[Revell] Messerschmitt Me 262 L'hirondelle qui ne faisait pas le printemps FINI

Dernièrement Jabo95 nous gratifiait du montage de son Messerschmitt Me 262 personnifié par la maquette au 1/72ème de chez Revell (édition 1997).
A cette occasion, j'avais extrait de mes réserves un des exemplaires de cette maquette afin de l'examiner plus attentivement et corroborer (ou réfuter) ainsi certains travers qui lui étaient reprochés.
M'étant assuré que cela n'avait rien rédhibitoire, je m'étais fixé dans l'idée que l'assemblage de cette maquette pourrait faire l'objet d'un prochain objectif, d'autant que la représentation d'un Me 262 digne de ce nom manquait encore dans l'assortiment des maquettes qui envahissents les deux armoires vitrées qui leur sont réservées.
Et puisque la boîte de cette maquette s'attardait toujours sur un coin de mon plan de travail et me faisait régulièrement de l'oeil, je me suis dit que l'occasion ne pouvait pas mieux se présenter, en ce début d'année 2024, pour me lancer dans la réalisation d'un Me 262 de facture plus récente que les derniers kits l'ayant précédé sur ce même établi (et dont certains sont toujours au stade de la finition).

Je ne vais pas m’étaler sur la biographie du Me 262.
D'autres l'on déjà fait et la réputation de la machine est telle que l'histoire de cet appareil est connu d'à peu près tout le monde (et certainement de tout le monde ici).
Par contre, je vais soumettre à votre sagacité deux vidéos YouTube qui, mieux qu'une lecture rébarbative auront l'avantage de vous en apprendre plus, tout en appréciant ce qui se déroule devant vos yeux éblouis.

La première vidéo enferme des documents d'époque et est titrée:
Les Armes Secrètes d'Hitler (dont le Me 262).
Vidéo soutenue par des commentaires didactiques (tout en français) et offrant le plaisir de pouvoir remonter à l'époque du noir et blanc (enrichissant, en tous cas, pour ceux qui ne la connaissent pas)




La seconde vidéo est une séquence réalisée au travers du jeu IL-2 1946:
Deux Messerschmitt Me 262 partent à l'assaut d'une formation de bombardiers B-17 au-dessus du territoire allemand.
Au travers de cette excellente simulation ludique, on peut se rendre compte de la maestria des joueurs aux commandes de ces deux chasseurs dont le point fort n'est certainement pas la virtuosité aéronautique.

A comparer avec mes exploits aux commandes d'une pareille machine, dans des cessions du même IL-2 1946 (dans lequel je me replonge de temps à autre), je fais piètre figure avec un tableau de chasse immanquablement vierge (malgré tous mes efforts pour accrocher la cible) et cela dans les rares cas ou je ne vais pas au tapis, ou au mieux je termine accroché aux bout des suspends d'un parachute.
Ici, cela semble d'une facilité déconcertante que je ne m'explique pas.




Avec cela , vous avez de quoi patienter avant que je n'arrive avec la suite de mon introduction.

Voilà la boîte et son contenu étalé.



Petit et très agréable packaging au contenu bien tassé.
Packaging qui verra sa taille légèrement augmenté par la suite, en même temps que le prix des kits repris dans cette gamme.

J'aurais pu choisir divers autres kits du Me 262 (dont de très anciens) provenant de ma réserve mais seul la maquette Revell s'y trouvait en deux exemplaires.
Voilà pourquoi j'ai préféré sélectionner ce dernier.



Quoi qu'il en soit, la maquette est accompagnée d'un plan de montage offrant deux décorations différentes via un très belle planche de décalcomanie particulièrement complète (de très nombreux stencils de maintenance) mais où les svastikas manquent cruellement.





La maquette a un haut niveau de finition.
Toutes les lignes de structure sont finement représentées en creux et l'intérieur de l’habitacle est suffisamment aménagé pour ce qu'on peut en apercevoir de l'extérieur.
Un bémol toutefois concernant les pièces transparentes (la canopée) qui aurait pu profiter du même niveau de précision que le reste du modèle et être en plusieurs éléments afin de pouvoir se positionner ouverte (le nec plus ultra aurait été d'avoir les deux possibilités offertes: soit fermée, soit ouverte).

Classiquement, ce sont les intérieurs qui sont traités en priorité.
A l'aide de ma mini dremel, j'ai retiré les restes visibles des pastilles de démoulages présentes à l'intérieur des parois du fuselage.
Petit travail effectué pour le fun car au final, celles-ci n'auraient pas été visibles après assemblage.



Le poste de pilotage est assez bien restitué avec son tableau des instruments de bord assez semblable à l'original.



Toutefois je m'étonne de voir sur les flancs intérieurs et sous la baignoire du poste de pilotage des représentations de canalisations et d'instruments qui immanquablement seront définitivement masqués lors du montage de l'ensemble.
A la place de cette reconstitution inutile, j'aurais préféré un peu plus de détails à l'intérieur des puits du train d’atterrissage principal.

Le montage des gros ensembles (aile comme fuselage) se fait sans problème tant la précision des éléments est grande.



Il y aura peu de travail de masticage et de ponçage à l'exception des contours de la pièce qui reçoit la béquille du train avant. Grande pièce qui est d'un seul tenant à coller sous le nez de l'appareil.

salut Dephil , c'est un avion que j'aime bien (je sais je ne suis pas seul dans mon cas )

comme je pense que part a travers le forum , tu commence a me connaitre un peu ,
Je n'est aucune prétention dans mes connaissances historique , ,j'ai eue la chance d'avoir comme certains ici d'avoir pas mal dialogué a Jicéhem , grand connaisseur de la Lutwaffe , ....tout cela pour te dire que les tout 262 avaient pour teinte intérieur du RLM 66 , et pour ceux qui ont reçu une teinte dans les puits de train du RLM 02 (sorte de primer commun a beaucoup d'avion de la Lutwaffe )

Pourquoi "ceux qui ont reçu" car les 1er construits étaient des chasseur bombardier , les usines en 1944 n'avaient encore étaient rayé de la carte par les bombardements , il n'avaient donc pas encore réduits , les temps de fabrication sur les postes de peinture pour gagné du temps (cause réelle de la dite peinture économique)

Je vais suivre ton montage, pour le fun tu peut ouvrir l'emplacement des roues pour voir les dessous de la baignoire.

Bonjour fourneau,

Je suppose que tout cela c'est pour me dire que mon poste de pilotage est appartement trop verdâtre.
J'en conviens.
J'étais parti sur une base RLM 02 mais un petit dry brush maison aux huiles m'en a changé la teinte.
Je vais essayer de rattraper le coup avec un voile bleu-noir aux crayons AK.
Cela apparaîtra toujours plus sombre, comme cette belle photo couleur de l'intérieur d'un cockpit de Me 262.




(le flash photo en accentue aussi l'intensité lumineuse)
Et aussi (j'oubliais de le préciser): en vue de droite, la teinte de la pièce vient d'être retouchée.

DePhil a écrit:...(le flash photo en accentue aussi l'intensité lumineuse)

Effectivement... c'est bien mieux sans le flash

Jabo95 a écrit:pour le fun tu peut ouvrir l'emplacement des roues pour voir les dessous de la baignoire.

J'y ai pensé.
Mais alors le raccord aile-fuselage (devenant ainsi visible) m'apparaît comme faisant trop "maquette".

Je vais suivre ton pontage,j'ai beaucoup d'admiration pour le design de son fuselage de requin...quel finesse par rapport aux Gloster Meteor ou F-80 Shooting Star.

Moi itou je m'installe pour suive tes commentaires.

Paco

non l'intérieur est carrément gris sombre comme la photo le prouve que tu as posté de l'avion préservé , par contre les puits de train peut être vert pale , mais plus certainement alu

Lors du montage du fuselage, il convient de respecter la réalité au niveau de la représentation de la partie arrière de la canopée (partie que je nommerai dosseret).
En effet, Revell représente cette partie comme un élément rapporté alors que celui-ci doit faire partie intégrante du fuselage (voir photo d'époque).



Cette représentation est inexacte et un simple collage de la pièce sur son emplacement laisse voir des lignes de structure qui n'existent pas (pour un kit qui prend soin de les représenter, ça la fout mal)



De ce fait, il convient de noyer la liaison entre le dit dosseret et le fuselage en mastiquant le joint qui les sépare.
Cela est réalisé à l'aide de plastique liquide maison afin de pouvoir aisément et par la suite, retracer les sections de lignes de structure effacées lors du ponçage.





Regardez, ça vole encore (ça fait un bouquant d'enfer) !

super la vidéo , merci !! par contre il est re-motorisé avec des moteur wicoming  ,beaucoup plus fiable , moins fantasque que les jumo d'origine

concernant d'ailleurs le moteur Junker  jumo , les Tchèques ont prouvé que monté avec des matériaux de bonne qualité les moteurs était fiable et avait une durée de vie bien supérieur a 50 heures

le moteur avia M4

Le 262 a la cote en ce moment. Je vais suivre le tiens.
Good fun.
François.

montage tres interressant, pour ce qui est des svastikas manquantes, je pense que tu dois avoir ca dans tes decalques en rab

Je ne veut pas dire de c... mais il me semble avoir lu que les 262 volants sont des reconstitutions ce qui ne retire riens aux merites de ceux qui ont oeuvré  dessus . Ceci nous permet  de les admirer volant. Superbe film.

Jabo95 a écrit:Je ne veut pas dire de c... mais il me semble avoir lu que les 262 volants sont des reconstitutions

C'est le cas de la toute grosse majorité (pour ne pas dire plus) des ancêtres volant actuellement, remis en état à partir de pièces de récupérations d'épaves parcellaires ou d'éléments plus récents faisant office.

von kassroll a écrit:pour ce qui est des svastikas manquantes, je pense que tu dois avoir ca dans tes decalques en rab

Avant même leur disparition des boîtes de maquettes, il y avait des planches de décalcomanies entières qui leur étaient dédiées. J'en ai quelques-unes en réserve.

Même topo en ce qui concerne les raccords entre les deux demi-fuselages.
Pas de problème concernant le dessus du fuselage qui se raccorde parfaitement et ne demande aucun masticage.

Par contre, le ventre du bestiau demande plus de travail sur toute la section qui suit la fixation de l'aile principale. Un petit dénivelé subsiste au niveau du joint entre les deux parties du fuselage.
Après l'avoir réduit au mieux, j'ai approfondi un peu le joint sur sa longueur, à l'aide de mon de mon Micro Polishing Pen (et sa lame circulaire) de manière à pouvoir venir y couler du putty maison (plastique fondu dans du thinner cellulosique).
Pour cela je me sui aidé d'une pointe d'aiguille afin de réaliser un joint de la plus petite taille possible et sans qu'il en résulte de quelconques empâtements ou phénomènes filandreux.

Après ponçage, je re-grave les lignes de structures représentant les divers tronçons du fuselage.
(avec un joint central réaliser dans la même matière que celle du kit: pas de risque d'engendrer des lézardes)
Il en sera fait de même pour la partie supérieure du fuselage.

Correction particulièrement soignée

Bonjour
Rattrapage réussis

A+

Et on arrive déjà à la phase de la mise en peinture.

C'est l'occasion de se documenter.
Les photos couleurs d'époque se font rares (et on devine pourquoi).
Malgré cela, j'ai pu dénicher sur la toile quelques photos d'un ME 262 réduit à l'état d'épave, devant laquelle des militaires se sont fait photographiés.



Il y en a une d’extrêmement colorée qui fait ressortir les teintes de camouflage utilisées sur cet appareil.
Manifestement, les surfaces inférieures sont d'un beau bleu-clair et les surfaces supérieures sont dans les tons verts dont on ne distingue pas les délimitations vu l'angle de prise de vue.
Si j'en juge par une autre photo montrant un pan de chaîne d'assemblage à ciel ouvert et sous le couvert de la foret, la période de fin de guerre n'était pas, pour les usines aéronautiques aux fioritures en matière de coloris, tant celles-ci n'avait qu'un but: masquer impérativement les avions aux observations aériennes de l'ennemi.



Revell fournis avec son kit une belle planche de décalcomanies fourmillant de stencils et marquages d’entretiens de toutes sortes qui, sans doute, n'étaient plus de mise lorsqu'il s'agissait de dissimuler à minima et le plus rapidement possible, les appareils d'une aviation de chasse moribonde.

Je commence donc par peindre en bleu-clair (pour l'instant un glycéro Light Grey de chez Compucolor qui me plaît bien) sur les surfaces inférieures et une grande partie du fuselage.
J'étire la peinture à la brosse plate et souple, en couches légères (forte dilution afin d'éviter les surépaisseurs) et successives qui finiront pas couvrir parfaitement.
Ce qui n'est pas encore le cas pour le moment mais ça viendra.
La dernière couche tendra plus vers un RLM 65 (j'ai du Mo-Lak en rab.) légèrement éclairci par la couche de fond.

Bonjour

Fais gaffe ce ne sont pas des photos couleurs mais de photos colorisées. La justesse des teintes n'est pas garanti.


A+

Spadukit a écrit:Fais gaffe ce ne sont pas des photos couleurs mais de photos colorisées.

A défaut d'être démontré, je parts du principe que ces photos sont aux couleurs "d'époque" .
A la fin de la seconde guerre mondiale, les photographes de guerre américains utilisaient largement la couleur dans leurs reportages d'actualités (les allemands le faisait déjà au début de la guerre: mais modestement vu les coûts).
Avec bien sûr les qualités de rendu que cela donnait alors et compte-tenu du fait que la couleur sur pellicule vieillit largement moins bien que le noir et blanc, au fil du temps.
Mais quoi qu'il en soit de la colorisation ou pas, c'est ma seule source d'inspiration et je la trouve plutôt crédible.

Par contre, la chronologie des images n'est pas bonne.
La première photo a été tirée après les deux autres car on peut remarquer que l'appareil gîte un peu plus du fait que sont train droit s'est affaissé (sans doute après le déplacement du tréteau qui soutenait l'aile).
Le détail est intéressant.

Mon choix de décoration c'est porté sur une très belle illustration que l'on retrouve dans le Hors-Série N° 5 de connaissance de l'Histoire (janvier 1981) représentant un Me-262 A de la 7ème Staffel (IIIème groupe) basée à Brandebourg-Briest en avril 1945 et attachée à la défense aérienne.
Le dessin représente un ME-262 haut en couleurs, ce qui peut paraître étonnant eut égard à l'époque très tardive de fin de guerre dans laquelle il devait évoluer.



Mais je vais m'en servir comme spécimen référentiel et m'en inspirer grandement pour réaliser ma maquette.
A l'exception du chiffre 3 identifiant l'appareil dépeint dans la dite revue, la planche de décalcomanies fournie dans la boîte Revell de ce Me-262 offre tous les marquages nécessaires à sa représentation.

Je m’attelle maintenant aux peintures supérieures en posant, en premier lieu,  un vert sur les parties totalement couvertes afin d'en délimiter les contours.
J'en suis à la troisième couche. Une quatrième sera sans doute nécessaire pour en finaliser et en éclaircir le ton.

bon début de peinture , qui me sied bien

Je prends le train en marche car je possède ce kit en stock. Le début est déjà fort intéressant !

Punaise !
Comment ai je pu rater le début du montage. C'est parfait tout ça.
J'aurais laissé l'intrados plus gris que le gris bleu de tes dernières photos. Les surfaces inférieures étaient RLM 76.

ben43 a écrit:J'aurais laissé l'intrados plus gris que le gris bleu de tes dernières photos. Les surfaces inférieures étaient RLM 76.

On pourrait être loin d'être aussi catégorique à considérer les photos couleurs visibles au bas du message n° 20.

Beau montage didactique et belle avancée.

On passe maintenant à la partie "pommelage des flancs" du camouflage.

En premier lieu, je matérialise la couverture du gouvernail (qui n'est pas des plus simples) en me référant, autant que possible, à ce qui est décrit dans la documentation me servant de référence (voir message n° 23).
Celle-ci est réalisée avec un pinceau aux poils coupés pour ce qui est du plus gros du floconnage, puis complété avec un pinceau à tête très très courte (Rowney 00), un reliquat de ma période où je m'étais laissé tenté par la figurine.
Ce pinceau était spécifiquement destiné à amalgamer les teintes de peinture à l'huile sur le modèle en cours de réalisation, afin d'obtenir des dégradés d'ombrage sur les volumes.
Il retrouve ici un peu de service car pour l'instant je n'ai pas encore utilisé la technique du bout d'éponge.

Après une nuit de séchage, alors que la peinture n'est pas encore prise à cœur, je viens tapoter les interstices entre les motifs avec une petite brosse souple imbibée de pétrole.
Cela a pour effet d'adoucir quelque peu (par dilution légère) les contours des divers motifs.



C'est ce qu'on nomme "la méthode à l'ancienne", destinée à faire illusion.

Bonjour

DePhil a écrit:
C'est ce qu'on nomme "la méthode à l'ancienne", destinée à faire illusion.

Méthode très efficace mais très longue, il faut avoir ta patience pour la mettre en pratique .

A+