[Kovosavody Prostejov - KP] Piper L-4H (fini)

Histoire d'échapper un peu à la morosité ambiante engendrée par les récents événements internationaux, rappelant les conflits de haute intensité du siècle passé, mais sans toutefois quitter le domaine militaire, je me suis aventuré dans l'assemblage d'un petit avion de servitude qui connu ses heures de gloires au sein de l'US Air Force et sur plusieurs fronts de la seconde guerre mondiale.

Piper Aircraft était un constructeur d'avions légers américain implanté à Vero Beach (Floride). Depuis sa création en 1927 à 1999, la société a produit plus de 144.000 avions dont beaucoup volent encore.

En 1937 Piper Aircraft sort le Piper J-3 Cub, construit en tubes, profilés d'acier, toiles et bois, équipé d'un moteur Continental A50 de 50 chevaux.
L'avion aura un énorme succès commercial civil et plusieurs milliers seront fabriqués avant l'entrée en guerre des États-Unis.
Pour l'armée, un grand nombre sera construit sous la désignation Piper L-4, reconnaissables à leur cabine plus largement vitrée que les versions civiles.

On a souvent comparé le Piper Cup à la Ford T, car ce fut l'avion qui popularisa l'aviation au même titre que la Ford popularisa l'automobile.

Le Piper Cub a formé des générations de pilotes.
C’était un avion sans aucun superflu (rudimentaire): il n’y avait pas de volets, pas de commandes assistées, pas de démarreur électrique, tout est commandé via du câblage.
Le Piper Cup allait véritablement à l’essentiel. Les pilotes l’appelaient "la sauterelle", parce ses amortisseurs à sandow (jambes à écartement) restituaient l’énergie engendrée par le contact sur le sol, ce qui le faisait rebondir à l’atterrissage.
En réalité ce type de suspension n'amortissait presque rien et rendait l’avion délicat à poser.

Pendant la seconde guerre mondiale, le Piper Cup sera utilisé par l'armée américaine comme avion d'entraînement, d'observation, réglage d’artillerie, de liaison et d'évacuation de blessés.

Le Piper Cup pouvait voler à basse vitesse, appelé vol au second régime 2.050 tr/min vitesse 60 nœuds (une centaine de Km/h). A cette étage de vol, l'avion devenait particulièrement discret. L'astuce consistait, dans la mesure du possible, à se diriger vers l'ennemi face au vent. Le vrombissement du moteur étant déjà relativement faible, l'avion devenait presque silencieux (voir furtif), le vent de face chassant son bruit vers l'arrière.

Au début de la première guerre froide (puisque nous voilà à l'aube de la seconde), il fut utilisé pour surveiller le mur de Berlin, avec des vols au petit matin.
Il fut aussi largement utilisé lors de la guerre de Corée

Il connu ensuite une longue carrière internationale dans de nombreux aéroclubs civils.

Et de cela, j'en fut d'ailleurs souvent témoin puisque durant mon enfance, lorsqu'avec la famille nous nous rendions en France et longions la piste d’atterrissage de l’aéroclub de Casteau  (qui disparaîtra plus tard au profit de l'installation des pistes d'atterrissage de Chièvres servant actuellement au commandement de l'Otan en belgique).
A l'époque donc, nous pouvions suivre, en passant, les évolutions de quelques Piper civils qui utilisaient la piste en herbe bordant la nationale reliant Bruxelles à la frontière française direction Maubeuge.
Toute une époque...

Je vous mets d'ailleurs, en aparté, une petite vidéo YouTube agréablement documentée sur l'histoire et la conception de ce petit avion de servitude qui mérite de sortir un peu de l'hombre ou la grande histoire de l'aviation l'a un peu relégué.



Dans mes stocks, j'ai plusieurs exemplaires du kit KP représentant le Piper L-4H dont un va me servir de base pour la réalisation d'un Piper  aux couleurs de l'US Air Force en 1944. Je me limiterai à la décoration proposée dans la boîte (Piper appartenant au V corps field artillery en 1944) mais je ne lui apposerai pas les bandes de débarquement afin de situer temporellement mon "œuvre" avant le mois de juin 1944.
Si tout se déroule comme prévu, évidemment...







Je n'ai pas de monographie concernant le Piper Cup et je ne sais pas si il en existe une. Toutefois quelques photos peuvent se découvrir en lançant une petite recherche via mon navigateur Internet favori.

Le kit est moulé dans un plastique blanc agréable à travailler. Les pièces sont fines et précises. Il y a peu de travail d'ébarbage à pratiquer dessus.
La première opération après un petit dégraissage fut de réduire quelque peu le marquage des entretoises d'entoilage de l'aile parasole (trop marquées à mon goût) et le délicat relief des lignes présentes sur le fuselage, afin de préserver la légèreté de l'ensemble.
Le kit propose un cockpit à double commande destiné à l'écolage (qui fut une des tâches principales dédiées au Piper Cup) et qui n'existait pas sur les versions d'active. Je garde le tout en l'état et je commence par le détaillage intérieur (qui restera succinct par nature).
Après la dépose d'une teinte Humbrol matt quelconque et très diluée qui me sert généralement de mise de fond à tout faire (ponçage et accroche), j'ai testé avec succès la dépose au pinceau d'une légère couche acrylique Tamiya dont j'ai quelques vieux pots provenant d'une liquidation.
Cette couche a la même affectation que la précédente.
Voilà une utilisation qui a donné d'excellents résultats et qui m'offre une utilisation possible pour un type de peinture qui n'entre pas dans mes habitudes.














C'est à peu près tout en ce qui concerne la mise en route de ce petit kit bien sympathique.

Bravo pour ce montage. Je l'ai commencé il y a quelques années et peut-être que ton initiative va me motiver pour reprendre l'opération.

Paco

superbe petit kit

je m'inscris à l’abonnement de ce montage

Excellente initiative qui sort des sentiers battus

Oui, excellent choix et le montage débute bien !

oui c'est une bonne initiative.
Je l'ai fait, il y a de ça une vingtaine d'années, et j'en garde un très bon souvenir. Je pense si je me souviens bien qu'il n'y a pas de piège dans ce montage.
Alors régales toi, François.

Bonjour
Bonne suite pour le montage de ce moustique.

A+

Après la mise en place du moteur, le fuselage est refermé.
Son raccord longitudinal est comblé par du Liquid Green Stuff (idéal pour le masticage millimétré).

La faible épaisseur de la voilure autorise aisément de découper les volets et gouverne afin de les replacer dans d'autres positions, permettant de rendre un peu de volume à ce minuscule appareil.

Les ailerons arrières sont tellement minces qu'il m'a fallut adjoindre, sous la rupture de leur partie mobile, un raidisseur en forme de petit aiguillon de plastique étiré faisant office de renforcement.

Beau montage Dephil. Selon mes souvenirs, le plus délicat dans cette affaire, c'est la mise en place de la verrière, après ça devrait glisser tout seul.
Bonne continuation, François.

Chouette montage détente !

Le début de ce montage m'accroche, je vais suivre avec intérêt.

Soucis au niveau du train d’atterrissage:

En étudiant la phase 3 du plan de montage, on peut observer que sous les flancs des demi-fuselages figurent quatre encoches destinées à recevoir sur l'arrière, les raidisseurs de l'aile principale et sur l'avant, l'armature du train d’atterrissage.



Or, sur les pièces considérées de la maquette on n'y trouve que deux encoches !!



C'est un problème car comment repérer les emplacements où creuser les encoches destinées à positionner la dite armature ?
(je vous le demande...)
Et bien c'est très simple (façon de parler, bien sûr...): grâce aux renforcements (pièces triangulaires 44 et 45) qui relient le fuselage à la barre principale du train d’atterrissage !
Et vu la taille minuscule du kit, il s'agit d'être précis en la matière.






Je vous laisse juger du résultat.

La phase d'assemblage étant quasiment terminée (hormis les gros éléments qui seront ajustés au final), je passe à la mise en peinture.
Pour changer un peu des méthodes qui sont les miennes, les surfaces inférieures ont été peintes en gris moyen acrylique Tamiya (XF-26 + petit ajout d'eau) dont j'apprécie la tonalité.
C'est bien sûr le pinceau qui fut utilisé avec une couverture parfaite obtenue au quatrième passage.
Je ne suis pas mécontent du résultat (à éprouver sur de plus grandes surfaces).

Pour les surfaces supérieurs j'en suis revenu à ma traditionnelle peinture glycéro en utilisant un Olive Drab de chez Compucolor (cherchez pas: la gamme à disparu depuis des lustres) dont il me reste quelques pots: vestiges de ma grande époque (remontant au précédent millénaire).
Si la teinte est seyante, elle correspond plutôt à une peinture particulièrement usagée telle que celle recouvrant les chasseurs ou les bombardiers US ayant de nombreuses heures de vol à leur actif.
Je ne suis pas convaincu que cela convienne dans cas d'un Piper.
Ce n'est heureusement que la première couche. la couche finale sera plus olive, certainement.
J'ai d'autres choix à ma disposition (tout comme la possibilité de réaliser un mélange).






Je ne sais pas si vous constatez la même chose que moi, mais j'ai fréquemment l’ascenseur de défilement de ma page 1/72 ouverte qui disparaît (quelque soit la machine utilisée).
Rien de bien compliqué pour le faire revenir mais je n'ai ce souci qu'ici.

Si j'ai bien compris la peinture est réalisée au pinceau et je suis admiratif du rendu excellent !

Je note toutes tes réflexions qui me seront utiles le jour où...
J'attends avec fébrilité la phase montage de l'aile par rapport à la verrière.

Paco

Tu as d'autant plus de mérite qu"il n'est pas bien gros ce Piper

En effet, très belle peinture.
L'olive drab semble un peu trop marron, à moins que ce soit un effet conjugué de la photo et de la lumière.

Non, je n'ai aucune difficulté avec l'ascenseur de la page.

je reconnais les pinceau de chez action

qui sont je trouve de très bonne qualité pour du poil synthétique

et le kit doit être sans piège car la vitesse d’exécution en vite et bien , et franchement flagrante

pour tempest ,l'olive drab me choque pas

pour la tamiya au pinceau ...belle maitrise cette peinture n'est pas évidant avec cet outil là

Assemblage de la canopée.

L'élément vitré de cette maquette en est une partie importante.
Les pièces qui représente cet élément sont d'une grande précision d'une parfaite limpidité.

L'assemblage de la partie principale, qui se compose de trois pièces superposées, peut apparaître délicat à réaliser.
Toutefois la précision de leur découpe modère la difficulté de leur ajustage.
(il faut préventivement faire preuve d'une grande méticulosité lorsqu'on détache ces éléments de leur grappe.)
Pour les maintenir en place j'ai utilisé de la colle à bois, parfaitement adaptée pour ce genre de tâche (non corrosive, excellente adhérence et totale transparence).
J'ai préalablement mis en place les deux éléments latéraux en suivant au plus près les lignes du fuselage.
Ensuite et après séchage, j'y ai joint la partie supérieure qui est venue adéquatement se déposer sur les tranches latérales.
L'ajustage symétrique de cet assemblage fut parfait (la justesse des pièces y est pour beaucoup) et je n'ai eu qu'à laisser sécher le tout en place sans autres manipulations.



Il me restait à vérifier si la mise en place de l'aile principale pourrait se faire ultérieurement sans aucunes contrariété.  
Ce qui fut réalisé avec succès: l'aile est venue parfaitement se loger dans son encoche tout en respectant le parallélisme de l'ensemble.



La fixation définitive de cette partie de la canopée va me contraindre de peindre ses montants en l'état.
J'espère que cette délicate phase (habituellement réalisée pièce non montée) pourra être réalisée sans trop de difficultés.
Je vais d'ailleurs commencer par celle-ci (mise en peinture des montants) avant de m'attaquer à la couche finale des parties supérieures de la maquette.

C'est magnifique tes photos DePhil. En particulier l'assemblage des parties transparentes. En outre, le ton de la peinture me parait convenable.
Tu as fait le plus difficile, bonne continuation, François.

Instructions claires et intéressantes, bonne chance pour la suite ...!

La colle à bois sera-t-elle assez résistante (y compris dans la durée) pour supporter le poids de l'aile ?

Tempest a écrit:La colle à bois sera-t-elle assez résistante (y compris dans la durée) pour supporter le poids de l'aile ?

En matière de modèle réduit plastique, je ne collerais pas n'importe quoi n'importe comment avec de la colle à bois, c'est certain.
Mais je n'en suis pas à sa première utilisation dans des assemblages exigeants.
Et dans la présente configuration, il n'y a aucun doute.

Bon à savoir. Merci !

rhoooooo ils ont oublier le plus rigolo!!!............... les bazookas!!!



sinon bonne continuation je vais suivre ca

DePhil a écrit:

Tempest a écrit:La colle à bois sera-t-elle assez résistante (y compris dans la durée) pour supporter le poids de l'aile ?

En matière de modèle réduit plastique, je ne collerais pas n'importe quoi n'importe comment avec de la colle à bois, c'est certain.
Mais je n'en suis pas à sa première utilisation dans des assemblages exigeants.
Et dans la présente configuration, il n'y a aucun doute.

Tempest a écrit:Bon à savoir. Merci !

Tout à fait : merci Dephil

Réalisation en cours: mise en peinture des montants de la verrière du Piper.

Je me suis inspiré de la méthode mise en place par Morane à propos de son Westland Lysander de chez Matchbox pour reproduire les montants de la verrière (de grande envergure) du Piper.

Sur la partie encollée d'un morceau de papier craft j'ai déposé plusieurs couches de peintures distinctes (mettons quatre) jusqu'à la couche finale d'un même ton que les surfaces supérieures de l'appareil.
La première couche étant souvent un gris très foncé ou un noir. Cela me permet de repérer l'endroit de l'envers de la décalque après découpe (parfois bien utile lors de la pose).
Le tout a été recouvert d'un vernis brillant puis matt afin de solidifier le substrat.
(en l'absence de papier craft, on peut parfaitement réaliser cela sur des chutes de décalques - je l'ai déjà fait et cela fonctionne remarquablement).
Après un parfait séchage de l'ensemble, il me reste à découper des bandes de bonne largeur (en dessous du millimètre en ce qui me concerne) dans lesquelles je débite les bouts qui couvriront les montants.
C'est un travail de longue haleine qui se fait tout en délicatesse et montant après montant. Un bonne loupe est nécessaire pour assurer une bonne méticulosité.
En premier lieu j'ai placé de longues bandes sur les longerons horizontaux et après séchage complet (soit le lendemain) je pose les montants verticaux.
Cette opération est encore à reproduire de l'autre côté et ensuite sur le dessus afin de compléter toute la structure.





Voilà une technique plus pointue et mieux représentative que la mise en peinture au pinceau ou encore (me semble-t-il) que l'utilisation de caches et de l'aérographe qui peut laisser des échardes aux angles de raccord.
Je pense que je vais l'adopter en standard lors de prochains montages (notamment lorsque les montants ne sont pas évoqués par un léger relief).

Maintenant il n'y a plus qu'à, pour en finir avec cette verrière aquarium.


PS: la méthode est valable avec des peintures Enamel, je ne l'ai pas testée avec des peintures acryliques.

Technique originale.
Les angles entre les différents morceaux ne doivent pas être évidents, non plus.