[Airfix] Le Fw-189: les meilleurs yeux de la Wehrmacht

J'entamme un nouveau projet.
J'aime en avoir plusieurs sous la main afin de passer de l'un à l'autre lorsque des temps d'attente plus ou moins conséquents se font sentir au cours de leurs réalisations respectives.
Ainsi, l'impatience sait se dompter facilement. C'est d'autant plus nécessaire que les mixtures d'époque (peintures glicéro vintage, cement pour polystyrène, putty maison etc...) que je m'évertue à utiliser prennent tout leur temps pour bien sécher.

Cette fois, j'ai choisi la maquette d'un avion quelque peu étrange, qui n'a pas les faveurs du grands public (plus attaché aux célébrités classiques des grands combats aériens du précédent conflit mondial) et qui pourtant était loin de démériter au regard de ses excellentes capacités avioniques qu'il affichait.
J'ai nommé le Fw-189 Uhu.

Le Focke-Wulf Fw 189 était un avion de reconnaissance bimoteur bipoutre utilisé par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, principalement sur le front de l'Est (mais pas que).

L'avion vola pour la première fois en 1938 (Fw-189 V1), et entra en service en 1940. Il sera produit jusqu'au milieu de l'année1944.
Le Fw-189 fut probablement le meilleur avion de reconnaissance en service au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Cet avion a été produit en grande quantité, à ses débuts aux usines Focke-Wulf de Brème mais aussi à l'usine de Bordeaux-Mérignac (qui produit aujourd'hui le Rafale de Dassault Aviation), dans la France occupée et également à l'usine Aero Vodochody de Prague, en Tchécoslovaquie. La production totale a été de 864 appareils, toutes variantes confondues.
Actuellement, il n'en reste plus qu'un exemplaire au monde.

Surnommé "l'Œil volant" ("Flying Eye" en anglais) de l'armée allemande par les Alliés, le Fw-189 a été largement utilisé sur le Front de l'Est où il était d'une efficacité au-delà des prévisions les plus optimistes.
Le Fw-189 était largement connu sous le nom de Rama ("cadre" en français) parmi les troupes russes en raison de son aspect aisément reconnaissable.
Malgré une apparence fragile, le Fw-189 possédait une excellente manœuvrabilité et une agilité qui le rendait très difficile à atteindre pour les pilotes de chasse russes.
Se contentant de courtes pistes sans revêtement, il transportait aisément un solide armement et tout l'équipement opérationnel nécessaire, tout en restant parfaitement manœuvrable et hautement apprécié par ses pilotes.
Lorsqu'il était attaqué, le Fw-189 était souvent été en mesure de rendre la pareille en s'engageant simplement dans une manœuvre en cercle serré que l'appareil adverse n'arrivait pas à rompre.
Sa solidité fut régulièrement démontrée avec des Fw-189 qui rentraient à leurs bases très endommagés, même avec une des deux queues sévèrement touchée voire complètement arrachée.
Par contre, son utilisation en tant que chasseur de nuit n'eut pas les résultats escomptés.



Pour représenter cet avion qui jusqu'à présent, n'avait pas attiré spécialement  mon attention (jamais monté) alors qu'il était plus étonnant qu'on ne pourrait le penser, j'ai choisis le vieux kit Airfix.
Airfix propose une maquette qui remonte à 1967 dont je possède deux exemplaires (ce qui le rend éligible au montage,  selon mes conventions) dans un remboîtage remontant à 1980.
Entre la version initiale et la version de 1980, rien ne change à l'exception d'une adaptation de l'évocation affichée sur le packaging où le Fw-189 était originellement représenté dans une posture plus agressive.
Tout en restant rudimentaire au niveau des détails, la maquette Airfix n'en est pas moins parfaitement représentative de son modèle original.





A première vue, il y a toutefois quelques petites et simples interventions qui sont nécessaires afin d'en affiner l'apparence.
Premièrement, en éliminant les lignes de rivets dont ses surfaces sont couvertes et qui n'ont rien à voir avec sa réalité (il suffit d'examiner les photos d'époque pour s'en persuader).
Ensuite en supprimant les renforts présents à l'arrière et au raccords nacelle des fuseaux moteurs. Représentation de renforts en réalité inexistants (il suffit encore d'examiner les photos d'époque pour s'en persuader).
Supprimer aussi des éléments exagérément reproduits sur le haut des flancs de la nacelle et les refaire ensuite à bonne échelle.
Et enfin: essayer d'améliorer la représentation du tourelleau dorsal (j'y reviendrai certainement au moment voulu).







Pour le reste, on verra à mesure que l'assemblage évolue.

La documentation à ma disposition:




Petit rappel historique concernant le FW-189 (activez le sous-titrage français)

Bonjour

DePhil a écrit:
Cet avion a été produit en grande quantité, à ses débuts aux usines Focke-Wulf de Brème mais aussi à l'usine de Bordeaux-Mérignac (qui produit aujourd'hui le Rafale de Dassault Aviation), dans la France occupée

Il a été fabriqué à Bordeaux oui mais à l'usine Bloch(qui deviendra Dassault) de Bordeaux Bacalan. Cette usine est maintenant désaffecté .
L'assemblage final et les essais se faisant à Mérignac.

A+

Hello,
J'avais la première boite, celui de 67 boxart trop beau...
Bonne maquette a toi...

Sujet digne d'intéret que je vais suivre.
François

C'est une très bonne idée car figure-toi que je viens de ranger le garage pour y rentrer du bois en prévision de la fraîcheur et voilà t-y-pas que dans un recoin improbable je mets la main sur un sachet plastique qui contient, ô surprise, les pièces du FW 189 Airfix de la belle époque

Du coup je te gratifie de quelques photos glanées sur ebay.










et si tu ne veux pas t'embêter avec les montants de la verrière:


Paco

J'aime bien ces vieilles maquettes Airfix. Je suis surpris par ces protubérances dont on se demande bien qu'elle est leur intérêt et qu'est ce qui a poussé l'auteur du moule à les reproduire.

@+ Patrick

PAT21 a écrit:J'aime bien ces vieilles maquettes Airfix. Je suis surpris par ces protubérances dont on se demande bien qu'elle est leur intérêt et qu'est ce qui a poussé l'auteur du moule à les reproduire.

@+ Patrick

A mon avis ce sont peut-être des trappes de marches-pieds , mais je ne m'y connais pas assez.
J'apprécie également cet appareil tout comme le Blohm Voss qu'Airfix avait la très bonne idée de proposer!
Excellente initiative Dephil
Olivier

Sperbe sujet et cette maquette tient encore bien la route pour faire un beau Fw189

Salut DePhil 
Je prends un fauteuil, tes montages sont toujours plein d'enseignement pour moi

Après avoir poncé les pièces principales afin de supprimer une riveture inappropriée, j'enlève au cutter les excroissances dont il est question plus haut.
J'assemble ensuite les deux poutres avec leurs ailes respectives. Le montage se déroule normalement mais il va y avoir un travail de masticage à réaliser (c'est tout de même un vieux kit affichant les stigmates de son temps, je ne l'oublie pas).
Notez, cela ne me déplaît pas de trop car la précision du travail réalisé se ressentira directement sur l’élégance du modèle.


Et pour arriver à éliminer le maximum d'imperfections, je rappelle la petite astuce qui consiste à passé sur le joint une première fois mastiquer et poncé (supposé exempt de tous défaut encore visibles) un gros marqueur (noir, bleu rouge ou vert, peu importe) genre "Artline" sur la section à vérifier.
Après séchage de l'encre, la surface sera abrasée doucement au papier de verre fin et les minuscules anfractuosités résiduelles apparaîtront au grand jour.
Il n'y aura plus qu'à les traiter comme il convient afin d'obtenir des surfaces sans défaut.





Et toujours mon petit "Micro Polishing pen" qui va si bien pour faire disparaître les pastilles d'injection et autre petits défauts.
Sûr qu'en ce qui me concerne, c'est un achat déjà bien rentabilisé.




Un putty commercial très fin fera l'affaire. Pour ma part, j'utilise toujours mon enduit universel à séchage rapide "Polyfilla" (Un tube déjà bien entamé et qui remonte à plus d'âge) dont la mixture se dilue admirablement à l'acetone au point qu'il pourrait être traité au pinceau tant une fois associé avec suffisamment de solvant il devient liquide à souhait.
Mais j'aurais pu utiliser avec le même bonheur les putty Tamiya, Mr Surfacer, MRP, Squdron Green Putty, Stukko ou que sais-je encore, qui me donnent tous d'excellents résultats.
C'est juste que Pollyfilla est un produit qui n'est pas spécifiquement destiné au modélisme réduit mais qui fait le taf tout de même.
Et ça c'est beau.

Merci pour ces petites indications fort utiles !

@+ Patrick

Je m'installe. J'adore tes montages et les techniques utilisées.

Tout à fait, tes conseils avisés Dephil sont très intéressantes, beau travail !
Olivier

Et après le masticage vient le ponçage.
Celui qui fait disparaître tous les joints (et les résidus de rivetages inappropriés, s'il en restait encore).

J'en profite pour faire ressortir les éléments mobiles et ajouter sur le dos des poutres les cannelures qui n'ont pas été représentées sur les pièces du kit mais qui sont parfaitement visibles sur la décoration qui couvre le couvercle de sa boîte.
Cela fait, j'assemble les éléments ailes/poutres en fixant la pièce centrale.
Et là encore il y a un peu de masticage (j'utilise d'ailleurs un rien de plasticard pour boucher une nervure de raccord) et de ponçage afin de faire disparaître les joints de fixation.

Le tout une fois assemblé et proprement récuré, j'y dépose des surplus de peinture afin de vérifier si tout est parfaitement lissé.
Pour les surfaces supérieures je teste une de mes dernières acquisitions en matière de peinture glycéro (un matt Humbrol RLM 72 nouvelle mouture). Cette teinte me semble particulièrement sombre (et pas assez verte) par rapport à ce que j'espérais en attendre.
Mais peu importe, pour l'instant c'est sa souplesse de mise en œuvre qui m'intéressait en premier et de ce côté, le résultat est satisfaisant (mais il me fait malgré tout regretter les qualités intrinsèques des peintures Humbrol de mon jeune temps).

Pour les surfaces inférieures, je ne suis livré à une petite expérience de mise en peinture au pinceau de grandes surfaces avec les teintes Tamiya (du pseudo acrylique).
Préventivement, j'y ai passé une fine base d'accroche (du gris glycéro très étiré - un reste de ce qui m'a servi au-dessus).
En premier passage, j'ai utilisé un mélange bleu clair dilué au méthanol (couche très très légère).
Résultat: le séchage est trop rapide (trop sec) et en fin de dépose, des petites pellicules font leur apparition. Ca ne va pas.
En second passage j'ai utilisé un mélange bleu clair dilué avec eau et méthanol (toujours couche très légère).
Résultat: C'est mieux mais le séchage est toujours trop rapide (trop sec). Toujours pas bon.
Au troisième passage je n'utilise plus qu'un mélange bleu clair dilué à l'eau avec un rien de produit mouillant.
Résultat: le temps de séchage me convient. La peinture s'étale à merveille (sans doute grâce au produit mouillant) et il n'y a plus d'apparition  de pellicules.
Conclusion: même au pinceau, traiter de grandes surfaces aux acryliques Tamiya c'est possible.
Dans mon test: encore une ou deux couches du dernier mélanger et je suis convaincu que la couverture des surfaces serait parfaite.
Mais ce n'est pas le but de cette expérience car il me reste encore un peu de ponçage à effectuer sur ces parties et bien que réussi, cet essai n'ira pas plus loin: le bleu Tamiya en ma position est trop clair pour évoquer le RLM 65.
Je retournerai certainement au glycéro Mo-Lak RLM 65 puisque les couches acryliques/glycéros peuvent s'empiler sans réserve.













Dormant dans mes tiroirs, j'ai depuis fort longtemps (au point que je ne me souviens plus de la provenance ni du motif de cette présence) le legs d'un maquettiste qui c'est délaissé de nombre de pots Tamiya pouvant bien retrouver un second souffle dans mes futurs montages, au vu de ce qui précède.

Quand je crois reconnaître les vieux pots Heller, les très vieux souvenirs remontent !

J'ai lu ton test de peinture acrylique avec intérêt, merci !

Patrick

PAT21 a écrit:...J'ai lu ton test de peinture acrylique avec intérêt, merci !

Idem, merci beaucoup pour ce partage
Peux-tu nous en dire plus sur ton produit mouillant stp

AGEPON



Produit mouillant AGFA destiné au développement de photos argentiques.
Reliquat de mon époque paléolithique de modéliste, remontant aux années 1980-1990 (le produit, pas la période en question qui a débuté dans les années 60).
Pas évident à trouver aujourd'hui où tout est au numérique.
Mais l'argentique se pratique encore parmi les amateurs de photographie artistique, alors...
Ensuite, il existe certainement des produits de substitution.

Merci bien Dephil

DePhil a écrit:...il existe certainement des produits de substitution.

Effectivement, on trouve encore celui-ci :

Bonjour

DePhil a écrit:AGEPON




Ensuite, il existe certainement des produits de substitution.

Oui du Mir ou du liquide vaisselle. Je m'en servait lorsque je tombais en panne d'agent mouillant lorsque je faisais de l'argentique.

A+ Gilles

j'attends le chantier sur la vitrine ...qui est sur ce kit ,une grosse partie de rigolade , pour qui aime rire jaune
Je me souviens d'un gros problème d'ajustement sur le mien , qui , m'a obligé à poncer sérieusement la partie vitré suivi dune longue séance de lustrage pour un résulta plutôt moyen

Maintenant que la partie aéronautique de la maquette est en approche de finalisation, je peux m'intéresser à sa nacelle centrale enfermant le poste de pilotage.

Mais en fonction de ce que révèle fourneau concernant un souvenir douleur relatif aux parties vitrées de cette dernière, j'ai préalablement vérifié leur état général.
Outre le fait que ces pièces sont particulièrement épaisses (un travers commun à nombre de maquettes remontant à cette époque), j'ai constaté que la pièce représentant la partie vitrée dorsale principale, affichait une surépaisseur intérieure importante sur un de ses flancs.
Ce défaut n'est pas spécifique à la maquette en cours puisque je l'ai retrouvé sur l'autre exemplaire en ma possession.
Et comme si cela ne suffisait pas, cette excroissance présente une barbe importante (sur ma pièce seulement mais pas sur celle de l'autre exemplaire).
Un ébarbage s'imposait donc et j'en ai profité pour réduire de belle façon cette surépaisseur intérieure malvenue (imperfection de moulage, incontestablement) quoique, extérieurement, cela n'a pas réellement d'impact visuel.
Pour se faire, j'ai utilisé tout en douceur mon Micro Polishing Pen. Mais tout aussi délicat qu'on peut être dans ce genre d'opération, la surface traitée a perdu la transparence que j'aimerais bien retrouver maintenant.
Dans le but d'y revenir à cette dite transparence, j'ai utilisé un coton tige coupé en deux afin de pouvoir l'insérer dans le mandrin de ma petite perceuse miniature de précision (cela n'est pas possible avec le  Micro Polishing Pen puisqu'il ne possède pas de mandrin).
Pour faire disparaître les rayures résiduelles, j'ai utilisé du compount de carrosserie agrémenté d'un peu d'eau et à défaut, j'aurais utilisé du dentifrice.
Après traitement, les rayures ont disparues mais la surface conserve toujours une matité indéniable.
C'est avec l'autre partie du coton tige que j'ai traité cette surface, en utilisant cette fois de l'autopolish pour cocasserie (qu'on peut certainement remplacer par autre chose mais je n'ai pas cherché plus loin).
Voilà le résultat final avec toutefois un côté de la pièce toujours un peu plus consistant que l'autre mais largement aminci par rapport à ce qu'il était primitivement.
Et en plus la transparence est revenue !
C'est pas beautifull ça ?...









Pour le reste, on verra ce que cela donne au moment voulu.
Une image extraite de la toile me montre tout de même que la maquette Airfix du Fw-189 montée "sortie de boîte mais avec minutie" donne tout de même de bons résultats.
Si j'en arrive là, je pourrai me considérer comme satisfait.



En attendant j'entame un petit aménagement de l'intérieur de la nacelle qui offre, de base, beaucoup de vide.
Mais est-ce que l'épaisseur des éléments transparents représentant la grande canopée permettra d'y voir quelque chose ?...
Je reste septique.

Bonjour
Si tu veux y voir parfaitement tous les détails internes le mieux c'est un surmoulage et une pièce thermoformée.
Finesse et limpidité améliorée.

A+

Du bon boulot d'artisan

Quant à l'intérieur du poste de pilotage, il est vrai que, parfois, il n'y a pas de retour sur investissement

Paco

Pour l'intérieur, il ne faut pas trop détailler, juste les volumes les plus importants et faire un drybrushing un peu appuyé justement à cause du manque de visibilité. C'est mon point de vue en tout cas !

@+ Patrick

sur le mien un ponçage et un lustrage et une dose de mastic me donner çà....  avant peinture



une fois terminé .....la photo n'est pas terrible

Beau travail Dephil et toujours aussi didactique sur tes techniques utilisées, j'adore ça !
Olivier