La présence de cette maquette dans mon agglomérat de kits à l'échelle 1/72, dont l'essentiel est plutôt orienté vers l'aviation des années 40, ne peut s'expliquer que par un coup de cœur irraisonné pour la figuration qui ornait son emballage, à une époque où je fréquentais assidument les bourses d'échanges et les expositions destinées aux modèles réduits.
Pour la petite histoire, Le P.T. 109 dont l'équipage pensait être en présence d'un autre P.T de leur division en patrouille dans le secteur a été éperonné et coulé, le 2 août 1943 à 2 heures du matin, par le destroyer japonais Amagiri.
Bien que blessé au dos lors de la collision, le lieutenant Kennedy s'est illustré dans le sauvetage des membres survivants de son équipage.
Le Patrouilleur torpilleur (P.T.) était une embarcation dont la coque et le pont était en bois.
D'un rayon d'action de 900km et d'une vitesse de 65 km/h (pour un poids de 56 tonnes), il pouvait embarquer, selon l'armement de bord, de 12 à 16 membres d'équipage.
La principale arme offensive du bateau PT étaient ses quatre tubes lance-torpilles de 53 cm contenant des torpilles Mark 8. Celles-ci pesaient 1 430 kg chacune et contenaient une ogive de 175 kg.
La torpille américaine Mark 8 connu bien des déboires lors de sa mise en service.
Cette torpille était à la fois imprécise et inefficace jusqu'à ce que son détonateur soit recalibré par la Marine à la fin du conflit.
Son problème majeur était que dans le cas bien improbable où elle atteignait sa cible, elle explosait rarement, même lorsqu'elle frappait celle-ci sous un angle de 90 degrés (perpendiculairement).
La Mark 8 étaient lente (45 km/h), totalement incapable de rattraper des navires japonais se déplaçant plus rapidement.
En revanche, la torpille de destroyer japonais Type 93, plus tard appelée "Long Lance", était plus rapide (83 km/h), avait une portée précise sur 18.000 m, était beaucoup plus puissante grâce à une ogive de 450 kg d'explosifs puissants, et contrairement à la Mark 8, son détonateur fonctionnait généralement lorsqu'il atteignait la cible.
D'après un officier de marine de l'époque: à 90% du temps, lorsque la mise à feu du tube lance-torpilles était enclenchée rien ne se passait. Ou alors son moteur faisait tourner l'hélice jusqu'à ce que celui-ci explose dans le tube, inondant le pont de fragments métalliques.
Pour des raisons de sécurité, un servant devait fréquemment frapper le percuteur de la torpille avec un marteau pour que le lancement s'effectue.
Kennedy et les écrivains contemporains ont noté que les servants et autres membres autres d'équipage n'étaient pas suffisamment formés pour viser et lancer les torpilles Mark 8, tout comme ils n'avaient jamais été informés de l'inefficacité et du faible taux de détonation de celles-ci.
À l'origine de couleur gris marine, on pense (mais c'est pas certain) que le P.T 109 a été repeint en gris-vert foncé plat à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, lors de son acheminement sur le théâtre des opérations.
Par la suite elle est convoyée vers les Îles Salomon à la fin de l'année 1942 et fut été affectée au Motor Torpedo Boat Squadron 2 basé sur l'île de Tulagi .
Elle a participé (sous un précédent commandement) aux opérations de combat autour de Guadalcanal, du 7 décembre 1942 au 2 février 1943, lorsque les Japonais abandonnèrent leurs positions sur l'île.
Voilà pour la mise en bouche.
Dernière édition par DePhil le Dim 16 Avr 2023 - 8:01, édité 2 fois