Bonjour à tous,
Après les 100 passagers du Trébouliste et les 20 du Farman Altaïr , je poursuis l'historique des évasions de futurs FAFL avec les 6 du Caudron Goéland emprunté à Oran La Sénia par René Mouchotte, Charles Guérin , Henri Lafont , pilotes, le Sgt chef mitrailleur Duval et les Ss-officiers terre Georges Heldt, et André Sorret. pour rejoindre Gibralatar le 30 Juin 1940.
Il s'agit du Goéland 192, numéro constructeur 8747 , matricule militaire P 181. Dans ses "Carnets", René Mouchotte précise "Nous avons repéré un inoffensif Goéland, camouflé à souhait.". Vu qu'il est sorti des chaînes le 8 mai 1940, j'ai supposé qu'il avait été camouflé en usine tel que les nombreux Goélands trouvés par l'armée allemande en Juin 1940 dans l'usine Caudron d'Issy les Moulineaux..
Je me suis également inspiré de ces Goéland photographiés à Meknès quelques jours (2/7/40) après l'évasion du 192. Comme dérégler la commande de pas n'avait pas empêché Mouchotte de décoller, sur ces appareils on voit que les hélices dont démontées. Aucun de ces appareils n'a de mât radio, j'ai fait de même.
Le kit est le RS models, déjà très correct "de la boite", mais que l'on peut améliorer en figurant les carénages des durites inter réservoirs à l’intrados , les radiateurs d'huile sous les fuseaux moteur et les tubulures de freins particulièrement visibles. Si l'appareil est dans sa livrée de sortie d'usine, les capots moteurs portent l'inscription "Caudron Renault" à l’extérieur et "six cylindres 220 cv" à l’intérieur , à faire soit même car non fournis sur la planche de décals .
Autres détails à bidouiller, les prises d'air au niveau des panneaux moteur latéraux sont trop grosses, je les ai refaites en biseautant un morceau d'étiré de 1 mm. Elles n'étaient pas toujours présentes, à vérifier sur la photo de l’appareil à représenter. Les aérations avants de la cabine sont également fausses de forme et la petite aération arrière est centrale et non latérale comme indiqué par RS. L'antenne gonio du kit est trop petite en diamètre et trop grossière. Je l'ai refaite en CAG (corde à guitare) de 0,3 sur les appareils qui l'avaient.
Voilà l'évocation du Goéland de Mouchotte , sans garantie d'exactitude.
Dans le suivant, il y a deux passagers, Marcel Florein, né en 1914, pilote militaire ayant appartenu à l'escadrille Espana puis "de Malraux"en Espagne comme pilote de Potez 540 en 1936-37 , puis instructeur auprès de l'armée de l'air chinoise fin 1937 en avant d’être mobilisé à la déclaration de guerre. Il est pilote de chasse pendant la bataille de France. Démobilisé, il participe à un réseau de résistance et il se fait embaucher comme ouvrier aux usines Caudron-Renault d'Issy les Moulineaux en Octobre 41 avec l'idée d'y voler un avion. Des Caudron Goéland y sont produits pour la Luftwaffe et d'autres y viennent en révision. . Georges Klein , 19 ans en 1941, sans qualification mais pistonné par un cousin vient d'être recruté comme ouvrier dans cette usine. Il apprend le projet de Florein et leur collaboration leur permet de décoller le 10 Décembre 1941 à bord du DR + AA. Ce n'est pas un Goéland produit pour la Luftwaffe, mais le 33/8351/ T 897 produit en avril 1939 et réquisitionné par les allemands
Ils ont tous les deux fini la guerre au Lorraine et ont survécu. Florein raconte son histoire dans le Fana N° 147, page 14 et Klein dans le Icare 174 p 12.
Le dernier est emprunté par un seul pilote, André Colin, sur l'aérodrome de Vichy le 1° février 1941 pour rejoindre la Grand Bretagne à Trégantle, près de Plymouth. C'est un appareil du SCLA (service civil de liaisons aériennes) immatriculé F-BAAX . Il s'agit du 174, MM P-163 sorti des chaînes le 22/4/1940. Il est affecté d'abord à l'EAA de Chateaudun puis au GAO 522. Après l'armistice, il est pris en compte par la DALAC (Division des avions de liaison de l'administration centrale ) avant d'être versé au SCLA le 25/11/1940 .
Son histoire est parue, entre autre sources , dans le N° 4 de la nouvelle revues "Ailes" d'avril 2022 avec un profil correspondant à la chronologie suivante:
Appareil sorti alu des chaînes de montage et resté ainsi jusqu’à son arrivée à la DALAC où il est entièrement peint en jaune selon la directive de la CAA. Lors de son transfert au SCLA, peinture de l'avant et des ailes en GBF et marquage civil , immatriculation , bandes tricolores et flèche du type apparu sur les appareils d'Air bleu.
Ce profil ne me paraissait pas cohérent avec les photos dont je dispose.
Sur le plan visuel, celle prise de l'avant montre nettement un camo bicolore au niveau du fuselage et des fuseaux moteurs. Celle prise de l'arrière montre une tache bicolore de tonalité identique à l'avant sous la bande tricolore. On distingue moins nettement que les ailes sont également bicolores.
Sur un plan logique, la peinture en gris au SCLA, partielle avec un délimitation irrégulière entre ce gris et le jaune, et un grosse tache grise au niveau de la bande tricolore avant peinture de celle ci est difficilement explicable vu qu'il n'y avait aucune urgence à finir cette peinture.
Un échange avec Mathieu Comas, le rédacteur en chef de Ailes m'a amené à une autre interprétation car il m'a suggéré que le camo serait GBF/Kaki diffus et que mes autres déductions étaient plausibles.
Elle correspond à la chronologie suivante:
Appareil sorti alu . Camouflé au GAO ( les marquages sur les moteurs ont disparu) Partiellement repeint en jaune à la DALAC. Cette phase de peinture à été interrompue brutalement (manque de peinture, mobilisation urgente de l'appareil?) , laissant une limite camo/jaune irrégulière et une tache de camo non peinte. Lors de la prise en compte au SCLA, l'appareil reste en l'état et reçoit les bandes tricolores, immatriculation et flèche.
Voilà la comparaison aux photos,
et le résultat
Dans cette évocation des Goéland "FAFL", j'aurais du chronologiquement commencer par celui que convoyait Didier Béguin le 22 juin 1940. A l'annonce de l'armistice, il décolle de Toulouse à destination de l’Angleterre, avec comme passagers le capitaine Raymond ROQUES , polytechnicien, trois sous-officiers réservistes observateurs élèves de l’école de l’air, les aspirants René CASPARIUS , Louis RICARD-CORDINGLEY et Jacques SCHLOESING.
Je n'ai malheureusement trouvé aucune donnée sur cet appareil pour le représenter.
A+
Bernard
Après les 100 passagers du Trébouliste et les 20 du Farman Altaïr , je poursuis l'historique des évasions de futurs FAFL avec les 6 du Caudron Goéland emprunté à Oran La Sénia par René Mouchotte, Charles Guérin , Henri Lafont , pilotes, le Sgt chef mitrailleur Duval et les Ss-officiers terre Georges Heldt, et André Sorret. pour rejoindre Gibralatar le 30 Juin 1940.
Il s'agit du Goéland 192, numéro constructeur 8747 , matricule militaire P 181. Dans ses "Carnets", René Mouchotte précise "Nous avons repéré un inoffensif Goéland, camouflé à souhait.". Vu qu'il est sorti des chaînes le 8 mai 1940, j'ai supposé qu'il avait été camouflé en usine tel que les nombreux Goélands trouvés par l'armée allemande en Juin 1940 dans l'usine Caudron d'Issy les Moulineaux..
Je me suis également inspiré de ces Goéland photographiés à Meknès quelques jours (2/7/40) après l'évasion du 192. Comme dérégler la commande de pas n'avait pas empêché Mouchotte de décoller, sur ces appareils on voit que les hélices dont démontées. Aucun de ces appareils n'a de mât radio, j'ai fait de même.
Le kit est le RS models, déjà très correct "de la boite", mais que l'on peut améliorer en figurant les carénages des durites inter réservoirs à l’intrados , les radiateurs d'huile sous les fuseaux moteur et les tubulures de freins particulièrement visibles. Si l'appareil est dans sa livrée de sortie d'usine, les capots moteurs portent l'inscription "Caudron Renault" à l’extérieur et "six cylindres 220 cv" à l’intérieur , à faire soit même car non fournis sur la planche de décals .
Autres détails à bidouiller, les prises d'air au niveau des panneaux moteur latéraux sont trop grosses, je les ai refaites en biseautant un morceau d'étiré de 1 mm. Elles n'étaient pas toujours présentes, à vérifier sur la photo de l’appareil à représenter. Les aérations avants de la cabine sont également fausses de forme et la petite aération arrière est centrale et non latérale comme indiqué par RS. L'antenne gonio du kit est trop petite en diamètre et trop grossière. Je l'ai refaite en CAG (corde à guitare) de 0,3 sur les appareils qui l'avaient.
Voilà l'évocation du Goéland de Mouchotte , sans garantie d'exactitude.
Dans le suivant, il y a deux passagers, Marcel Florein, né en 1914, pilote militaire ayant appartenu à l'escadrille Espana puis "de Malraux"en Espagne comme pilote de Potez 540 en 1936-37 , puis instructeur auprès de l'armée de l'air chinoise fin 1937 en avant d’être mobilisé à la déclaration de guerre. Il est pilote de chasse pendant la bataille de France. Démobilisé, il participe à un réseau de résistance et il se fait embaucher comme ouvrier aux usines Caudron-Renault d'Issy les Moulineaux en Octobre 41 avec l'idée d'y voler un avion. Des Caudron Goéland y sont produits pour la Luftwaffe et d'autres y viennent en révision. . Georges Klein , 19 ans en 1941, sans qualification mais pistonné par un cousin vient d'être recruté comme ouvrier dans cette usine. Il apprend le projet de Florein et leur collaboration leur permet de décoller le 10 Décembre 1941 à bord du DR + AA. Ce n'est pas un Goéland produit pour la Luftwaffe, mais le 33/8351/ T 897 produit en avril 1939 et réquisitionné par les allemands
Ils ont tous les deux fini la guerre au Lorraine et ont survécu. Florein raconte son histoire dans le Fana N° 147, page 14 et Klein dans le Icare 174 p 12.
Le dernier est emprunté par un seul pilote, André Colin, sur l'aérodrome de Vichy le 1° février 1941 pour rejoindre la Grand Bretagne à Trégantle, près de Plymouth. C'est un appareil du SCLA (service civil de liaisons aériennes) immatriculé F-BAAX . Il s'agit du 174, MM P-163 sorti des chaînes le 22/4/1940. Il est affecté d'abord à l'EAA de Chateaudun puis au GAO 522. Après l'armistice, il est pris en compte par la DALAC (Division des avions de liaison de l'administration centrale ) avant d'être versé au SCLA le 25/11/1940 .
Son histoire est parue, entre autre sources , dans le N° 4 de la nouvelle revues "Ailes" d'avril 2022 avec un profil correspondant à la chronologie suivante:
Appareil sorti alu des chaînes de montage et resté ainsi jusqu’à son arrivée à la DALAC où il est entièrement peint en jaune selon la directive de la CAA. Lors de son transfert au SCLA, peinture de l'avant et des ailes en GBF et marquage civil , immatriculation , bandes tricolores et flèche du type apparu sur les appareils d'Air bleu.
Ce profil ne me paraissait pas cohérent avec les photos dont je dispose.
Sur le plan visuel, celle prise de l'avant montre nettement un camo bicolore au niveau du fuselage et des fuseaux moteurs. Celle prise de l'arrière montre une tache bicolore de tonalité identique à l'avant sous la bande tricolore. On distingue moins nettement que les ailes sont également bicolores.
Sur un plan logique, la peinture en gris au SCLA, partielle avec un délimitation irrégulière entre ce gris et le jaune, et un grosse tache grise au niveau de la bande tricolore avant peinture de celle ci est difficilement explicable vu qu'il n'y avait aucune urgence à finir cette peinture.
Un échange avec Mathieu Comas, le rédacteur en chef de Ailes m'a amené à une autre interprétation car il m'a suggéré que le camo serait GBF/Kaki diffus et que mes autres déductions étaient plausibles.
Elle correspond à la chronologie suivante:
Appareil sorti alu . Camouflé au GAO ( les marquages sur les moteurs ont disparu) Partiellement repeint en jaune à la DALAC. Cette phase de peinture à été interrompue brutalement (manque de peinture, mobilisation urgente de l'appareil?) , laissant une limite camo/jaune irrégulière et une tache de camo non peinte. Lors de la prise en compte au SCLA, l'appareil reste en l'état et reçoit les bandes tricolores, immatriculation et flèche.
Voilà la comparaison aux photos,
et le résultat
Dans cette évocation des Goéland "FAFL", j'aurais du chronologiquement commencer par celui que convoyait Didier Béguin le 22 juin 1940. A l'annonce de l'armistice, il décolle de Toulouse à destination de l’Angleterre, avec comme passagers le capitaine Raymond ROQUES , polytechnicien, trois sous-officiers réservistes observateurs élèves de l’école de l’air, les aspirants René CASPARIUS , Louis RICARD-CORDINGLEY et Jacques SCHLOESING.
Je n'ai malheureusement trouvé aucune donnée sur cet appareil pour le représenter.
A+
Bernard
Dernière édition par LGB le Dim 3 Juil 2022 - 10:19, édité 1 fois