Bonjour.
La boucle est bouclée avec cette vitrine sur cet avion emblématique de la RAF. Le montage en détail est ici : https://1-72.forumgratuit.org/t16796-airfix-bristol-blenheim-mk-iv-fini#317188
Si le Blenheim bénéficie d’une certaine aura auprès des Français car il symbolise les débuts des FAFL, il ne jouit pas de la même popularité auprès des Britanniques. Engagé en nombre au début du conflit, il subit en effet des pertes importantes et reste un rappel douloureux des premiers revers essuyés par la RAF.
Son origine est un appareil civil conçu durant la première moitié des années trente qui utilise alors les conceptions aéronautiques les plus modernes.
L’avion de transport dont il est issu, est en effet plus rapide que les chasseurs alors en service à l’époque, comme le tout récent Gladiator. Il n’en faut pas plus pour que le Ministère de l’Air rédige un cahier des charges pour une version militaire, d’autant que l’inquiétude gagne face au réarmement de l’Allemagne.
Pour Bristol, c’est une petite révolution industrielle car l’appareil fait appel aux techniques de construction les plus modernes, inspirées directement de ce qui se fait aux Etats-Unis. Il est entièrement métallique et utilisent de nouveaux alliages léger. La société, dont les méthodes de construction relèvent plus de l’artisanat, doit donc faire un effort important pour faire face aux commandes à venir. A l’été 1935 cela concerne déjà 150 exemplaires alors que le premier prototype militaire n’a pas encore été construit et ce n’est que le début. il faut construire de nouveaux locaux, investir dans de nouvelles machines outils, revoir toute l’organisation des ateliers. Le recrutement d’ouvriers spécialisés capables d’utiliser ces nouvelles machines pose aussi problème. Le résultat est bien sûr des retards de livraison mais cela n’empêche pas le premier vol de l’avion le 25 juin 1936.
Heureusement, pour faire face aux commandes de plus en plus nombreuses, deux autres sociétés seront sollicitées : Avro et Rootes Securities.
Les premières livraisons du modèle Mk.I interviennent à partir de mars 1937 auprès du Bomber Command. Il s’agit d’un triplace de bombardement léger, apte à remplir des missions de reconnaissance. Sa rapidité doit alors lui permettre d’évoluer de jour sans escorte de chasse. Ce concept, partagé par nombre de forces aériennes, ne résistera pas à la réalité du conflit, même si quelques exceptions existeront comme le Mosquito.
En effet, l’armement défensif a largement était délaissé, ce qui sera rapidement un défaut majeur de l’avion, d’autant que l’évolution des performances des chasseurs va faire disparaitre son avantage en vitesse.
L’introduction de cet avion moderne ne se fait pas sans difficultés et les pertes suite à des accident sont importantes. Il est vrai que les pilotes passent, sans période de transformation, du pilotage d’un biplan monomoteur à train fixe et cockpit ouvert à un bimoteur monoplan avec volets, train rétractable et cabine fermée.
De plus, de nombreux défauts de fabrication sont à déplorer avec une progression constante de la production car la demande de la RAF devient urgente. Nombreuses sont les critiques qui forgent alors une mauvais réputation au Blenheim.
En plus du rééquipement accéléré des unités de bombardement s’ajoute en 1938, avec la crise de Munich, la nécessité de moderniser la défense aérienne. Toutes les solutions pour augmenter le nombre de chasseurs sont bonnes à prendre et le Blenheim est un possible candidat temporaire. En effet, l’avion distance encore facilement les chasseurs qui sont en ligne. Et c’est ainsi qu’un certain nombre de Mk-I seront transformés en chasseurs à partir de la fin d’année 1938 avec l’adjonction d’un carénage ventral comportant 4 mitrailleuses. Cette version montrera vite ses limites dès qu’elle sera opposée en 1939 aux nouveaux chasseurs de la RAF, l’avion servant par la suite en tant que chasseur de nuit ou au sein du Coastal Command pour l’attaque de navires.
C’est justement pour répondre à une demande du Coastal Command qu’une nouvelle version Mk IV est à l’étude. Il faut en effet assurer l’intérim entre l’Avro Anson vieillissant et le Bristol Beaufort qui tarde à entrer en production. Ce nouveau projet, qui utilise des éléments du modèle précédent, est le candidat idéal car disponible rapidement .
Les modifications les plus importantes sont l’adjonction de réservoirs supplémentaires dans la voilure, permettant d’accroître le rayon d’action, et surtout l’allongement du nez améliorant le confort du poste de navigateur. Le Bristol Mercury XV, un neuf cylindres en étoile de 920 ch. est aussi plus puissant.
D’autres améliorations seront apportées au fur et à mesure des opérations et notamment sur l’armement qui restera toujours insuffisant. Initialement, l’avion est équipé d’une mitrailleuse fixe de 7,7 mm dans l’aile gauche et d’une autre dans une tourelle dorsale. Celle dernière passera finalement à 2 mitrailleuses alimentées par bandes. D’autres solutions seront essayées en unité mais la première modification d’usine est l’installation d’une Browning de 7,7 mm dans une coupole transparente située sous le poste du navigateur. Celle-ci ne possédant qu’un mouvement dans l’axe verticale, c’est ensuite une tourelle FN-54 dotée de deux Browning qui sera installée. La soute quand à elle ne permet qu’une charge de 454 kg de bombes.
Cette version améliorée va tout de suite intéresser le Bomber Command qui en sera largement équipé.
Faute mieux, l’avion est déclaré prioritaire : aux 1200 exemplaires environ de Mk. I s’ajouteront plus de 3000 Mk. IV construits en Angleterre. L’avion s’exporte dans plusieurs pays et sera même construit sous licence au Canada, en Finlande et en Yougoslavie.
A la déclaration de Guerre du 3 septembre 1939, c’est un Blenheim qui effectue la première mission au dessus du territoire Allemand avec une reconnaissance de la flotte ennemie. Le lendemain des Blenheim participent aussi à la première attaque visant la Kriegsmarine au dessus de Wilhelmshaven.
Comme avec le Spitfire, la RAF souhaite préserver ses Blenheim, et les premiers squadrons à rejoindre la France au sein du corps expéditionnaire sont avant tout équipés de Battle. Les quatre unités de Blenheim ne seront véritablement installés qu’à la fin septembre. Rapidement les Battle vont montrer leurs limites, et la RAF se voient contraintes de rajouter deux unités supplémentaires de Blenheim.
Pendant la Drôle de Guerre se sont surtout des missions de reconnaissances qui sont effectuées et les pertes sont importantes. Elles deviennent de véritables saignées lorsque l’Allemagne lance son offensive en mai et que les bombardiers doivent intervenir sur les colonnes ennemies.
Le Blenheim sera pourtant sur tous les fronts faute de mieux : dans les Balkans, en Afrique du Nord, au Proche et Extrême Orient.
L’avion représenté porte le n° de série R3612. Il fait parti d’une commande de 250 appareils datée de juin 1939 et dont les livraisons sont étalées entre mars et juin 1940. Il sert alors au Sq. 40 lors de l’opération « Dynamo ».
Cette unité datant de la Grande Guerre est reformée en 1931. Depuis juillet 1938, elle vole sur Fairey Battle et fait partie des unités ayant fait mouvement en France à la déclaration de guerre, dans le cadre de la BEF.
En décembre 1939, elle retourne en Angleterre pour être équipée de Blenheim Mk. IV, elle est alors basée à Wyton. Depuis cette base, l’unité va intervenir au dessus des Pays-bas après l’offensive du 10 mai 1940 puis contre les forces allemandes entourant Dunkerque.
Il existe deux Blenheim portant le code V-BL. Le L8834 est abattu le 23 mai 1940 dans la région d’Arras.
Le R3612 le remplace en provenance d’une unité de développement photographique (?). Ce dernier sera déclaré perdu le 9 septembre 1940, abattu au dessus de la Mer du Nord lors d’un raid nocturne sur des barges d’invasion à Ostende.
L’équipage composé des Sgt. William Patrick (pilote), Theos Jarman (navigateur-bombardier) et Victor Pegler (radio-mitrailleur) sera porté disparu.
Pour finir, quelques détails en macro, comme ça on voit tous les défauts...
Merci à vous de m'avoir suivi mais j'espère bien voir d'autres Blenheim, étant donné la carrière de cet avion, il y a de quoi faire en terme de décorations...
La boucle est bouclée avec cette vitrine sur cet avion emblématique de la RAF. Le montage en détail est ici : https://1-72.forumgratuit.org/t16796-airfix-bristol-blenheim-mk-iv-fini#317188
Si le Blenheim bénéficie d’une certaine aura auprès des Français car il symbolise les débuts des FAFL, il ne jouit pas de la même popularité auprès des Britanniques. Engagé en nombre au début du conflit, il subit en effet des pertes importantes et reste un rappel douloureux des premiers revers essuyés par la RAF.
Son origine est un appareil civil conçu durant la première moitié des années trente qui utilise alors les conceptions aéronautiques les plus modernes.
L’avion de transport dont il est issu, est en effet plus rapide que les chasseurs alors en service à l’époque, comme le tout récent Gladiator. Il n’en faut pas plus pour que le Ministère de l’Air rédige un cahier des charges pour une version militaire, d’autant que l’inquiétude gagne face au réarmement de l’Allemagne.
Pour Bristol, c’est une petite révolution industrielle car l’appareil fait appel aux techniques de construction les plus modernes, inspirées directement de ce qui se fait aux Etats-Unis. Il est entièrement métallique et utilisent de nouveaux alliages léger. La société, dont les méthodes de construction relèvent plus de l’artisanat, doit donc faire un effort important pour faire face aux commandes à venir. A l’été 1935 cela concerne déjà 150 exemplaires alors que le premier prototype militaire n’a pas encore été construit et ce n’est que le début. il faut construire de nouveaux locaux, investir dans de nouvelles machines outils, revoir toute l’organisation des ateliers. Le recrutement d’ouvriers spécialisés capables d’utiliser ces nouvelles machines pose aussi problème. Le résultat est bien sûr des retards de livraison mais cela n’empêche pas le premier vol de l’avion le 25 juin 1936.
Heureusement, pour faire face aux commandes de plus en plus nombreuses, deux autres sociétés seront sollicitées : Avro et Rootes Securities.
Les premières livraisons du modèle Mk.I interviennent à partir de mars 1937 auprès du Bomber Command. Il s’agit d’un triplace de bombardement léger, apte à remplir des missions de reconnaissance. Sa rapidité doit alors lui permettre d’évoluer de jour sans escorte de chasse. Ce concept, partagé par nombre de forces aériennes, ne résistera pas à la réalité du conflit, même si quelques exceptions existeront comme le Mosquito.
En effet, l’armement défensif a largement était délaissé, ce qui sera rapidement un défaut majeur de l’avion, d’autant que l’évolution des performances des chasseurs va faire disparaitre son avantage en vitesse.
L’introduction de cet avion moderne ne se fait pas sans difficultés et les pertes suite à des accident sont importantes. Il est vrai que les pilotes passent, sans période de transformation, du pilotage d’un biplan monomoteur à train fixe et cockpit ouvert à un bimoteur monoplan avec volets, train rétractable et cabine fermée.
De plus, de nombreux défauts de fabrication sont à déplorer avec une progression constante de la production car la demande de la RAF devient urgente. Nombreuses sont les critiques qui forgent alors une mauvais réputation au Blenheim.
En plus du rééquipement accéléré des unités de bombardement s’ajoute en 1938, avec la crise de Munich, la nécessité de moderniser la défense aérienne. Toutes les solutions pour augmenter le nombre de chasseurs sont bonnes à prendre et le Blenheim est un possible candidat temporaire. En effet, l’avion distance encore facilement les chasseurs qui sont en ligne. Et c’est ainsi qu’un certain nombre de Mk-I seront transformés en chasseurs à partir de la fin d’année 1938 avec l’adjonction d’un carénage ventral comportant 4 mitrailleuses. Cette version montrera vite ses limites dès qu’elle sera opposée en 1939 aux nouveaux chasseurs de la RAF, l’avion servant par la suite en tant que chasseur de nuit ou au sein du Coastal Command pour l’attaque de navires.
C’est justement pour répondre à une demande du Coastal Command qu’une nouvelle version Mk IV est à l’étude. Il faut en effet assurer l’intérim entre l’Avro Anson vieillissant et le Bristol Beaufort qui tarde à entrer en production. Ce nouveau projet, qui utilise des éléments du modèle précédent, est le candidat idéal car disponible rapidement .
Les modifications les plus importantes sont l’adjonction de réservoirs supplémentaires dans la voilure, permettant d’accroître le rayon d’action, et surtout l’allongement du nez améliorant le confort du poste de navigateur. Le Bristol Mercury XV, un neuf cylindres en étoile de 920 ch. est aussi plus puissant.
D’autres améliorations seront apportées au fur et à mesure des opérations et notamment sur l’armement qui restera toujours insuffisant. Initialement, l’avion est équipé d’une mitrailleuse fixe de 7,7 mm dans l’aile gauche et d’une autre dans une tourelle dorsale. Celle dernière passera finalement à 2 mitrailleuses alimentées par bandes. D’autres solutions seront essayées en unité mais la première modification d’usine est l’installation d’une Browning de 7,7 mm dans une coupole transparente située sous le poste du navigateur. Celle-ci ne possédant qu’un mouvement dans l’axe verticale, c’est ensuite une tourelle FN-54 dotée de deux Browning qui sera installée. La soute quand à elle ne permet qu’une charge de 454 kg de bombes.
Cette version améliorée va tout de suite intéresser le Bomber Command qui en sera largement équipé.
Faute mieux, l’avion est déclaré prioritaire : aux 1200 exemplaires environ de Mk. I s’ajouteront plus de 3000 Mk. IV construits en Angleterre. L’avion s’exporte dans plusieurs pays et sera même construit sous licence au Canada, en Finlande et en Yougoslavie.
A la déclaration de Guerre du 3 septembre 1939, c’est un Blenheim qui effectue la première mission au dessus du territoire Allemand avec une reconnaissance de la flotte ennemie. Le lendemain des Blenheim participent aussi à la première attaque visant la Kriegsmarine au dessus de Wilhelmshaven.
Comme avec le Spitfire, la RAF souhaite préserver ses Blenheim, et les premiers squadrons à rejoindre la France au sein du corps expéditionnaire sont avant tout équipés de Battle. Les quatre unités de Blenheim ne seront véritablement installés qu’à la fin septembre. Rapidement les Battle vont montrer leurs limites, et la RAF se voient contraintes de rajouter deux unités supplémentaires de Blenheim.
Pendant la Drôle de Guerre se sont surtout des missions de reconnaissances qui sont effectuées et les pertes sont importantes. Elles deviennent de véritables saignées lorsque l’Allemagne lance son offensive en mai et que les bombardiers doivent intervenir sur les colonnes ennemies.
Le Blenheim sera pourtant sur tous les fronts faute de mieux : dans les Balkans, en Afrique du Nord, au Proche et Extrême Orient.
L’avion représenté porte le n° de série R3612. Il fait parti d’une commande de 250 appareils datée de juin 1939 et dont les livraisons sont étalées entre mars et juin 1940. Il sert alors au Sq. 40 lors de l’opération « Dynamo ».
Cette unité datant de la Grande Guerre est reformée en 1931. Depuis juillet 1938, elle vole sur Fairey Battle et fait partie des unités ayant fait mouvement en France à la déclaration de guerre, dans le cadre de la BEF.
En décembre 1939, elle retourne en Angleterre pour être équipée de Blenheim Mk. IV, elle est alors basée à Wyton. Depuis cette base, l’unité va intervenir au dessus des Pays-bas après l’offensive du 10 mai 1940 puis contre les forces allemandes entourant Dunkerque.
Il existe deux Blenheim portant le code V-BL. Le L8834 est abattu le 23 mai 1940 dans la région d’Arras.
Le R3612 le remplace en provenance d’une unité de développement photographique (?). Ce dernier sera déclaré perdu le 9 septembre 1940, abattu au dessus de la Mer du Nord lors d’un raid nocturne sur des barges d’invasion à Ostende.
L’équipage composé des Sgt. William Patrick (pilote), Theos Jarman (navigateur-bombardier) et Victor Pegler (radio-mitrailleur) sera porté disparu.
Pour finir, quelques détails en macro, comme ça on voit tous les défauts...
Merci à vous de m'avoir suivi mais j'espère bien voir d'autres Blenheim, étant donné la carrière de cet avion, il y a de quoi faire en terme de décorations...