Motoriser facilement un kit

Cà fait un moment que j'ai envie de motoriser les hélices de mes kits, ce qui permet des présentations plus dynamiques ou en vol. J'ai récupéré des vieux téléphones portables, qui contiennent un tout petit moteur électrique excentré qui permet la fonction "vibreur". Hélas je n'ai même pas encore réussi à extraire les moteurs de la structure métallique interne des téléphones, et ensuite se pose le problème de l'alimentation électrique, de l'interrupteur, du câblage etc...Jusque là çà m'avait découragé.

C'est alors que notre ami Richard a apporté la solution. Maquettiste talentueux et expérimenté, vous savez qu'il ne recule devant aucun défi ou idée nouvelle. Son travail a abouti à la création de Magic Scale Modeling ( http://www.magicscalemodeling.com/ ) qui conçoit et distribue des systèmes d'éclairage et de motorisation intégrables à des kits...même au 1/144!! Il m'a demandé de tester ses produits sur mes réalisations, occasion que j'ai évidemment saisie avec enthousiasme.

Richard m'a donc envoyé des échantillons. En voici un, en l'occurrence un moteur M45 (dont le diamètre est de 4,5mm) avec câblage, un système de connecteurs très pratique et même un "cardan". Ce type de moteur peut être intégré très facilement dans un kit au 1/72, même un moucheron de la Première Guerre Mondiale.


Le "cardan" peut servir le cas échéant de prolongateur d'axe. L'avantage est qu'étant souple, il peut transmettre le mouvement à une hélice même s'il n'est pas exactement dans l'axe, ce qui peut être fort utile à l'intérieur d'un kit où la place est réduite et pas toujours uniforme.

Première expérience: les connecteurs thermoformables. Ils remplacent une soudure ou un domino, en plus efficace, moins encombrant, et bien plus facile. On passe un fil dans le connecteur, on le torsade avec un autre puis on place le connecteur sur la jonction. A la chaleur, celui-ci se rétracte, assurant à la fois la soudure avec une bague d'étain centrale, et le maintien des 2 fils ensemble. J'ai testé ici avec une bougie. Cà fonctionne très bien, j'ai pu alimenter un moteur ensuite. Attention à la chaleur dégagée, ne pas trop s'approcher de la flamme, le risque étant que la gaine des fils fonde également. On peut utiliser un sèche-cheveux mais il doit être puissant pour atteindre la température suffisante, ou un décapeur thermique.


Ensuite, comment créer un interrupteur à la fois invisible et original? réponse: utiliser un élément du diorama. Ici, j'ai choisi d'utiliser une figurine montée sur un axe qui traverse le socle ou diorama. En-dessous, un demi-disque est solidaire de la figurine, l'autre fixe. Chacun porte une pastille métallique (ou un goutte d'étain aplati) reliée à un fil.


En faisant tourner la figurine, on établit le contact entre les deux pastilles et le courant passe, faisant démarrer les moteurs.


Je continuerai ce poste avec mes expériences successives, d'abord l'utilisation du "cardan" avec une hélice sur palier, puis le câblage, la fabrication de l'interrupteur (figurine ou autre), etc.

j'ai toujours mon lancaster a terminé

pour la motorisation certes, c'est du 48eme mais regardez bien les hélices sur la vidéo on si croirais  

http://ateliermadman.com/maquettes-placeholder/maquettes-terminees/dc-3-dakota-hb-isb/

Pierre

Trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès ( ) interessant ! J'attends la suite avec impatience.

L.

Avec ces nouveaux accessoires, on se retrouve avec pour 10 ans d'idées de montages d'un seul coup...

Et il y a encore à venir des trucs assez incroyables. Imaginez que vous passez un aimant devant votre vitrine, et que les moteurs des avions démarrent au fur et à mesure que vous passez devant! Certains points restent à expérimenter mais c'est très prometteur.

Je pense que d'autres vont rapidement aussi motoriser des kits. Qui n'a pas eu l'idée de représenter un avion en vol mais se heurte au problème de faire tourner l'hélice ou la représenter en mouvement?

Voilà ce que je compte faire pour le câblage. Quelque chose de très facilement réalisable. D'abord je mets un fond à mon cadre, pour y bourrer les fils et éviter qu'ils ne pendouillent sous le dio. Une partie est échancrée pour accéder au bloc alim et au câblage:


Ensuite pose du socle du dio (avec par-dessus plâtre peint, flocage etc) dans lequel 3 trous sont percés, à l'emplacement de chaque roue du kit et de l'élément qui servira d'interrupteur. Le bloc alim est collé par en-dessous.


A la pose du kit sur le dio, chaque fil du moteur passe par une jambe de train. Le neutre rejoint directement le bloc alim via un connecteur thermo. La phase va rejoindre la figurine (ou le bidon ou autre) qui servira d'interrupteur.

J'ai continué mes expériences. Motoriser des moteurs en étoile est assez simple par rapport à un moteur en ligne qui exige de fabriquer un système de fixation du moteur électrique dans le capot. Il suffit de repérer l'emplacement de l'axe de rotation des 2 côtés, puis percer de chaque côté pour être sûr d'être dans l'axe. Ensuite, agrandir le trou côté arrière avec un forêt du diamètre du moteur électrique:


Ensuite je me suis fabriqué un petit banc d'essai en carte plastique pour moteur M45 (le plus petit de la gamme, adapté au 1/72).


L'expérience montre tout de suite que la vitesse de rotation est effectivement trop grande. Même une hélice tripale peinte (pales noires) devient quasiment invisible:


Je vais pouvoir tester les résistances "au banc" jusqu'à trouver une vitesse de rotation semblable à l'oeil nu à celle d'une hélice en taille réelle.

Ah OK en parlant de tournevis, tu m'as fait visualiser le genre de résistance dont tu parles: un petit composant cubique avec une partie centrale circulaire muni d'une fente, qu'on peut faire tourner?
Je n'avais pas pensé à çà, mais plutôt à une résistance simple (cylindrique).
Il faut que j'aille faire un tour au magasin d'électronique du coin pour m'en procurer.

Bonjour Luc, bonjour Vincent,

Très intéressant tout ceci.

lucsimonsaive a écrit: Pour ralentir ton moteur par l'utilisation de résistances, il te faudra les mettre en série avec le moteur.
De cette manières les résistances consommeront une partie de la tension et réduiront celle disponible pour le moteur, sns changer le courant dans le circuit.

Si le rhéostat consomme une partie de la tension, il va nécessairement s'échauffer.
Du coup, il faudra peut-être qu'il soit refroidi?

[Je ne connais pas du tout l'ampérage pour ces moteurs, du coup ma question est peut-être à côté de la plaque]

Amicalement,

domi13

Richard n'avais rien de ce genre et ses hélices ont tourné 2 jours non stop sans aucun problème

C'est une info utile. Cà montre aussi que l'échauffement au niveau du palier de rotation de l'hélice n'entraine pas de ramollissement du plastique. Toutefois, mes moteurs étant en résine, cette matière a une température de fonte plus basse donc il faudra faire des essais "au banc" (j'ai pas dit "hauban" )

Ensuite, le socle est constitué de bois, carton et plâtre, ce qui est très peu conducteur de chaleur, donc peu de risques.

Vincent,

Comme les instructions le conseillent, le plus simple serait de réduire l'alimentation et donc le voltage en entrée.

Tu utilises une batterie standard produisant 1.5 volt. Remplaces-là par un accus rechargeable de même format et ta tension descendra ipso-facto à 1.2 volt. Ce qui réduira d'autant la vitesse de rotation, et cela fera beaucoup de bien à la planète.

Autre Plan B utilisé avec succès par nos clients : Tu conserves l'approche du tube de vinyl dans l'hélice 'réaliste' pour les présentations à l'arrêt. Et la remplace par una autre blanche ou même par un morceau d'Evergreen blanc de taille approchante. Le disque devient parfaitement visible car blanc.

Lors d'une bourse passée, j'avais laissé la boîte à hélice dans le labo, ce qui était extrêmement gênant pour les modèles de démonstration. Elles ont été remplacées rapido par des sections de fixation 'colson' qui ont fait illusion parfaite durant les 2 jours d'expo.

Au delà, je suis en train de prototyper une alimentation secteur (220v) sur des configs moteur + éclairage.
En fonction du résultat à atteindre ou de l'espace disponible, la réduction de vitesse se fera soit via logiciel de commande, soit via diode (-0.4 volt)

Apres le Dornier X au 1/144e éclairé et aux 12 moteurs fonctionels, nous sommes en train de monter un Handley Page au 1/72e dont l'éclairage et la séquence d'allumage des moteurs est pilotée par logiciel.

Idem avec le Triplan de notre ami Manfred dont le moteur rotatif tourne et dont les mitrailleuses tirent durant des séquences aléatoires.

Une fois la période des bourses passées (IPMS National NL samedi, IPMS National UK le week-end prochain, Fleurus, Gand etc etc etc), j'espère pouvoir travailler sur un B-17 'Battle dammaged' en atterrissage d'urgence. Moteurs aléatoires et flammes à bord.

De toute façon, avant de compliquer d'avantage, il est essentiel de pouvoir placer proprement les moteurs à bord et de ressortir les cables proprement vers l'alimentation. Rien n'empêche de modifier ensuite l'alimentation de quelle que manière que ce soit par ce côté.

Merci pour ces infos.
Richard, je ne peux plus remplacer l'alimentation électrique. Dans le dio de test, j'ai découpé dans le fond l'emplacement précis du bloc alim pour la pile de 1,5V...

Je vais devoir coller les hélices sur les axes-moteurs, faute de place pour loger les tubes de transmission. Je découvre avec quelques difficultés, que la motorisation d'un kit impose pas mal de contraintes mécaniques dont on ne tient jamais compte dans un modèle purement statique:
-espace suffisant avec le capot pour que l'hélice ne frotte pas dessus
-éviter tout frottement entre l'axe et le moteur du kit (le problème n'est finalement pas l'échauffement, mais que çà bloque tout bonnement le moteur...)
-espace suffisant pour le passage des fils dans les fuseaux-moteurs et au-dessus du train (et dans un kit au 1/72 l'air de rien, l'espace est compté...)

En tous cas j'ai résolu ces problèmes et çà marche. Les deux moteurs tournent en sens contra-rotatif (mon modèle de test est un Potez série 63).

Je suis en train de fabriquer l'interrupteur. J'ai décidé d'utiliser un bidon rouillé qui sera sur le dio. Le bidon a été fixé sur une tige en cuivre épais qui servira d'axe et traversera le sol du dio:


J'ai d'abord pensé relier un des fils directement à l'axe en cuivre, puisque c'est conducteur, qui une fois plié, viendrait faire contact sur une pastille de plastique sur laquelle un fil allant à la pile est collé sous un bout d'alu adhésif (car c'est conducteur). Il suffit de faire tourner le bidon sur le dio pour mettre en marche:


Mais l'axe en cuivre offre une trop grande résistance, le moteur ne tourne plus. Pas grave, il va juste suffire de fabriquer une autre pastille en plastique solidaire de l'axe et emprisonner le premier fil lui aussi sous de l'alu adhésif. J'ai testé et cette fois çà marche.

Ce système à l'aide d'alu adhésif est extrêmement simple, même pas besoin de soudure!

Sinon, je dirais que, sans réfléchir, j'ai utilisé un des kits dont j'ai l'habitude, c'est à dire un short-run. Et que c'est une erreur, une vraie galère. Ces kits ne sont pas adaptés pour çà, à cause de l'absence totale de toute forme d'axes, de guides de centrage des pièces, de calage des différents éléments, etc. Et qu'on ne m'y reprendra plus, qu'il est nettement préférable d'utiliser un kit de grande marque avec des axes et des pièces qui se calent correctement au montage. Le but était d'expérimenter et çà a été très profitable dans ce domaine, d'autant que çà fonctionne, ce qui est quand même l'essentiel.

Il me reste à mettre en pratique mon système d'interrupteur, et à ajouter une résistance dans le circuit pour ralentir légèrement la vitesse de rotation des hélices.

Mon interrupteur-bidon fonctionne! Rien à souder, on colle des pastilles d'alu adhésif!

Je me mets déjà à penser à un autre projet motorisé, un avion en vol. Problème: comment masquer les fils?? et je me suis demandé: est-ce que la fibre optique conduit l'électricité?