Je profite de ce montage à thème sur l’aéronavale pour poursuivre ma série consacrée aux 80 ans de la Seconde Guerre Mondiale en vous proposant le montage d’un Mitsubishi A5M embarqué sur le porte-avions Ryujo.
En ce début d’année 1942, le porte-avions léger Ryujo, après avoir participé à l’invasion des Philippines, est envoyé en mer de Java afin de perturber le trafic allié entre Singapour et l’Indonésie, et notamment le trafic lié aux évacuations de la possession britannique qui tomba aux mains des japonais le 15 février 1942. Il escorta aussi les transports de troupes à destination de Sumatra et Java. Les Indes Néerlandaises étaient un objectif majeur des militaires japonais : ce pays possédait de riches champs de pétrole indispensables à l’économie de guerre japonaise depuis que les Etats-Unis avaient suspendu leurs livraisons d’or noir courant 1941. De nombreux cargos et bâtiments militaires furent donc attaqués par les appareils du Ryujo, avec plus ou moins de succès.
Le Ryujo était un porte-avions léger construit au début des années 30. Conçu pour respecter une faille du traité de Washington de 1922 sur la réduction de la course à l’armement naval, faille qui stipulait qu’un bâtiment de moins de 10000 t n’était pas considéré comme un porte-avions (le nombre de porte-avions par pays étant limité par le traité), le Ryujo devait aussi pouvoir être capable d’embarquer un groupe aérien conséquent de 48 appareils. En conséquence, il en résulta un navire doté d’une quille plutôt légère pour satisfaire les contraintes de déplacement et de deux hangars superposés pour pouvoir mettre en œuvre un nombre important d’avions. Aussi, la tenue à la mer du Ryujo n’était pas bonne parce qu’il était ‘trop chargé dans les hauts’. Les travaux démarrèrent en novembre 1929, le navire fut lancé en avril 1931 et entra en service en mai 1933. Après une période de modifications effectuées courant 1934 pour améliorer sa stabilité, le navire fut endommagé par un typhon en septembre 1935 et il retourna en chantier naval pour de nouvelles modifications. Sa tenue à la mer fut améliorée mais resta toujours un point faible de ce navire. Une de ses particularités était la position de la passerelle, située à l’avant juste sous le pont d’envol.
Son activité opérationnelle fut intense : guerre sino-japonaise, support aux opérations de conquête des Philippines, de la Malaisie, des Indes Néerlandaises, raid dans l’océan Indien et campagne des Aléoutiennes. C’est d’ailleurs lors de cette campagne que les américains récupérèrent un A6M en très bon état, qui fut étudié sous toutes les coutures : ce fameux A6M appartenait au Ryujo. Il sombra le 24 août 1942 lors de la bataille des Salomons Orientales après avoir encaissé trois bombes et une torpille larguées par les Dauntless et Avenger de l’USS Saratoga.
Lors de la période qui nous intéresse, soit février 1942, le groupe aérien du Ryujo était constitué de deux types d’appareil. Les missions de reconnaissance et de bombardement étaient assurées par le Nakajima B5N, dans ses deux versions, B5N1 et B5N2, qui se différenciaient principalement par la forme du capot moteur. Le torpillage n’était pas prévu, tout simplement parce que les aviateurs du Ryujo n’étaient pas suffisamment formés à cet exercice. Pour la chasse, il embarquait des Mitsubishi A5M4, dépassés à l’époque, mais encore indispensables parce que son successeur, le Mitsubishi A6M, n’était pas encore disponible en nombre suffisant et qu’il était réservé aux porte-avions d’escadre du vice-amiral Nagumo.
Le Mitsubishi A5M est le premier chasseur monoplan moderne mis en service par la Marine Impériale Japonaise, même s’il conserve un train d’atterrissage fixe et un cockpit ouvert, du moins pour ses versions principales. Il succède ainsi aux biplans Nakajima, les A2N et A4N.
Conçu pour répondre à une demande émise en 1934 par la Marine Impériale concernant un chasseur avancé, devant atteindre les 350 km/h à 3000 mètres d’altitude, le A5M est un avion de construction entièrement métallique et doté d’un train d’atterrissage fixe. Ce choix a été fait par l’équipe en charge du projet (équipe dirigée par Horikoshi Jiro, le ‘père’ du futur A6M) parce qu’ils estimaient qu’il n’y aurait pas grand avantage à utiliser un train rentrant d’apparence plus moderne : les performances devaient rester similaires entre un avion équipé d’un train fixe soigneusement profilé et un avion équipé d’un train rentrant mais plus lourd. Le premier prototype, qui prit l’air en février 1935, était doté d’une aile en W aplati, comme sur le F4U et le Ju 87 (les plus connus).
Cette caractéristique disparu sur les versions de série, les ingénieurs adoptant une aile plus classique en deux parties : une première partie (environ un cinquième de l’envergure) sans dièdre, une seconde partie à dièdre positif. L’avion entre en service au début de l’année 1937 et fut rapidement engagé dans la guerre sino-japonaise. Même s’il n’était armé que de deux mitrailleuses de 7,7 mm, un armement plutôt léger, il permit à la Marine Impériale de ravir la maîtrise de l’air aux pilotes chinois d’abord équipés en Boeing P-26 ou Curtiss Hawk, puis en chasseurs d’origine soviétique Polikarpov I-16, même si de dernier appareil était d’un tout autre calibre que les deux premiers. Il participa ensuite à certains combats de la Seconde Guerre Mondiale, dont la conquête des Philippines et des Indes néerlandaises, ou à la bataille de la Mer de Corail à bord du porte-avions Shoho et était encore embarqué lors de la bataille de Midway sur le porte-avions Hosho, qui naviguait en arrière du groupe de Nagumo. Il faisait aussi partie de la chasse embarquée du Ryujo lorsque ce navire participa au raid dans l’Océan Indien en avril 1942. Ses performances étaient alors dépassées, et son armement était plutôt devenu très très léger. Pendant les derniers mois de la guerre, les A5M restants furent utilisés dans des attaques kamikazes. Un gros millier d’A5M sorti des chaînes de production, la version la plus construite étant la dernière et c’est celle qui nous intéresse dans ce post, le A5M4. Le nom de code utilisé par les Alliés pour désigner cet avion était ‘Claude’, à ne pas confondre avec ‘Glaude’ (le ‘C’ et le ‘G’ sont assez proche sur le clavier, après un repas bien arrosé, terminé par un rhum ou un whisky, elles peuvent se confondre sous des doigts mal assurés ).
Le kit que j’ai choisi est celui de Clear Prop sorti en 2019. Quatre boîtes sont disponibles.
La première boîte dédiée au A5M2B permet de réaliser trois appareils basés en Chine en 1938 et un avion basé au Japon en 1941. C’est une boîte estampillée ‘Expert’ : elle contient de la photo-découpe, de la résine et des masques.
Les deux références suivantes appartiennent à la série ‘Advanced’. Elles ne contiennent pas les pièces en résine, et peut-être un peu moins de photo-découpe, mais ce dernier point est à vérifier.
La deuxième boîte, toujours pour la version A5M2B, nous offre la possibilité de représenter trois zincs basés en Chine en 1938 et un en Corée, toujours en 1938.
La troisième référence, celle que j’ai choisie, nous propose quatre décorations pour des A5M4 : un avion basé au Japon en 1941, deux zincs du groupe aérien du Soryu en 1938 et 1940-1941 et un appareil du porte-avions Hosho début 1942.
Enfin, la dernière référence, tout juste sortie, est une boîte ‘Starter’, qui ne contient pas de photo-découpe ni de résine, peut-être pas de masques, et qui permet de réaliser des A5M2B.
Je n’utiliserai pas les décorations proposées par Clear Prop. J’ai trouvé un profil d’un appareil du Ryujo dans le livre intitulé ‘Samouraï sur porte-avions’, tome 1, publié aux éditions Lela Presse. L’avion codé ‘DI-115’ est de couleur métallique, avec une partie de la queue rouge et une bande jaune ceinturant l’arrière du fuselage. Le code ‘DI’ indique le premier porte-avions (‘I’ en chiffre romain) de la quatrième division de porte-avions (‘D’), donc le Ryujo, l’autre porte-avions de cette division étant le Shoho.
Ce sera mon premier kit Clear Prop, et franchement, en regardant les grappes, cela m’a l’air d’être du tout bon. Jugez plutôt. Nous avons quatre grappes de plastique gris foncé.
Les lignes de structure sont en creux, et les surfaces possèdent de beaux rivets juste esquissés.
Il y a aussi une belle planche de décalcomanies, un saute-vent, des masques et de la photo-découpe.
Voilà. Vous savez tout. Début du montage très prochainement
Dernière édition par Jasper Joker II le Mer 28 Sep 2022 - 21:24, édité 2 fois