Voilà ce Polikarpov PO2 aux couleurs du "NORMANDIE", pas encore "NIEMEN", l'action se passe en avril 43.
Pour ce qui est de la maquette, cela reste du vieux KP avec de nombreuses améliorations. Je n'ai pas utilisé de photo-découpe, ni de résine, tout à à été refait en scratch !
Le montage est ici:
https://1-72.forumgratuit.org/t17139-kp-polikarpov-po2-normandie-fini
Avant les photos, une petite biographie de JEAN de PANGE compulsée dans divers ouvrages:
N'hésitez pas à me corriger!
POLIKARPOV PO2/U2 du NORMANDIE de JEAN de PANGE au début avril 1943, quelque part entre PLOTIANI-ZAVOD et SMOLENSK !
Il y eut plusieurs PO2 au sein du NORMANDIE NIEMEN tout au long des 3 campagnes sur le front russe. Bien qu’il ne soit pas le seul, JEAN de PANGE sera le pilote emblématique de ce vénérable biplan, durant les deux premières campagnes. Arborant différents camouflages et marques, ils servent aussi bien à l’entrainement, qu’aux liaisons et la recherches de pilotes égarés dans la nature. Chaque pilote arrivant au NORMANDIE, fera quelques vols à son bord avant d’entamer la formation sur YAK.
JEAN de PANGE est né le 29 mars 1917 à PARIS. A 12 ans, il découvre dans le grenier de la maison familiale la lunette astronomique de son grand-père HORACE de CHOISEUL, ami intime de l’astronome CAMILLE FLAMMARION. Attiré par l’aviation et ces héros, cette longue-vue lui permet d’observer les avions de passages, JEAN les relevant avec précision dans son carnet. Au lycée HOCHE à VERSAILLES, ses camarades le surnomment « DEWOITINE », car JEAN de PANGE se rend chaque jeudi avec sa bicyclette, au centre d’essais de VILLACOUBLAY non loin de là! Comme beaucoup de jeune à l’époque ayant un certain confort de vie, JEAN de PANGE peut s’offrir un baptême de l’air le 9 aout 1936, mais c’est l’aviation populaire qui lui permet de prendre sa première leçon de pilotage. Fin février 1937 à l’aéroclub de ST CYR, JEAN décolle avec la seule femme monitrice de pilotage en France (YVONNE JOURJON). Son brevet de pilote en poche, JEAN DE PANGE espère entrer dans l’armée de l’air afin d’être pilote de chasse, son rêve ! Le 19 octobre 1937, il incorpore le bataillon de l’air à MOURMELON, et comme il a son baccalauréat il peut s’inscrire aux officiers de réserve. JEAN de PANGE fait son cursus à AVORD puis PAU, promu sous-lieutenant navigateur-observateur en 1939. Dans l’armée de l’air, un navigateur est utilisé à toutes sortes de tâches, la seul chose qu’un officier-navigateur n’a pas droit de faire c’est piloter, les portes de l’école de l’air lui sont donc closes et aucune chance de tenir le manche d’un avion de chasse. Sa détermination est telle, qu’il ose se rendre à l’état-major afin d’y échanger son grade d’officier pour ceux d’un sergent et intégrer l’école des sous-officiers d’ISTRES, mais en vain cela ne se fait pas ! Incorporé au groupe aérien d’observation (GAO) n°546 à PAU, aux premiers jours de guerre son unité fait mouvement sur ROMILLY SUR SEINE le 8 septembre 1939, puis rejoint SEZANNES - ST REMY dans la MARNE (51) le 31 octobre 39. Le groupe est encore équipé de quatre POTEZ 25 et surtout de huit BREGUET 27, mais sera l’une des premières à percevoir les nouveaux POTEZ 63-11 à la fin de novembre, relégué comme groupe de réserve au sud de REIMS. Le GAO 546 comme pour JEAN de PANGE la « drôle de guerre » se passe sans encombre, et le 10 mai 1940 les choses vont s’accélérer. Dès le 10 mai le terrain est pris pour cible, les bombes détruisent 2 appareils. Puis le 14, le GAO 546 fait mouvement vers VALENCIENNES-PROUVY en appuis au GAO 504, pour quelques jours. Constatant la remontée irrémédiable des divisions Allemandes vers le nord, le GAO 546 du commandant SAGET se replis le 17 mai vers DIEPPE et le lendemain descend à CLERMONT-FERRANT, JEAN de PANGE et son équipage suivent le mouvement. Mais le 23 mai le groupe remonte sur SEZANNES et les pertes continuent, JEAN et ses camarades endurent ce travail ingrat et très dangereux qui leur est demandé. Le 9 juin, JEAN de PANGE avec les sergents MAZIERE et LE CORRE ont pour mission une reconnaissance de l’ouest Parisien vers la NORMANDIE, en longeant la SEINE. Sur le chemin du retour, JEAN aperçoit une colonne Allemande sur la route de GOURNAY en BRAY, l’équipage du POTEZ passe à l’attaque. Ils mitraillent en remontant toute la colonne en raz-motte, l’avion est touché et se posera sur le ventre dans un champ, lui n’a rien mais ses camarades sont blessés, JEAN de PANGE obtiendra une citation à la croix de guerre pour cette action. Le 17 juin le GAO se replis sur AGEN, l’armistice est attendu. JEAN et deux de ses camarades refusent cette situation, ils empruntent une voiture le 19 et rejoignent ST JEAN DE LUZ, ou JEAN DE PANGE fait la connaissance d’ALBERT MIRLESSE et de MICHEL SCHICK. Deux jours plus tard, JEAN de PANGE, MIRLESSE et SCHICK ainsi qu’une centaine d’autres volontaires de toutes armes emmenés par le commandant LIONEL de MARMIER parviennent à embarquer à bord du « SOBIESKI », tous ces dissidents atteignent PLIMOUTH le 23 juin, JEAN et ses camarades s’engagent immédiatement dans les FFL.
Très rapidement JEAN de PANGE rejoint ODIHAM en passant par ST ATHAN, mais il lui est toujours impossible de piloter un avion de chasse, les FAFL ont besoin de pilote navigateur sur les Blenheim ou les Lysander que les Britanniques ont cédés au GMC1 du commandant de MARMIER. Le 31 aout 1940, le GMC1 avec hommes et bagages embarquent pour DAKAR, mais l’opération « MENACE » sera un échec, ne ralliant pas le SENEGAL à la FRANCE LIBRE. Malgré ce revers, les hommes et le matériels sont déchargés à DOUALA au CAMEROUN, une fois le matériel remonté, le GMC1 devenu entre-temps GBR1 part à la conquête de l’AFRIQUE EQUATORIAL, CAMEROUN, GABON et le TCHAD, lors de la prise de KOUFRA, JEAN de PANGE sera le pilote d’un « certain » colonel LECLERC, et durant la campagne d’ETHIOPIE (FEZZAN), il transportera le général DE GAULLE. JEAN de PANGE retourne en ANGLETERRE deux après l’avoir quitté. Fort de son expérience, la ROYAL AIR FORCE lui propose un poste d’instructeur à la navigation, mais cette promotion ne l’enthousiasme guère. Une visite à LONDRES, chez son ami ALBERT MIRLESSE va changer son destin, JEAN faisant part de son désarroi à MIRLESSE (toujours en pourparlers pour le futur GC3), soumet l’idée à JEAN d’être le pilote de liaison de cette nouvelle unité de chasse qui doit rejoindre le front RUSSE. Cette proposition, JEAN ne peut que l’accepter et durant les mois précédant le départ, il aide ALBERT MIRLESSE à constituer l’équipe de volontaires. JEAN de PANGE fera partie du premier contingent se posant à IVANOVO, le 28 novembre 1942. JEAN de PANGE est le pilote du vénérable biplan, mais avant tout c’est le ST BERNARD des pilotes, prenant des risques pour les retrouver et les ramener au terrain. Durant les deux années passées en URSS, JEAN sera également le secrétaire du commandant et le rédacteur du journal de marche du NORMANDIE. Promu capitaine le 25 décembre 1943, il sera décoré de l’ordre de l’étoile rouge le 26 octobre 44. Bénéficiant de le permission donnée aux « anciens », JEAN de PANGE quitte définitivement le NORMANDIE en décembre 44.
A PARIS, il se retrouve embarqué dans une nouvelle aventure avec son vieil ami ALBERT MIRLESSE à la tête de la mission d’informations scientifiques et de technologies (MIST*).
JEAN de PANGE participe activement à la récupération de technologies Allemandes avec le colonel MIRLESSE, dont la capture du célèbre constructeur aéronautique WILLY MESSERSCHMITT et d’importants documents immergés dans le lac de CONSTANCE. JEAN de PANGE rentre en FRANCE le 18 juin 1945, après la guerre il travaille à l’office Français d’exportation de matériels aéronautiques, puis s’occupera de diverses entreprises. En 1993, il publie ses mémoires dans un livre intitulé « Nous en avons tant vu, 1940-1945, de KOUFRA au NORMANDIE-NIEMEN ». JEAN de PANGE décède le 6 octobre 1999 et sera enterré dans le cimetière familial en MOSELLE.
Voilà j'espère que ça vous plaira ?
Olivier