Flotille 12F – Aéronavale (Maquette Heller 1/72)
Le F-8E Crusader a permis à la Marine nationale de faire un bon technologique en passant du Corsair, avion à moteur à pistons, à l'ère du jet supersonique. Ce magnifique chasseur de la série « Century Series Fighters » est entré en service dans l'Aéronavale en 1964. La version française a donné lieu à quelques modifications imposées par les dimensions du porte-avion. L'aile principale a été équipée d'un double bec de bord d'attaque afin d'augmenter sa portance et diminuer sa vitesse d'approche. Son angle de cabrage a été diminué afin de permettre une meilleure vision du pont par le pilote dans la phase finale d'appontage. Et enfin les tabs arrières ont vu leur surface augmentée. C'est ainsi que le Crusader français a été renommé F-8E(FN) pour « French Navy ». D'ailleurs les américains ont fini par adopter ces modifications avec la version F-8J.
Heller propose depuis longtemps cette version qui m'intéresse en priorité. La maquette est une excellente base avec une parfaite fidélité des formes. Les détails sont suffisants et facilement améliorables. Les pièces sont moulées dans un plastique agréable à travailler avec une gravure en relief très précise. L'armement proposé correspond au début de la carrière du crouze dans l'Aéronavale. Côté décorations, le fabricant propose une version française et deux versions américaines (F-8E et F-8J). Donc ceux qui voudraient faire un F-8E devront tenir compte des différences de voilure, les deux types d'ailerons étant fournis dans la boîte. La notice de montage n'est pas toujours très claire pouvant entraîner quelques erreurs dont j'ai été victime.
A l'ouverture de la boîte, mon premier constat fut une qualité moyenne du moulage due à l'ancienneté du kit. L'aile en particulier comporte beaucoup de retassures qu'il faut combler au mastic.
Auparavant, j'ai regravé entièrement la maquette en creux. La couleur blanche du plastique complique un peu l'opération. Ensuite j'ai nettoyé l'ensemble des pièces de toute bavure.
Cette photo montre un assemblage à blanc aile/fuselage.
Le cockpit se présente bien avec une baignoire complète, un tableau de bord vide et un siège convaincant qu'il faut équiper avec les matériaux habituels.
Il s'agit maintenant de peindre chaque détail, de drybrusher et de passer un jus pour donner un peu de volume dans la cabine.
En macro, le travail paraît un peu grossier mais en réalité l'effet est très satisfaisant.
Le tableau de bord a été reproduit à partir d'une carte plastique où chaque instrument a été perforé avec l'outil punch & die. Une deuxième carte plastique de même forme est collée en face arrière. Une fois les différents détails peints, j'ai comblé les trous avec une goutte épaisse de vernis brillant.
Voilà la cabine prête à être scellée dans le fuselage.
L'assemblage des demi-fuselages montre des petits problèmes de jointures que j'ai dû combler avec de la carte plastique et du mastic.
La zone qui m'a demandé le plus de temps fut le nez de l'appareil.
L'accès à l'entrée d'air nécessite un peu d'imagination pour aller poncer la zone proprement. Des cales de différentes tailles ont été utilisées pour vaincre ce défi. La bouche d'entrée d'air est tellement fine qu'il faut y aller molo !
Ensuite tout s'enchaîne sans difficulté. Et c'est là que la bêtise guette ! J'ai voulu coller le pare-brise avec de la colle liquide et celle-ci s'est infiltrée un peu trop vers l'intérieur, provoquant de laides traces blanches. C'est la catastrophe car la colle attaque le plastique. Pas d'autre solution que décoller la pièce sans la fendre et poncer la partie agressée. Ensuite il faut lustrer l'intérieur de la verrière avec beaucoup de précaution au risque de la casser.
Elle est enfin prête pour un collage, cette fois-ci à la colle blanche.
La maquette attend son passage à l'atelier de peinture. Les zones noires sont les endroits où j'ai soigné le masticage des jointures. A l'arrière, j'ai rebouché à la cyano une erreur de gravure. Il est encore temps de reprendre un défaut éventuel.
Pour cette fois, j'ai utilisé un apprêt blanc vu que l'avion sera peint avec des teintes claires.
Après les quelques petites retouches, on passe à la peinture. Les couleurs sont celles des avions de l'US Navy. J'ai utilisé le blanc Tamiya XF-1 et le Light gull gray Gunze H315. Cette dernière nécessite un long temps de séchage car j'ai eu quelques problèmes de réaction à la colle des bandes cache par le passé sur d'autres maquettes.
Le nez et le radôme ont été peints en noir mat Tamiya. Les zones métalliques sont en aluminium Mr Color facile d'emploi à l'aérographe. Les gouvernes ont été protégées avec de la bande cache. Pour le ventre, je me suis aidé d'un cache en papier brouillon découpé avec des ciseaux. Une petite retouche à main levée a suffit pour correspondre au schéma de camouflage.
Pour la suite de l'étape, j'ai malheureusement oublié de prendre des photos car de gros soucis m'ont bien embêtés.
Le premier fut au niveau de l'aérofrein ventral. Peint séparément pour appliquer le rouge intérieur, je voulais le représenter à demi-fermé. Seulement la pièce est tellement fine qu'elle a fini par se briser en son milieu. J'ai du la décoller et reprendre toute la peinture avec l'ajout d'un renfort en plastique. J'ai n'ai pas complètement éliminé la cicatrice car l'ensemble reste très fragile. De toute façon cela ne se verra guère.
Le deuxième gros problème fut la fixation des portes du train principale. Rien n'est prévu ! C'est sans aucun doute la seule difficulté réelle de ce kit. Un collage sur le bord du logement est inconcevable tellement la surface est limitée. J'ai donc eu recours à de la corde à piano pour fixer solidement ces portes. Le positionnement n'est pas tout à fait respecté mais le compromis est satisfaisant personnellement.
Pour la décoration, j'ai choisi un des premiers exemplaires arrivés à Landivisiau en 1964. Il était peint dans les couleurs de l'US Navy jusqu'au croupion. Il comportait aussi le détecteur optique à l'avant du pare-brise qui fut finalement abandonné par la suite. L'armement correspond à l'entrée en service du missile Matra 530 dans sa version électromagnétique. C'est la seule pièce que j'ai remplacé avec un missile Hasegawa mieux représenté (reste d'un Mirage F1).
La pointe pitot du nez a également été refaite pour plus de finesse.
Les décalcomanies sont issus de la boîte. J'ai simplement ôté le 9 du numéro d'immatriculation « 39 » pour être sûr de représenter un appareil dans la bonne configuration. A l'époque les avions ne portaient pas d'insignes.
Cela faisait longtemps que je rêvais d'un crouze dans ma vitrine. C'est suite à la lecture du superbe livre sur le sujet « Les Crusaders français en action » de Jean-Marie Gall (Ed. Lela Presse) que je me suis enfin décidé. La maquette Heller me paraîssait tellement fidèle que j'ai voulu la monter avant celle d'Academy qui fait référence aujourd'hui.
Je pense que je renouvellerais l'expérience avec ma deuxième boîte pour une version des années 90 armée de missiles MAGIC II et en gris mouette intégral. Maintenant que je connais les écueils, un second montage devrait être plus facile.
@+ Patrick