Bonjour à tous.
Un montage c’est toujours un moyen pour moi d’en apprendre d’avantage. Même pour un sujet aussi courant que le Zéro, il y a toujours quelque chose à découvrir et je pense qu’il est utile de le faire partager via un pas à pas.
Bien sûr, beaucoup d’éléments restent encore hypothétiques et dans ce cas les échanges et les raisonnements peuvent donner quelques pistes.
C’est le cas par exemple du brêlage du siège que j’ai évoqué lors du précédent message.
J’ai trouvé sur la page suivante, des échanges sur le sujet (photos à l’appui), ce qui m’a permis de me positionner :
https://www.britmodeller.com/forums/index.php?/topic/235021573-japanese-seat-belts-question/C’est en anglais mais pas de souci avec Google pour comprendre les échanges.
En gros, ce qui fait la différence avec un harnachement d'un siège de l’aviation de l'Armée Japonaise, ce serait le fait de l'utilisation sur un porte-avion. La nécessité d'ajouter une sangle transversale serait dictée par le coup d'arrêt lorsque l'avion accroche le filin à l'appontage, ce qui peut sembler logique.
En revanche, pour un avion basé à terre, cet équipement aurait été jugé moins nécessaire, tout du moins au début du conflit.
Donc soit la bretelle était généralisée dès la sortie d'usine mais enlevée par certains pilotes dont les appareils était basés à terre, soit cet équipement a été ajouté pour les avions devant apponter. Cela pourrait expliquer que l'on trouve les deux configurations et pas seulement sur des sièges de multiplaces. Il suffit d’ailleurs de rappeler que certains chasseurs US ne disposaient au début que d'une ceinture abdominale comme sur le P 40 par exemple.
Mon autre préoccupation concernait l’identification du constructeur de ce Zero entre Mitsubishi et Nakajima car cela pouvait conditionner certains aspects de la mise en couleur.
Là je dois dire que mes échanges sur les forums et les informations recueillies ont mis à bas certaines de mes certitudes.
Tout d’abord il me faut rectifier certaines infos que j’avais donné précédemment :
- le cercle blanc entourant les Hinomarus des productions Nakajima ne serait apparu que sur les avions produits après juillet 1942,
- Le cône d'hélice aurait été identique dans un premier temps aux deux productions puis Nakajima aurait adopté le plus long au moment où Mitsubishi équipait celui-ci sur ses A6M3.
Surtout j’ai appris que l’on pouvait identifier les deux productions en fonctions du style de l’Hokoku pour les avions qui en portaient.
Sur un avion Mitsubishi, les kanjis sont peints uniquement devant le numéro :
En revanche, sur une construction Nakajima, des kanjis sont situés de part et d’autre du numéro :
Cela indique donc que mon sujet est une construction Nakajima même si la décoration était donnée pour dater de février 1942. Et contrairement à ce que je pensais jusqu’à présent, ce fabriquant avait livré ces avions avant le printemps de cette même année.
C’est d’autant plus vrai que j’ai appris que, selon des documents trouvés à Tokyo à la fin du conflit et qui ont échappés à la destruction, le hokoku 438 est l'un des 13 Reisen financés par des donations patriotiques et présentés à la Marine sur la base aérienne d' Haneda à Tokyo le 15 Novembre 1941.
Même si à cette date, Nakajima n’aurait livré qu’un seul appareil, il est néanmoins possible que cette liste comptabilisait des avions encore présents sur les chaînes.
L’autre information mise à mal concerne l’attribution de l’avion à Toshiaki Honda comme l’indique Aero Detail. En effet la déco montre sur la queue une bande horizontale signalant l’avion d’un Shôtaishô.
Avant cela, un petit rappel est donc nécessaire.
L’unité de base est le
Kokutai souvent abrégée en Ku (flottille). Celle-ci est composée de
Chûtai (escadrille) qui compte entre 9 et 12 avions. A sa tête un
Chûtaichô dont l'avion comporte 2 bandes sur la dérive. Ensuite, on trouve le
Chôtai, une patrouille de 3 avions comme c'était souvent le cas dans nombre de forces aériennes à cette époque. A sa tête un
Shôtaishô dont l'avion possède une bande sur la dérive afin de le distinguer de ses ailiers.
Ainsi, Honda étant un des ailiers de Saburo Sakai, cela ne pouvait être son avion attitré.
Ceci dit, tout cela est théorique puisque dans la pratique les avions pouvaient être partagés entre les pilotes au gré des disponibilités des machines et des hommes. D'ailleurs les marques de victoires sur les avions japonais sont celles des appareils et non des pilotes.
Après toute cette phase de cogitation j’ai quand même commencé à coller quelques trucs.
Comme bien souvent avec la photo-découpe il y en a à prendre et à laisser, surtout sur un kit aussi bien travaillé que ce Tamiya.
Comme on peut le voir sur la photo suivante avec le tableau électrique, la pièce Brengun est mieux détaillée que l’élément d’origine. Cependant, il est à craindre que des problèmes d’ajustement surgissent étant donné qu’elle semble surdimenssionnée.
Autre exemple avec la manette des gaz qui est fournie en plusieurs éléments et que j’ai déposé pour la photo au dessus du fuselage. Certes elle semble plus proche de l’original (même si je n’ai pas trouvé sur les dessins et les photos de manettes en forme de poignée de frein). Mais enfiler ces dernières dans leurs encoches correspondantes a été au dessus de mes compétences, compte tenu de la taille de ces pièces.
Finalement, j’ai décidé de n’utiliser que les pièces pour lesquelles Tamiya n’avait rien prévu.
Evidemment ce travail c’est vraiment pour se faire plaisir mais après tout, on a tous nos lubies. En tout cas la photodécoupe permet de représenter un manomètre hydraulique présent à cet endroit sur les versions anciennes du zéro, instrument qui sera ensuite déplacé sous le tableau de bord vers le milieu de 1942 (flèche 1).
De même j’ai laissé en place l’émetteur Morse, bien que souvent démonté, car la décoration concerne un avion d’un chef de patrouille (flèche 2)
Si l’on veut avoir une preuve de l’excellence des ajustages Tamiya, il suffit de voir cet ensemble dont presque aucune pièce n’est collée mais simplement encliquetée.
C’est la même chose pour le moteur, dont j'envisage d'ajouter les fils d’allumage.
Mais avant cela, je dois procéder à la mise en couleur du cockpit, ce qui fera l’objet de mon prochain message.