ce dont nous ne disposions pas à l'ouest (à part la Manche pour les Britanniques).
Nous avions un plan de bataille, pour 1941. Nous avions une doctrine d'emploi et des unités puissantes. Mais nous avons étiré exagérément nos lignes, au détriment de toute réserve d'armée (le gaspillage de l'excellente 7e armée de Giraud, envoyée en l'air aux Pays-Bas), pour des raisons politiques ("tendre la main aux Hollandais").
Nous avions un généralissime, parait-il très intelligent, mais incapable de commander et de décider (donc ce n'était pas un chef) : Gamelin.
Les Allemands, beaucoup plus offensifs que les Français, ont pris l'initiative et l'ont conservée.
Les Français étaient dans une logique défensive car non prêts pour l'attaque (comme l'a démontrée la farce de la Sarre) et ont subi toute la campagne. Là où les alliés se sont montrés un peu offensifs, comme en Norvège, les Allemands ont eu des sueurs froides (sans la panade en France en mai, la Norvège aurait très probablement été libérée pour l'été - mais on ne peut jurer de rien).
Ce qui arrive parfois à la guerre : l'ennemi joue son plan et non le nôtre.