Bonjour.
Enfin terminé ce montage visible sur cette page : https://1-72.forumgratuit.org/t14636-airfix-dornier-do-17z-fini
Un bombardier, qui plus est de la Luftwaffe, n'est pas véritablement le sujet le plus attirant, beaucoup de monteurs préfèrent réaliser des chasseurs évoquant par la même occasion l'histoire d'un As de la Chasse. Pour autant, les pilotes de ces appareils ne manquaient pas de courage pour réaliser leurs missions ingrates et souvent peu reluisantes qui leur étaient ordonnées, servant par la même occasion de cibles idéales pour les avions de chasse. Pas de place donc pour des récits chevaleresques mais l'on parle plutôt d'abnégation, de sacrifices, bref de drames propres à toute guerre.
Ce montage était surtout pour moi l'occasion d'évoquer un évènement passé sur ma commune et dont peu d'habitant en connaissance l'existence.
Comme à mon habitude, je commence par une présentation rapide de l'avion représenté même si je pense que beaucoup d'entre vous n'apprendront rien de nouveau ici.
L'historique du Dornier 17
Afin de contourner les conditions restrictives du traité de Versailles, les constructeurs aéronautiques Allemands développèrent au début de l’Entre-deux-guerres des appareils civils pouvant être facilement adaptés à un usage militaire.
C’est ainsi que le Dornier 17 est conçu, comme avion de transport rapide pour passagers et fret postal. Surnommé le « crayon volant », en raison de son fuselage particulièrement fin pour un bi-moteur, il se distingue par des performances en vitesse exceptionnelles pour l’époque. Le premier prototype prend son envol en novembre 1934. Dépassant allègrement les 400 km/h, cela fait de lui l’appareil de transport européen le plus rapide. Pour autant, la Lufthansa le refusa en raison d’un fuselage trop étroit limitant l’emport et le confort des passagers.
Les trois premiers prototypes furent remisés mais ce n’est certainement pas un hasard si quelque mois plus tard, un pilote de la Lufthansa, détaché auprès du RLM, conclut que la vitesse et la manoeuvrabilité de l’avion pouvaient en faire un excellent bombardier rapide.
De nouveaux prototypes sont construits différenciés selon la motorisation ou l’aménagement spécifique aux missions de bombardement et de reconnaissance.
Une des caractéristique de l’avion est le regroupement de l’ensemble de l’équipage dans une cabine unique, formule reprise ensuite sur d’autres appareils comme le Ju 88 par exemple.
Le Do 17 fit sensation au Circuit des Alpes qui se courut à Zurich à l’été 1937. Avec un avion spécialement conçu pour cela, il dépasse le plus rapide des chasseurs en lice, le Dewoitine D-510. Ce coup de bluff est un choc pour les alliées qui surestimèrent alors la puissance de la Luftwaffe à cette période.
Les avions de série sont eux sensiblement plus lents mais néanmoins plus rapides que les bombardiers alignés alors par la France et la Grande-Bretagne. Les versions E pour le bombardement et F pour la reconnaissance entrèrent en service la même année. Le Do 17 est alors le premier avion allemand construit à la chaine, ceci associé à la conception en sous-éléments pouvant être fabriqués par des sous-traitants. Cela permet un équipement rapide et en nombre des unités. Une version spécifique est exportée à la Yougoslavie, motorisée par un Gnome et Rhône et produit sous licence dans ce pays.
L’avion est alors engagé dans la guerre civile espagnole qui va révéler ses qualités d’agilité, surtout à basse altitude et de vitesse.
Dans un premier temps, le Do 17 échappe facilement aux chasseurs républicains, mais cette situation ne sera que temporaire et va évoluer défavorablement avec l’arrivée des I-16 . L’augmentation de l’armement défensif va devenir nécessaire.
Cependant on déplore aussi une capacité d’emport faible (500 kg) et un rayon d’action limité.
Pour palier à ces défauts, des versions nouvelles sont produites avec cette fois des moteurs en étoile à compresseur : Do 17 M pour le bombardement (moteurs BMW Bramo 323A de 900 ch) et Do 17 P pour la reconnaissance (moteur BMW 132N de 865 ch).
Mais c’est avec la version Do 17 Z que l’avion prend la forme la plus connue. Une cabine agrandie avec des vitres à facette permet d’accueillir une quatrième homme d’équipage pouvant servir des mitrailleuses de défense supplémentaires, et elle offre une meilleure visibilité. La version Do 17 Z-2 est motorisée par deux Bramo 323P Fafnir en étoile de 1000 ch. La vitesse maximum de 424 km/h est atteinte à 5000 m. L’armement défensif est porté généralement à six mitrailleuses de 7,92 mm et la charge maximum de bombes à 1000 Kg. Mais avec cette charge, la vitesse est réduite à 360 km/h et le rayon d’opération à seulement 322 km. C’est la version la plus produite avec plus de 500 exemplaires sur un total estimé à 2140.
Au début de la campagne de Pologne, le Do 17 est encore présent en nombre avec 370 avions dans les unités de bombardement même si l’équipement en Heinkel 111 est supérieur. A cela il faut ajouter 262 appareils de reconnaissance.
En plus de ses qualités manœuvrières à basse altitude, on lui reconnait alors une excellente fiabilité d’autant que sa forme plus fine en fait une cible plus difficile à abattre pour la DCA.
Au début de l’offensive à l’Ouest, les unités de bombardement équipés de Do 17 se forgent ainsi une redoutable réputation par leurs attaques à basse et très basse altitude, des troupes et des terrains d’aviation.
Le 03 juin 1940
Pendant la Drôle de Guerre, ce sont les unités de reconnaissance qui perdent des Dornier mais au déclenchement de l’offensive du 10 mai 1940 les KG2, KG3, KG76 et KG77, équipés de la version Do-17 Z, vont en subir de plus importantes. Ces unités perdent ce jour là pas moins de 23 avions dont 14 pour le seul KG3.
Cette escadre créée pour l’essentiel en mai 1939 avait participé à la Campagne de Pologne avant d’être basée à l’ouest dans le but d’appuyer la percée des Ardennes. Les pertes vont ensuite diminuer et se stabiliser alors que le KG 3 intervient dans des misions dans l’Est de la France et au sud de la Belgique. Mais en attaquant la poche de Dunkerque, les Do 17 vont enregistrer de nouveaux revers. Le KG 3 notamment qui, pour la seule journée du 27 mai déplore 12 avions abattus.
Le 3 juin, il est néanmoins engagé lors de l’opération Paula sur l’Ile de France qui vise particulièrement les terrains d’aviation.
Cette date et le lieu font le lien avec une maquette que j’avais réalisée il y a 15 ans, un Potez 631 de l’ECN 1/13.
Cette escadrille de chasse de nuit est alors basée sur le petit terrain de Moissy Cramayel en compagnie de l’ECMJ 1/16. Il s’agit d’une annexe à la plate-forme de Melun Villaroche où l’on trouve les ECN 2/13, 3/13 et 4/13. Chargées de la défense de Paris, ces unités ne vont réaliser aucune interception nocturne mais à cette période, elles effectuent du « guet aérien ». Disposant d’un matériel radio supposé plus performant, ces avions sont chargés de prévenir le sol dès l’apparition des raids de bombardier. Réalisées en solitaire, elles sont risquées puisque les bombardiers sont bien entendu précédés de chasseurs ennemis. La seule solution qui reste alors au Potez c'est le « sauve qui peut » .
C’est ainsi que le 3 juin, l’ECN 1/13 va enregistrer sa seule perte en combat. Décollant au petit matin sur le Potez n° 117, le S/Lt; Biger, l’A/C Gobert et le Sgt Duffour ne reviendrons pas. Ils sont abattus par le Ltn. Heinz Altendorf de la 7/JG 53, un As crédité de 24 victoires, qui survivra à la guerre après une captivité au Canada. Maigre consolation, un Potez 631 du 2/13 va revendiquer vers 10h30 un Dornier 17 du I/KG76 (n°130 : Lt Guillier, S/C Bal, Cp Sinturel) qui s’abat au nord de la forêt de Compiègne.
Le monument sur la commune de Gournay-sur-Aronde
Ce même jour, un autre évènement va toucher les terrains de Moissy-Cramayel et Melun Villaroche. Des Dornier 17 du II/KG 3 décollent de leur base de Schweinfurt et larguent vers 13h30 une quarantaine de bombes sur les deux terrains. Si les Français sont surpris, les dégâts et les pertes sont heureusement très limités. L’attaque est un échec et ne réussira qu’à enflammer un bois situé à proximité. Deux Potez vont décoller en vain de Melun à 13h40 mais ne parviendront pas à rattraper les assaillants.
Le Dornier 17 va encore faire illusion au début de la bataille d’Angleterre dans des attaques visant les terrains de la RAF. En revanche, le changement de tactique de la Luftwaffe, se polarisant sur le bombardement des villes à moyenne altitude, va exacerber ses défauts : manque d’autonomie et faible chargement. Le KG 3 comme la plupart des autres unités équipés de Dornier 17 va rapidement passer sur Ju 88. La production sera arrêté dès mi-1940, même si quelques unités en seront encore équipées lors de la Campagne des Balkans et au début de Barbarossa.
Voilà maintenant quelques photos du Dornier 17 qui m'a permis d'évoquer ce bombardement sur Moissy.
Avec un fond d'écran :
Voilà c'est bouclé et je remercie encore tous ceux qui m'ont suivi et encouragé.
Enfin terminé ce montage visible sur cette page : https://1-72.forumgratuit.org/t14636-airfix-dornier-do-17z-fini
Un bombardier, qui plus est de la Luftwaffe, n'est pas véritablement le sujet le plus attirant, beaucoup de monteurs préfèrent réaliser des chasseurs évoquant par la même occasion l'histoire d'un As de la Chasse. Pour autant, les pilotes de ces appareils ne manquaient pas de courage pour réaliser leurs missions ingrates et souvent peu reluisantes qui leur étaient ordonnées, servant par la même occasion de cibles idéales pour les avions de chasse. Pas de place donc pour des récits chevaleresques mais l'on parle plutôt d'abnégation, de sacrifices, bref de drames propres à toute guerre.
Ce montage était surtout pour moi l'occasion d'évoquer un évènement passé sur ma commune et dont peu d'habitant en connaissance l'existence.
Comme à mon habitude, je commence par une présentation rapide de l'avion représenté même si je pense que beaucoup d'entre vous n'apprendront rien de nouveau ici.
L'historique du Dornier 17
Afin de contourner les conditions restrictives du traité de Versailles, les constructeurs aéronautiques Allemands développèrent au début de l’Entre-deux-guerres des appareils civils pouvant être facilement adaptés à un usage militaire.
C’est ainsi que le Dornier 17 est conçu, comme avion de transport rapide pour passagers et fret postal. Surnommé le « crayon volant », en raison de son fuselage particulièrement fin pour un bi-moteur, il se distingue par des performances en vitesse exceptionnelles pour l’époque. Le premier prototype prend son envol en novembre 1934. Dépassant allègrement les 400 km/h, cela fait de lui l’appareil de transport européen le plus rapide. Pour autant, la Lufthansa le refusa en raison d’un fuselage trop étroit limitant l’emport et le confort des passagers.
Les trois premiers prototypes furent remisés mais ce n’est certainement pas un hasard si quelque mois plus tard, un pilote de la Lufthansa, détaché auprès du RLM, conclut que la vitesse et la manoeuvrabilité de l’avion pouvaient en faire un excellent bombardier rapide.
De nouveaux prototypes sont construits différenciés selon la motorisation ou l’aménagement spécifique aux missions de bombardement et de reconnaissance.
Une des caractéristique de l’avion est le regroupement de l’ensemble de l’équipage dans une cabine unique, formule reprise ensuite sur d’autres appareils comme le Ju 88 par exemple.
Le Do 17 fit sensation au Circuit des Alpes qui se courut à Zurich à l’été 1937. Avec un avion spécialement conçu pour cela, il dépasse le plus rapide des chasseurs en lice, le Dewoitine D-510. Ce coup de bluff est un choc pour les alliées qui surestimèrent alors la puissance de la Luftwaffe à cette période.
Les avions de série sont eux sensiblement plus lents mais néanmoins plus rapides que les bombardiers alignés alors par la France et la Grande-Bretagne. Les versions E pour le bombardement et F pour la reconnaissance entrèrent en service la même année. Le Do 17 est alors le premier avion allemand construit à la chaine, ceci associé à la conception en sous-éléments pouvant être fabriqués par des sous-traitants. Cela permet un équipement rapide et en nombre des unités. Une version spécifique est exportée à la Yougoslavie, motorisée par un Gnome et Rhône et produit sous licence dans ce pays.
L’avion est alors engagé dans la guerre civile espagnole qui va révéler ses qualités d’agilité, surtout à basse altitude et de vitesse.
Dans un premier temps, le Do 17 échappe facilement aux chasseurs républicains, mais cette situation ne sera que temporaire et va évoluer défavorablement avec l’arrivée des I-16 . L’augmentation de l’armement défensif va devenir nécessaire.
Cependant on déplore aussi une capacité d’emport faible (500 kg) et un rayon d’action limité.
Pour palier à ces défauts, des versions nouvelles sont produites avec cette fois des moteurs en étoile à compresseur : Do 17 M pour le bombardement (moteurs BMW Bramo 323A de 900 ch) et Do 17 P pour la reconnaissance (moteur BMW 132N de 865 ch).
Mais c’est avec la version Do 17 Z que l’avion prend la forme la plus connue. Une cabine agrandie avec des vitres à facette permet d’accueillir une quatrième homme d’équipage pouvant servir des mitrailleuses de défense supplémentaires, et elle offre une meilleure visibilité. La version Do 17 Z-2 est motorisée par deux Bramo 323P Fafnir en étoile de 1000 ch. La vitesse maximum de 424 km/h est atteinte à 5000 m. L’armement défensif est porté généralement à six mitrailleuses de 7,92 mm et la charge maximum de bombes à 1000 Kg. Mais avec cette charge, la vitesse est réduite à 360 km/h et le rayon d’opération à seulement 322 km. C’est la version la plus produite avec plus de 500 exemplaires sur un total estimé à 2140.
Au début de la campagne de Pologne, le Do 17 est encore présent en nombre avec 370 avions dans les unités de bombardement même si l’équipement en Heinkel 111 est supérieur. A cela il faut ajouter 262 appareils de reconnaissance.
En plus de ses qualités manœuvrières à basse altitude, on lui reconnait alors une excellente fiabilité d’autant que sa forme plus fine en fait une cible plus difficile à abattre pour la DCA.
Au début de l’offensive à l’Ouest, les unités de bombardement équipés de Do 17 se forgent ainsi une redoutable réputation par leurs attaques à basse et très basse altitude, des troupes et des terrains d’aviation.
Le 03 juin 1940
Pendant la Drôle de Guerre, ce sont les unités de reconnaissance qui perdent des Dornier mais au déclenchement de l’offensive du 10 mai 1940 les KG2, KG3, KG76 et KG77, équipés de la version Do-17 Z, vont en subir de plus importantes. Ces unités perdent ce jour là pas moins de 23 avions dont 14 pour le seul KG3.
Cette escadre créée pour l’essentiel en mai 1939 avait participé à la Campagne de Pologne avant d’être basée à l’ouest dans le but d’appuyer la percée des Ardennes. Les pertes vont ensuite diminuer et se stabiliser alors que le KG 3 intervient dans des misions dans l’Est de la France et au sud de la Belgique. Mais en attaquant la poche de Dunkerque, les Do 17 vont enregistrer de nouveaux revers. Le KG 3 notamment qui, pour la seule journée du 27 mai déplore 12 avions abattus.
Le 3 juin, il est néanmoins engagé lors de l’opération Paula sur l’Ile de France qui vise particulièrement les terrains d’aviation.
Cette date et le lieu font le lien avec une maquette que j’avais réalisée il y a 15 ans, un Potez 631 de l’ECN 1/13.
Cette escadrille de chasse de nuit est alors basée sur le petit terrain de Moissy Cramayel en compagnie de l’ECMJ 1/16. Il s’agit d’une annexe à la plate-forme de Melun Villaroche où l’on trouve les ECN 2/13, 3/13 et 4/13. Chargées de la défense de Paris, ces unités ne vont réaliser aucune interception nocturne mais à cette période, elles effectuent du « guet aérien ». Disposant d’un matériel radio supposé plus performant, ces avions sont chargés de prévenir le sol dès l’apparition des raids de bombardier. Réalisées en solitaire, elles sont risquées puisque les bombardiers sont bien entendu précédés de chasseurs ennemis. La seule solution qui reste alors au Potez c'est le « sauve qui peut » .
C’est ainsi que le 3 juin, l’ECN 1/13 va enregistrer sa seule perte en combat. Décollant au petit matin sur le Potez n° 117, le S/Lt; Biger, l’A/C Gobert et le Sgt Duffour ne reviendrons pas. Ils sont abattus par le Ltn. Heinz Altendorf de la 7/JG 53, un As crédité de 24 victoires, qui survivra à la guerre après une captivité au Canada. Maigre consolation, un Potez 631 du 2/13 va revendiquer vers 10h30 un Dornier 17 du I/KG76 (n°130 : Lt Guillier, S/C Bal, Cp Sinturel) qui s’abat au nord de la forêt de Compiègne.
Le monument sur la commune de Gournay-sur-Aronde
Ce même jour, un autre évènement va toucher les terrains de Moissy-Cramayel et Melun Villaroche. Des Dornier 17 du II/KG 3 décollent de leur base de Schweinfurt et larguent vers 13h30 une quarantaine de bombes sur les deux terrains. Si les Français sont surpris, les dégâts et les pertes sont heureusement très limités. L’attaque est un échec et ne réussira qu’à enflammer un bois situé à proximité. Deux Potez vont décoller en vain de Melun à 13h40 mais ne parviendront pas à rattraper les assaillants.
Le Dornier 17 va encore faire illusion au début de la bataille d’Angleterre dans des attaques visant les terrains de la RAF. En revanche, le changement de tactique de la Luftwaffe, se polarisant sur le bombardement des villes à moyenne altitude, va exacerber ses défauts : manque d’autonomie et faible chargement. Le KG 3 comme la plupart des autres unités équipés de Dornier 17 va rapidement passer sur Ju 88. La production sera arrêté dès mi-1940, même si quelques unités en seront encore équipées lors de la Campagne des Balkans et au début de Barbarossa.
Voilà maintenant quelques photos du Dornier 17 qui m'a permis d'évoquer ce bombardement sur Moissy.
Avec un fond d'écran :
Voilà c'est bouclé et je remercie encore tous ceux qui m'ont suivi et encouragé.
Dernière édition par wipeout le Mar 1 Nov 2022 - 16:20, édité 3 fois