En rentrant de vacances, je fus pris d'une sorte de torpeur qui m'empêchait de choisir le modèle suivant sur la liste de mes "douze modèles dans l'année".
Incroyable.
Le Bristol F2b ? Bof, non...Et pan, je le laisse tomber à terre...Nom de dious de nom de dious de nom de dious de, etc, vous voyez bien ce qu'il en est...
Un Spit MkV commencé avec tout plein de résine, de photodéc, de métal ? Trop compliqué.
Un Val Airfix ? C'est presque l'œuvre d'une vie.
Un gros, genre, un DC2 Special Hobby ? Mouais...
Et puis mon œil tombe sans se faire mal sur le Heinkel Revell qui n'est autre qu'un reboitage de l'Hasegawa. Ayant les deux, j'ai pu effectivement vérifier que c'était vrai.
N'étant pas non plus un habitué de cette marque trop chère à mon goût, puisque j'ai eu la Revell à moins de vingt euros, je voyais là une bonne occasion de vérifier tous ces dires sur l'excellente tenue de ces modèles.
J'avoue, là encore, c'est vrai.
En moins d'un mois, l'affaire était bouclée. En plus, avec cette torpeur, je n'ai pas été très vite...
Bon, un rapide tour d'horizon semble montrer que je suis en présence d'un modèle bien né. Je débute par le cockpit qui confirme ma première impression : c'est du Légo, de l'Ikea, ce que vous voudrez, quoi.
La base de peinture est le RLM02, jus à l'huile terre de Sienne, essence F, éclaircie des arêtes avec le RLM02 "blanchi", voire "jauni".
Je me suis cependant permis d'ajouter les harnais, quelques câbles, une plaque dorsale blindée pour le pilote. Enfin, je me suis autorisé à ouvrir les portes qui donnent sur la soute...S'ensuit pour clore le sujet et le fuselage un travail d'usure sur ces parties, notamment celle du poste de pilotage très visible au final au travers des grandes baies vitrées. Eponge, alu, empoussiérage, etc.
La suite est d'une simplicité à couper le souffle. Le fuselage se referme presqu'automatiquement en appuyant sur le bouchon de la colle fluide Tamiya. C'est quand même beau la domotique...
Quant aux ailes, c'est à l'avenant. Collage des baies de train, puis des demi-ailes, peinture, vieillissement. Remarquez, au passage, la différence d'affadissement entre les deux baies. Je ne l'ai pas fait exprès mais j'ai trouvé cela assez sympa.
Une fois que ces éléments sont prêts, je me dis que j'ai du oublier quelque chose. Ce n'est pas possible, déjà la mise en croix ?
Et oui, c'est le premier effet Haseg, à peine commencé, on touche presqu'au but. Je reprends espoir et me dit que les ajustements vont être plus délicats, qu'il me faudra utiliser moult quantité de mastic, qu'un ponçage en règle détruira toute cette belle gravure.
Et non, c'est le second effet Haseg, tout s'emboîte à merveille : pas une once de boucheur de trou à appliquer !!
J'en reste quoi...
Bon, c'est trop facile. Heureusement, je me suis gardé les parties vitrées à masquer. Mais, pareil, les montants sont si bien moulés que, là aussi, c'est un jeu d'enfant...
Ne voyant pas ce que je pouvais reprocher, ni à la maquette et ni, pour une fois, à mes propres actions, je me décidais à me lancer dans la peinture.
Horreur !!
Dans la rapidité d'exécution, je ne me suis guère penché sur la décoration de l'appareil. Les décos prévues par la boîte ne sont pas très attrayantes, en plus, pas de swastikas comme c'est devenu l'habitude chez nos amis d'outre Rhin. Je vais subrepticement piquer celles de l'autre boîte. J'en profite pour voir ce que la boîte japonaise propose mais ce n'est pas mieux...
Cette année, j'ai fait trois avions allemands. Un était yougoslave, le G-10, mais les deux autres, un Focke Wulf 190 et un Me110 étaient dans le désert. En fait, non, pas le 190 qui était en Italie mais qui portait la teinte des avions allemands dans le désert. Oh pis, hé, on va pas commencer à chercher la p'tite bête, hein ?
J'avoue, je suis tombé accroc du RLM79...
Alors, voyons voir, il en existe plusieurs qui arborent juste une robe RLM79 mais d'autres aussi qui s'habillent de quelques tâches vertes foncées. En regardant les codes fournis par les deux boîtes, je parviens à en créer une qui me convient.
L'avion sera aux couleurs d'un Heinkel He111 H-6 du 2KG26 codé 1H-FK, basé en Sardaigne en 1943. Hop, c'est parti...
Mince, ça y est la première cagade : l'avion a ses soutes à bombes bouchées par deux porte-bombes ou lance-torpille, c'est comme on veut. Si vous avez bien regardé, j'ai fermé le fuselage avec les casiers à bombes garnies. Oups... Je ne l'ai pas dit et on ne le verra pas à travers les fenêtres, d'accord ?
Comme on peut le voir sur la dernière photo, je commence par le blanc qui ceinture l'arrière du fuselage et les bouts de plans des intrados. Le tout est masqué soigneusement. Puis, je passe le RLM78 (Gunze H-418) sur l'intégralité du ventre de l'avion. Le tout est délicatement et inégalement marbré de la teinte de base éclaircie de blanc. Masquage. Le tape en prend un sacré coup et il me faudra penser à renouveler le stock de scotch (pas facile à dire).
On retourne le tout comme une crêpe pour s'attaquer à l'extrados. Le minimum, une couche de base de RLM79 (Gunze H 66). J'attaque direct avec un affadissement, un éclaircissement avec tour à tour ajout direct dans le godet encore chargé de la teinte de base, d'abord de rouge, puis de jaune et, enfin, de blanc.
Bizarre, me direz-vous ? Mais terriblement efficace !!
Entraîné par des monteurs expérimentateurs dont je copie la fibre aventureuse, je décide de tester la méthode du sel afin de voir de visu ce qu'elle a de si extraordinaire. Je passe un peu d'eau et jette mon sel fin plutôt aux alentours des zones de marche et un peu sur le fuselage côté ouverture de tourelle et de cockpit.
Je passe ensuite un voile de RLM79 assombri mais également très dilué afin de conserver les premiers effets. Un roulement de tambour pour le suspens avant d'ôter le sel qui ne sera plus comestible, bien évidemment.
Bin, c'est pas mal... Perso, je trouve ça pas mal du tout, même...Après tout, c'est le plus important que cela me plaise, je vis avec et je la vois tous les jours...
Passons aux tâches vertes. Je délimite les tâches au crayon à papier en suivant la doc trouvée sur le net. Je passe le RLM83 (Gunze H 423) en pulvérisant vers l'intérieur de la tâche. Pas facile. J'avoue ne pas l'avoir systématiquement fait...
Pour une certaine harmonisation, je décide de réitérer le coup du sel sur les tâches.
Le reste n'est qu'affaire d'habitude. Je passe du Klear sur les parties devant recevoir les décals. Pose des décals. Pour la petite histoire, ceux de chez Revell sont très fragiles et s'effritent rien qu'en les regardant, tandis que celles d'Haseg sont de bonne qualité. Séchage, re-Klearage, re-séchage. Un jus terre de sienne à l'huile est passé dans les lignes de structure. Je tapote à l'éponge un peu de RLM79 "blanchi", un peu d'alu. J'empoussière aux pigments "maison" les zones de marche et je passe pour terminer un vernis Gunze mat dilué à 50/50. Une petite pointe de pigment sombre Humbrol, et voilà pour la partie peinture. Reste le fils d'antenne au dessus et ceux de dessous qui reposent sur six petits ergots que j'ai pris soin de faire en scratch pour plus de finesse. C'est du fil étiré, collé en place et tendu avec une lame de cutter chauffée que je passe à proximité. Deux gouttes de colle à bois simulent les isolateurs et je peins en noir, sauf les isolateurs qui restent en blanc.
Merci à ceux qui ont eu la patience de me lire et aux autres qui ont eu la sagesse de passer à autre chose, ce en quoi, ils n'ont pas forcément tord...
Bon week end.
Philippe