Bonjour à tous.
Je boucle en dernière limite le montage que vous pouvez suivre ici : https://1-72.forumgratuit.org/t15630-eduard-avia-b-534-serie-iv-fini
Ceci dit je l'ai terminé avec un mois de retard par rapport à ce que je prévoyais.
Avant les photos, j’ai rédigé un résumé présentant le sujet, qui est une synthèse de mes lectures quand je m’y suis intéressé. C’est peut-être un peu long mais c’est un exercice pas toujours facile car même avec un thème qui reste bien souvent peu connu, il y aurait encore beaucoup à raconter.
Etat créé à la fin du premier conflit mondial, la Tchécoslovaquie était devenu durant l’entre-deux-guerres une puissance industrielle importante en Europe de l’Est. La société Avia en était le fleuron aéronautique et avait produit plusieurs chasseurs de qualité.
Faisant alors partie du groupe industriel Skoda, la société commença les études d’un nouveau chasseur au début des années trente. Désigné B-34, l’avion n’était pas une réussite et malgré une commande symbolique, les ingénieurs poursuivirent leur travail sur des versions équipées de moteurs différents. Finalement c’est l’appareil équipé d’un moteur français Hispano-Suiza qui emporta la décision avec un premier vol le 25 mai 1933. Après la construction d’un second prototype, l’avion alors désigné B-534, présenta d’excellentes performances en vitesses horizontale et ascensionnelle. Qualités confirmées en avril 1934 après avoir battu plusieurs records nationaux de vitesse. Si l’avion était donc destiné à être produit en série, il pouvait aussi être proposé à l’exportation et la tournée qui suivi remporta un certain succès. Malgré plusieurs incidents au cours de l’année 1934 avec les prototypes, cela n’empêcha pas le Ministère de la Défense Tchécoslovaque de passer une première commande qui sera portée à 147 exemplaires début 1935.
Si l’on distingue quatre versions différentes de l’avion, celles-ci évoluèrent au fur et à mesure sur les chaînes de montage et elles ne correspondent pas forcément aux lots de production.
Les 46 premiers avions de la série I furent remis à l’Armée de l’Air dès l’automne 1935. Equipés d’une hélice en bois, de roues non carénées, d’un cockpit ouvert, l’armement était composé de deux mitrailleuses de 7,92 mm dans les ailes et de deux dans le fuselage. Les armes alaires posant problème et grévant les performances, elles furent supprimées sur les 54 avions suivants et retirées sur les avions en service. Mais la puissance de feu s’avère insuffisante et après des tests positifs, les 46 B-534 suivants désignés série II seront équipés de 4 mitrailleuses synchronisées dans le fuselage.
Une seconde commande de 46 avions supplémentaires est passée en 1936. Les 26 premiers correspondent à la série III dont la prise d’air du compresseur situées sous le capotage du moteur remplace les deux ouïes latérales, et les roues comportent un carénage. Les 20 suivants sont de la série IV avec cette fois une cabine fermée et une hélice métallique. C’est la version la plus construite puisqu’elle fera l’objet des trois commandes suivantes, incorporant alors des feux de navigation et une roulette de queue remplaçant la béquille.
Aux 445 B-534, il faudrait aussi ajouter la version Bk-534 dont les 120 exemplaires étaient équipés du moteur permettant le tir d’un canon à travers l’hélice, arme remplacée par une mitrailleuse pour des raisons techniques.
Le B-534 série IV était équipé d’un moteur en ligne Hispano-Suiza produit sous licence par Avia et dénommé 12Ydrs, il pouvait développer 860 cv dans les meilleurs conditions. La vitesse maximum atteinte était de 380 km/h avec un plafond de 10 000 m et une autonomie de 600 km. En plus de ses mitrailleuses, l’avion pouvait être équipé de supports de bombes légères de 10 à 20 kg.
Si un poste de radio pouvait être installé, seules quelques machines bénéficièrent de cet équipement.
A sa mise en service en 1935, l’Avia était incontestablement une réussite. Robuste et maniable, il se distinguait aussi par ses performances. Ceci fut confirmé au meeting de Zurich organisé en 1937. Cette compétition organisée par la Suisse était destinée à présenter les appareils les plus modernes. Si cette rencontre fût une véritable claque pour l’aviation française, les trois B-534 engagés se classèrent systématiquement derrière le prototype du Bf.109. Cela étant, la victoire écrasante allemande était la démonstration que l’ère du biplan touchait à sa fin.
Bien que l’avion fût un des derniers biplans de chasse utilisés en combat durant la seconde guerre mondiale, il n’a pas connu une carrière aussi intense que le Fiat CR-42, le Polikarpov I-153 ou le Gloster Gladiator. Avec plus de 400 appareils en ligne à l’automne 1938, il formait le gros des unités de chasse Tchécoslovaque au moment de la crise des Sudètes. Le démantèlement du pays suite aux accords de Munich va laisser son destin aux mains d’autres nations.
A la suite de cet accord, il y a bien eu quelques activités aériennes de l’Armée de l’Air Tchécoslovaque contre la Hongrie, mais rien de significatif, d’autant que les pilotes avaient l’interdiction d’ouvrir le feu…
En mars 1939, l’Allemagne va finalement occuper le reste de la Tchécoslovaquie créant ainsi le Protectorat de Bohème-Moravie. En comptant les B-34 et le B-634 qui devait être la dernière version, c’est près de 524 exemplaires de cette famille qui avaient été produits. Les Allemands récupérèrent une partie de ces avions pour les utiliser essentiellement à l’entrainement, même si quelques-uns furent un temps engagés dans deux unités de chasse de nuit.
Une fois la partition réalisée, c’est sous les cocardes de la Slovaquie nouvellement créée que des engagement vont avoir lieu pour les Avia.
Tout d’abord, profitant de la confusion liée à la création de ce nouvel état, la Hongrie va franchir la frontière en Ruthénie avant de progresser vers l’intérieur du pays. Les Avia sont alors essentiellement engagés dans des opérations d’attaque au sol afin de tenter de ralentir l’avance des troupes ennemis. Sans aller dans le détail des opérations, cette utilisation contre-nature va occasionner de lourdes pertes, essentiellement du fait de l’artillerie anti-aérienne. Mais aussi contre les Fiat CR-32bis Hongrois car les Avia se font surprendre à basse altitude et perdent leur avantage de vitesse du fait de leur chargement de bombes. La Slovaquie va finalement parvenir à repousser les troupes hongroises, mais en perdant une partie de son territoire dans cette affaire.
En tant qu’allier de l’Allemagne, la Slovaquie engage aussi ses avions contre la Pologne en septembre 1939. Quelques patrouilles et missions d’escorte de Stuka sont réalisées. Un Lublin R-XII polonais
sera ainsi la victime d’une patrouille de B-534.
C’est finalement contre l’Union Soviétique que la chasse slovaque va enregistrer le plus de succès. Engagés en Ukraine, les Avia réalisent des missions d’escorte et d’attaque au sol avec succès. Les rencontres avec les soviétiques tournent à leur avantage avec une première victoire le 21 juillet 1941 lors d’un combat contre des Polikarpov I-153. A l’automne 1941, le bilan est plus que positif : sans aucune perte en combat aérien les B-534 revendiquent au moins 5 victoires confirmées aussi bien des I-16 que des chasseurs « nouvelle génération » type LaGG ou Mig mais désignés « I-17 » ou « Curtiss » par les pilotes. Lorsque les Avia revinrent l’année suivante pour un nouveau tour d’opérations, c’est alors pour réaliser des opérations en seconde ligne.
D’autres nations utilisèrent le chasseur Avia de manière plus ou moins anecdotique. Soit des appareils de prises ou par le bais de désertions comme en Hongrie ou en URSS qui en utilisa même en opération. Soit par le biais de cession de la part des Allemands à ses alliés comme la Roumanie, la Croatie ou bien encore la Bulgarie. Seule la Grèce eu dans ses effectifs les deux seuls B-534 directement exportés par la firme en 1936.
De tous ces pays, c’est la Bulgarie qui en utilisa le plus intensément après qu’elle en ai reçu 78 exemplaires. Ces avions alors largement obsolètes le 1er Août 1943, tentèrent en vain d’intercepter les raids de B-24 visant les raffineries de Ploesti. Au prix de trois Avia descendus et deux atterrissages forcés, aucun B-24 ne fut abattu.
Malgré ses qualités, l’avion était l’évolution ultime d’un concept qui était déjà devenu dépassé à la veille de la seconde guerre mondiale. Lors de l’insurrection Slovaque en Août 1944, une poignée de B-534 furent utilisés par les insurgés. Le 2 septembre 1944, un Avia descendit un Junkers 52 Hongrois, signant ainsi la dernière victoire aérienne obtenue par un biplan.
La maquette représente un B-534 de la série IV.
La décoration est celle de la 42ème escadrille du 4ème Régiment aérien basé à Hradec Kralové.
D’ailleurs Eduard a certainement commis une erreur sur sa notice en l’attribuant à la 34ème escadrille qui avait quant à elle la lettre code H. C’est du moins ce qu’indique la revue Avion dans ses articles et c’est corroboré par plusieurs légendes de photos sur les livres à ma disposition. L’avion est représenté quasi neuf car ces images sont datées de juillet 1937 soit environ deux mois après sa livraison .
Merci de m'avoir suivi.
Je boucle en dernière limite le montage que vous pouvez suivre ici : https://1-72.forumgratuit.org/t15630-eduard-avia-b-534-serie-iv-fini
Ceci dit je l'ai terminé avec un mois de retard par rapport à ce que je prévoyais.
Avant les photos, j’ai rédigé un résumé présentant le sujet, qui est une synthèse de mes lectures quand je m’y suis intéressé. C’est peut-être un peu long mais c’est un exercice pas toujours facile car même avec un thème qui reste bien souvent peu connu, il y aurait encore beaucoup à raconter.
Etat créé à la fin du premier conflit mondial, la Tchécoslovaquie était devenu durant l’entre-deux-guerres une puissance industrielle importante en Europe de l’Est. La société Avia en était le fleuron aéronautique et avait produit plusieurs chasseurs de qualité.
Faisant alors partie du groupe industriel Skoda, la société commença les études d’un nouveau chasseur au début des années trente. Désigné B-34, l’avion n’était pas une réussite et malgré une commande symbolique, les ingénieurs poursuivirent leur travail sur des versions équipées de moteurs différents. Finalement c’est l’appareil équipé d’un moteur français Hispano-Suiza qui emporta la décision avec un premier vol le 25 mai 1933. Après la construction d’un second prototype, l’avion alors désigné B-534, présenta d’excellentes performances en vitesses horizontale et ascensionnelle. Qualités confirmées en avril 1934 après avoir battu plusieurs records nationaux de vitesse. Si l’avion était donc destiné à être produit en série, il pouvait aussi être proposé à l’exportation et la tournée qui suivi remporta un certain succès. Malgré plusieurs incidents au cours de l’année 1934 avec les prototypes, cela n’empêcha pas le Ministère de la Défense Tchécoslovaque de passer une première commande qui sera portée à 147 exemplaires début 1935.
Si l’on distingue quatre versions différentes de l’avion, celles-ci évoluèrent au fur et à mesure sur les chaînes de montage et elles ne correspondent pas forcément aux lots de production.
Les 46 premiers avions de la série I furent remis à l’Armée de l’Air dès l’automne 1935. Equipés d’une hélice en bois, de roues non carénées, d’un cockpit ouvert, l’armement était composé de deux mitrailleuses de 7,92 mm dans les ailes et de deux dans le fuselage. Les armes alaires posant problème et grévant les performances, elles furent supprimées sur les 54 avions suivants et retirées sur les avions en service. Mais la puissance de feu s’avère insuffisante et après des tests positifs, les 46 B-534 suivants désignés série II seront équipés de 4 mitrailleuses synchronisées dans le fuselage.
Une seconde commande de 46 avions supplémentaires est passée en 1936. Les 26 premiers correspondent à la série III dont la prise d’air du compresseur situées sous le capotage du moteur remplace les deux ouïes latérales, et les roues comportent un carénage. Les 20 suivants sont de la série IV avec cette fois une cabine fermée et une hélice métallique. C’est la version la plus construite puisqu’elle fera l’objet des trois commandes suivantes, incorporant alors des feux de navigation et une roulette de queue remplaçant la béquille.
Aux 445 B-534, il faudrait aussi ajouter la version Bk-534 dont les 120 exemplaires étaient équipés du moteur permettant le tir d’un canon à travers l’hélice, arme remplacée par une mitrailleuse pour des raisons techniques.
Le B-534 série IV était équipé d’un moteur en ligne Hispano-Suiza produit sous licence par Avia et dénommé 12Ydrs, il pouvait développer 860 cv dans les meilleurs conditions. La vitesse maximum atteinte était de 380 km/h avec un plafond de 10 000 m et une autonomie de 600 km. En plus de ses mitrailleuses, l’avion pouvait être équipé de supports de bombes légères de 10 à 20 kg.
Si un poste de radio pouvait être installé, seules quelques machines bénéficièrent de cet équipement.
A sa mise en service en 1935, l’Avia était incontestablement une réussite. Robuste et maniable, il se distinguait aussi par ses performances. Ceci fut confirmé au meeting de Zurich organisé en 1937. Cette compétition organisée par la Suisse était destinée à présenter les appareils les plus modernes. Si cette rencontre fût une véritable claque pour l’aviation française, les trois B-534 engagés se classèrent systématiquement derrière le prototype du Bf.109. Cela étant, la victoire écrasante allemande était la démonstration que l’ère du biplan touchait à sa fin.
Bien que l’avion fût un des derniers biplans de chasse utilisés en combat durant la seconde guerre mondiale, il n’a pas connu une carrière aussi intense que le Fiat CR-42, le Polikarpov I-153 ou le Gloster Gladiator. Avec plus de 400 appareils en ligne à l’automne 1938, il formait le gros des unités de chasse Tchécoslovaque au moment de la crise des Sudètes. Le démantèlement du pays suite aux accords de Munich va laisser son destin aux mains d’autres nations.
A la suite de cet accord, il y a bien eu quelques activités aériennes de l’Armée de l’Air Tchécoslovaque contre la Hongrie, mais rien de significatif, d’autant que les pilotes avaient l’interdiction d’ouvrir le feu…
En mars 1939, l’Allemagne va finalement occuper le reste de la Tchécoslovaquie créant ainsi le Protectorat de Bohème-Moravie. En comptant les B-34 et le B-634 qui devait être la dernière version, c’est près de 524 exemplaires de cette famille qui avaient été produits. Les Allemands récupérèrent une partie de ces avions pour les utiliser essentiellement à l’entrainement, même si quelques-uns furent un temps engagés dans deux unités de chasse de nuit.
Une fois la partition réalisée, c’est sous les cocardes de la Slovaquie nouvellement créée que des engagement vont avoir lieu pour les Avia.
Tout d’abord, profitant de la confusion liée à la création de ce nouvel état, la Hongrie va franchir la frontière en Ruthénie avant de progresser vers l’intérieur du pays. Les Avia sont alors essentiellement engagés dans des opérations d’attaque au sol afin de tenter de ralentir l’avance des troupes ennemis. Sans aller dans le détail des opérations, cette utilisation contre-nature va occasionner de lourdes pertes, essentiellement du fait de l’artillerie anti-aérienne. Mais aussi contre les Fiat CR-32bis Hongrois car les Avia se font surprendre à basse altitude et perdent leur avantage de vitesse du fait de leur chargement de bombes. La Slovaquie va finalement parvenir à repousser les troupes hongroises, mais en perdant une partie de son territoire dans cette affaire.
En tant qu’allier de l’Allemagne, la Slovaquie engage aussi ses avions contre la Pologne en septembre 1939. Quelques patrouilles et missions d’escorte de Stuka sont réalisées. Un Lublin R-XII polonais
sera ainsi la victime d’une patrouille de B-534.
C’est finalement contre l’Union Soviétique que la chasse slovaque va enregistrer le plus de succès. Engagés en Ukraine, les Avia réalisent des missions d’escorte et d’attaque au sol avec succès. Les rencontres avec les soviétiques tournent à leur avantage avec une première victoire le 21 juillet 1941 lors d’un combat contre des Polikarpov I-153. A l’automne 1941, le bilan est plus que positif : sans aucune perte en combat aérien les B-534 revendiquent au moins 5 victoires confirmées aussi bien des I-16 que des chasseurs « nouvelle génération » type LaGG ou Mig mais désignés « I-17 » ou « Curtiss » par les pilotes. Lorsque les Avia revinrent l’année suivante pour un nouveau tour d’opérations, c’est alors pour réaliser des opérations en seconde ligne.
D’autres nations utilisèrent le chasseur Avia de manière plus ou moins anecdotique. Soit des appareils de prises ou par le bais de désertions comme en Hongrie ou en URSS qui en utilisa même en opération. Soit par le biais de cession de la part des Allemands à ses alliés comme la Roumanie, la Croatie ou bien encore la Bulgarie. Seule la Grèce eu dans ses effectifs les deux seuls B-534 directement exportés par la firme en 1936.
De tous ces pays, c’est la Bulgarie qui en utilisa le plus intensément après qu’elle en ai reçu 78 exemplaires. Ces avions alors largement obsolètes le 1er Août 1943, tentèrent en vain d’intercepter les raids de B-24 visant les raffineries de Ploesti. Au prix de trois Avia descendus et deux atterrissages forcés, aucun B-24 ne fut abattu.
Malgré ses qualités, l’avion était l’évolution ultime d’un concept qui était déjà devenu dépassé à la veille de la seconde guerre mondiale. Lors de l’insurrection Slovaque en Août 1944, une poignée de B-534 furent utilisés par les insurgés. Le 2 septembre 1944, un Avia descendit un Junkers 52 Hongrois, signant ainsi la dernière victoire aérienne obtenue par un biplan.
La maquette représente un B-534 de la série IV.
La décoration est celle de la 42ème escadrille du 4ème Régiment aérien basé à Hradec Kralové.
D’ailleurs Eduard a certainement commis une erreur sur sa notice en l’attribuant à la 34ème escadrille qui avait quant à elle la lettre code H. C’est du moins ce qu’indique la revue Avion dans ses articles et c’est corroboré par plusieurs légendes de photos sur les livres à ma disposition. L’avion est représenté quasi neuf car ces images sont datées de juillet 1937 soit environ deux mois après sa livraison .
Merci de m'avoir suivi.