Bonjour.
Avec encore un mois de retard minimum dans mes prévisions, j'ai terminé ce montage que l'on peut suivre ici : https://1-72.forumgratuit.org/t16037-airfix-grumman-f4f-4-wildcat-fini#300252
Avec ce sujet, je poursuis l'illustration du début de la guerre dans le Pacifique.
Avant les photos, je propose un petit texte précisant le contexte :
La Société Grumman était déjà un fournisseur régulier de la Navy lorsqu’elle répond en novembre 1935 à une nouvelle demande pour un chasseur embarqué moderne.
Si elle propose une formule éprouvée avec un biplan, elle se trouve en concurrence avec la firme Brewster qui présente de son côté un monoplan.
Grumman va rapidement remanier son projet pour aboutir à une formule identique. C’est ainsi que le prototype XF4F-2 est construit et prend son envol en septembre 1937. Cependant le Brewster XF2A-1 se révèle supérieur et il est finalement commandé en série.
Mais Grumman ne baisse pas les bras et poursuit l’évolution de son projet pour aboutir au XF4F-3 dont le vol date de février 1939. Avec un moteur Pratt et Whitney plus puissant, il est cette fois plus rapide et décroche finalement une commande en série en août 1939.
Pour autant le développement de l’avion se poursuit laborieusement avec la production d’autres prototypes et même ensuite lorsque l'avion est en service : blindage, réservoir auto-obturant et pressurisé, armement, motorisation, refroidissement, etc.
Une des modifications les plus importantes concerne l’adoption d’ailes repliables avec le F4F-4, les premiers engagements ayant montré l’importance de pouvoir embarquer plus d’avions.
Alors que les contrats viennent d’être signés d’autres pays s’intéressent à l’avion. Ainsi la France, désirant équiper ses futurs porte-avions, passe commande d’une centaine d’appareils à l’automne de 1939. Il s’agissait cette fois d’une version équipée d’un moteur Wright, l’expansion des besoins pouvant entraîner des manques de moteurs Pratt et Whitney.
Suite à la défaite française, ces avions sont transférés aux Britanniques sous la désignation Martlet Mk I à partir du 27 juillet 1940.
C’est d’ailleurs avec cette version que le Wildcat connait le baptême du feu et enregistre sa première victoire le 25 décembre 1940. En défendant la base de Scapa Flow, deux appareils du Squadron 804 de la Fleet Air Arm descendent un Ju 88.
A partir du mois de février 1940, la Marine américaine commence de son côté à recevoir ses premières livraisons de F4F-3.
Pour les américains, c’est bien sûr dans le Pacifique que le Wildcat va connaître ses heures de gloire. Au déclenchement de la guerre sur ce théâtre d’opérations, il constitue alors l’essentiel des équipements de la chasse des Marines et de la Navy, soit près de 200 appareils opérationnels.
Le F4F se retrouve face à l’aéronavale japonaise qui domine le ciel avec son Mitsubishi Zéro. Très vite cependant les premiers combats montre que le Wildcat a les moyens de s’en tirer en utilisant les bonnes tactique de combat et peut même se révéler supérieur dans certains domaines de vols.
Les premières pertes sont enregistrées à Pearl Harbor lors d’attaques au sol sur des appareils des Marines de la VMF-211. Cette unité est ensuite anéantie en défendant l’île de Wake et bien que cette fois des pilotes américains revendiquent leurs premières victoires.
Le début d’année 1942 est catastrophique pour les alliés, l’US Navy ne pouvant effectués que des raids ponctuels et des escarmouches sur les bases japonaises du sud-ouest Pacifique. C’est pourtant à cette période que des pilotes américains développent des tactiques de combat adaptées à leur monture.
Moins maniable que le chasseur japonais à basse vitesse, accélérant et grimpant moins vite, il a néanmoins l’avantage d’être bien plus solide. Supérieur en vitesse de piqué, il conserve cependant une certaine maniabilité à haute vitesse, ce qui n’est pas le cas de son opposant.
Depuis la fin d’année 1941, la nouvelle version F4F-4 commence à être livrée aux unités de l’Atlantique. Ce modèle, dont le premier vol remonte au 14 avril de la même année, comporte plusieurs améliorations issues des enseignements glanés avec les combats. C’est d’abord les ailes repliables mais aussi du blindage supplémentaire et un armement porté à six mitrailleuses d’ailes. Cet ensemble grève néanmoins les performances, ce qui n’empêche pas une commande portée à 1169 exemplaires.
Son moteur Pratt et Whitney R.1830-86, un 14 cylindres en double étoile de 1200 CV, lui permet d’atteindre 515 km/h à 5700 m. Son plafond pratique est de 10500 m et son autonomie peut passer de 1300 km à 2050 km avec des réservoirs supplémentaires. A son armement de six mitrailleuses de 12,7 mm, on peut ajouter la possibilités d’emport de 2 bombes de 45 kg.
Une si ce n’est la première mission opérationnelle des F4F-4 dans le Pacifique concerne l’escorte du raid des B-25 de Doolittle sur Tokyo et ses environs, réalisée en avril 1942.
La VF-6 vient en effet de recevoir fin mars cette nouvelle version. Faisant parti du groupe aérien embarqué sur l’Enterprise, elle est chargée d’assurer la couverture aérienne autour du porte-avion Hornet.
Pour cette unité, la guerre a pourtant mal commencée. Lors de l’attaque de Pearl Harbor, de retour de l’ile de Wake après la livraison d’avions du VMF 211, l’Enterprise était à porter de la base aéronavale américaine. Dix huit Dauntless en approche furent d’ailleurs pris dans les combats et sept furent perdus. De leur côté, ce sont six F4F-3 de la VF-6 qui tentèrent d’atterrir en soirée sur Hickam Field. Ils furent malheureusement accueillis par un tir nourri de DCA. Quatre avions tombèrent et trois pilotes perdirent la vie dans cet évènement, l’Ens. Herbert Menges devenant le premier pilote de chasse de la Navy à mourir pendant la guerre du pacifique.
Ces chasseurs furent une exception car la VF-6 avait reçu l’ordre de ne pas intervenir, la défense du porte-avion étant la priorité.
Après cet évènement, le groupe aérien est chargé de protéger Pearl Harbor puis participe à plusieurs raids de février à mars 1942 sur les iles Gilbert, et Marschall, ainsi que sur Wake et Marcus.
Lors de l’opération du raid Doolittle sur le Japon, la VF-6 est alors commandé par le Lt James Gray.
Sur le retour, l’USS Enterprise ne peut intervenir lors de la bataille de la mer de Corail du mois de mai, première bataille purement aéronavale de l’histoire.
Il sera en revanche un acteur important pour celle de Midway, un tournant dans la guerre du Pacifique. Les escadrons de chasse embarqués sont alors équipés de F4F-4 en quasi totalité.
Pour le Wildcat c’est le début de ses heures de gloire.
Mais si le F4F n’a pas la célébrité de ses successeurs, Hellcat et Corsair, il est néanmoins resté en production et en ligne jusqu’à la fin du conflit.
Sa taille réduite et sa capacité à décoller court, l’ont rendu indispensable pour opérer sur les portes-avions d'escortes de taille plus réduite.
Le Lt. James Gray a laissé un témoignage très intéressant que l’on peut trouver sur cette page : http://www.midway42.org/Midway_AAR/VF-6-1.aspx
Il donne des informations sur la journée du 04 juin 1942 et les tragiques évènements qui ont conduit à l’anéantissement des unités sur Devastator.
On y trouve aussi ses impressions concernant le F4F et son manque d’autonomie qui n’a pas été sans conséquences sur ce qui s’est passé ce jour là. C’est en Anglais mais il est très facile de le traduire via les applications ou via Google.
Au passage, pour ceux qui seraient tentés de représenter un avion embarqué passablement sali, voilà ce que donne sa traduction, je cite : « Aucun avion sale n'a jamais décollé de l’Enterprise à cette époque. Les capitaines d’avion étaient fiers de garder leurs avions brillants et élégants. Beaucoup achetaient de la cire avec leur propre argent pour surpasser les autres ».
Place aux images :
Et maintenant quelques photos bricolées pour une mise en situation avec un fond d’écran.
J’ai dû travailler un peu les images car j’étais systématiquement en contre-jour et le iPhone déformait beaucoup trop la teinte.
En route pour « Trente secondes sur Tokyo » :
Un grand merci à tous ceux qui m'ont suivi et encouragé. Il va falloir quand même que je sois plus productif...
Avec encore un mois de retard minimum dans mes prévisions, j'ai terminé ce montage que l'on peut suivre ici : https://1-72.forumgratuit.org/t16037-airfix-grumman-f4f-4-wildcat-fini#300252
Avec ce sujet, je poursuis l'illustration du début de la guerre dans le Pacifique.
Avant les photos, je propose un petit texte précisant le contexte :
La Société Grumman était déjà un fournisseur régulier de la Navy lorsqu’elle répond en novembre 1935 à une nouvelle demande pour un chasseur embarqué moderne.
Si elle propose une formule éprouvée avec un biplan, elle se trouve en concurrence avec la firme Brewster qui présente de son côté un monoplan.
Grumman va rapidement remanier son projet pour aboutir à une formule identique. C’est ainsi que le prototype XF4F-2 est construit et prend son envol en septembre 1937. Cependant le Brewster XF2A-1 se révèle supérieur et il est finalement commandé en série.
Mais Grumman ne baisse pas les bras et poursuit l’évolution de son projet pour aboutir au XF4F-3 dont le vol date de février 1939. Avec un moteur Pratt et Whitney plus puissant, il est cette fois plus rapide et décroche finalement une commande en série en août 1939.
Pour autant le développement de l’avion se poursuit laborieusement avec la production d’autres prototypes et même ensuite lorsque l'avion est en service : blindage, réservoir auto-obturant et pressurisé, armement, motorisation, refroidissement, etc.
Une des modifications les plus importantes concerne l’adoption d’ailes repliables avec le F4F-4, les premiers engagements ayant montré l’importance de pouvoir embarquer plus d’avions.
Alors que les contrats viennent d’être signés d’autres pays s’intéressent à l’avion. Ainsi la France, désirant équiper ses futurs porte-avions, passe commande d’une centaine d’appareils à l’automne de 1939. Il s’agissait cette fois d’une version équipée d’un moteur Wright, l’expansion des besoins pouvant entraîner des manques de moteurs Pratt et Whitney.
Suite à la défaite française, ces avions sont transférés aux Britanniques sous la désignation Martlet Mk I à partir du 27 juillet 1940.
C’est d’ailleurs avec cette version que le Wildcat connait le baptême du feu et enregistre sa première victoire le 25 décembre 1940. En défendant la base de Scapa Flow, deux appareils du Squadron 804 de la Fleet Air Arm descendent un Ju 88.
A partir du mois de février 1940, la Marine américaine commence de son côté à recevoir ses premières livraisons de F4F-3.
Pour les américains, c’est bien sûr dans le Pacifique que le Wildcat va connaître ses heures de gloire. Au déclenchement de la guerre sur ce théâtre d’opérations, il constitue alors l’essentiel des équipements de la chasse des Marines et de la Navy, soit près de 200 appareils opérationnels.
Le F4F se retrouve face à l’aéronavale japonaise qui domine le ciel avec son Mitsubishi Zéro. Très vite cependant les premiers combats montre que le Wildcat a les moyens de s’en tirer en utilisant les bonnes tactique de combat et peut même se révéler supérieur dans certains domaines de vols.
Les premières pertes sont enregistrées à Pearl Harbor lors d’attaques au sol sur des appareils des Marines de la VMF-211. Cette unité est ensuite anéantie en défendant l’île de Wake et bien que cette fois des pilotes américains revendiquent leurs premières victoires.
Le début d’année 1942 est catastrophique pour les alliés, l’US Navy ne pouvant effectués que des raids ponctuels et des escarmouches sur les bases japonaises du sud-ouest Pacifique. C’est pourtant à cette période que des pilotes américains développent des tactiques de combat adaptées à leur monture.
Moins maniable que le chasseur japonais à basse vitesse, accélérant et grimpant moins vite, il a néanmoins l’avantage d’être bien plus solide. Supérieur en vitesse de piqué, il conserve cependant une certaine maniabilité à haute vitesse, ce qui n’est pas le cas de son opposant.
Depuis la fin d’année 1941, la nouvelle version F4F-4 commence à être livrée aux unités de l’Atlantique. Ce modèle, dont le premier vol remonte au 14 avril de la même année, comporte plusieurs améliorations issues des enseignements glanés avec les combats. C’est d’abord les ailes repliables mais aussi du blindage supplémentaire et un armement porté à six mitrailleuses d’ailes. Cet ensemble grève néanmoins les performances, ce qui n’empêche pas une commande portée à 1169 exemplaires.
Son moteur Pratt et Whitney R.1830-86, un 14 cylindres en double étoile de 1200 CV, lui permet d’atteindre 515 km/h à 5700 m. Son plafond pratique est de 10500 m et son autonomie peut passer de 1300 km à 2050 km avec des réservoirs supplémentaires. A son armement de six mitrailleuses de 12,7 mm, on peut ajouter la possibilités d’emport de 2 bombes de 45 kg.
Une si ce n’est la première mission opérationnelle des F4F-4 dans le Pacifique concerne l’escorte du raid des B-25 de Doolittle sur Tokyo et ses environs, réalisée en avril 1942.
La VF-6 vient en effet de recevoir fin mars cette nouvelle version. Faisant parti du groupe aérien embarqué sur l’Enterprise, elle est chargée d’assurer la couverture aérienne autour du porte-avion Hornet.
Pour cette unité, la guerre a pourtant mal commencée. Lors de l’attaque de Pearl Harbor, de retour de l’ile de Wake après la livraison d’avions du VMF 211, l’Enterprise était à porter de la base aéronavale américaine. Dix huit Dauntless en approche furent d’ailleurs pris dans les combats et sept furent perdus. De leur côté, ce sont six F4F-3 de la VF-6 qui tentèrent d’atterrir en soirée sur Hickam Field. Ils furent malheureusement accueillis par un tir nourri de DCA. Quatre avions tombèrent et trois pilotes perdirent la vie dans cet évènement, l’Ens. Herbert Menges devenant le premier pilote de chasse de la Navy à mourir pendant la guerre du pacifique.
Ces chasseurs furent une exception car la VF-6 avait reçu l’ordre de ne pas intervenir, la défense du porte-avion étant la priorité.
Après cet évènement, le groupe aérien est chargé de protéger Pearl Harbor puis participe à plusieurs raids de février à mars 1942 sur les iles Gilbert, et Marschall, ainsi que sur Wake et Marcus.
Lors de l’opération du raid Doolittle sur le Japon, la VF-6 est alors commandé par le Lt James Gray.
Sur le retour, l’USS Enterprise ne peut intervenir lors de la bataille de la mer de Corail du mois de mai, première bataille purement aéronavale de l’histoire.
Il sera en revanche un acteur important pour celle de Midway, un tournant dans la guerre du Pacifique. Les escadrons de chasse embarqués sont alors équipés de F4F-4 en quasi totalité.
Pour le Wildcat c’est le début de ses heures de gloire.
Mais si le F4F n’a pas la célébrité de ses successeurs, Hellcat et Corsair, il est néanmoins resté en production et en ligne jusqu’à la fin du conflit.
Sa taille réduite et sa capacité à décoller court, l’ont rendu indispensable pour opérer sur les portes-avions d'escortes de taille plus réduite.
Le Lt. James Gray a laissé un témoignage très intéressant que l’on peut trouver sur cette page : http://www.midway42.org/Midway_AAR/VF-6-1.aspx
Il donne des informations sur la journée du 04 juin 1942 et les tragiques évènements qui ont conduit à l’anéantissement des unités sur Devastator.
On y trouve aussi ses impressions concernant le F4F et son manque d’autonomie qui n’a pas été sans conséquences sur ce qui s’est passé ce jour là. C’est en Anglais mais il est très facile de le traduire via les applications ou via Google.
Au passage, pour ceux qui seraient tentés de représenter un avion embarqué passablement sali, voilà ce que donne sa traduction, je cite : « Aucun avion sale n'a jamais décollé de l’Enterprise à cette époque. Les capitaines d’avion étaient fiers de garder leurs avions brillants et élégants. Beaucoup achetaient de la cire avec leur propre argent pour surpasser les autres ».
Place aux images :
Et maintenant quelques photos bricolées pour une mise en situation avec un fond d’écran.
J’ai dû travailler un peu les images car j’étais systématiquement en contre-jour et le iPhone déformait beaucoup trop la teinte.
En route pour « Trente secondes sur Tokyo » :
Un grand merci à tous ceux qui m'ont suivi et encouragé. Il va falloir quand même que je sois plus productif...