[Azur] Nieuport Delage NiD 622 - Escadrille 3C2 - Aéronautique navale

Bonjour.

Voilà en vitrine un nouvel avion de l'Entre-deux-guerres qui complète une série des chasseurs Français commencée avec les Dewoitine 500 et 510.
Cet avion m'avait toujours fait rêver avec ses magnifiques décorations quand Heller avait sorti son kit.

Le montage de ce chasseur important mais qui n'est à ma connaissance disponible qu'au 1/72, est ici : https://1-72.forumgratuit.org/t17288-azur-nieuport-delage-nid-622-fini
Mais tout d'abord, voici quelques mots sur ce sujet.

La série des chasseurs sesquiplans Nieuport Delage NiD 42 / 62 / 622 constituait l’épine dorsale de la chasse Française de la fin des années vingt jusqu’à la première moitié des années trente. Ces chasseurs furent surtout symptomatiques du retard que prit notre aviation militaire sur la période précédent le second conflit mondial.
L’étude de ce chasseur dérivait des réalisations précédentes de la firme, notamment dans le domaine des avions de course et elle répondait à un programme de monoplace datant de 1923.
Le programme de 1923 était destinée au remplacement du principal chasseur de l’époque, entré en service depuis un an, à savoir le NiD 29. Ce dernier, conçu à la fin de la Grande Guerre, fût produit en masse et rencontra un beau succès à l’export. Il équipait alors la grande majorité des unités de chasse française.
Malheureusement, les impératifs économiques de l’entre-deux-guerres liés au poids de la reconstruction, puis les suites de la crise de 1929 ne furent pas sans conséquences pour son successeur.
Le concours prévu pour l’année 1924 pris du retard, en partie en raison des nombreux projets proposés. Les constructeurs cherchaient en effet des débouchés dans ces années difficiles d’après guerre. Finalement celui-ci se déroula entre l’été 1925 et 1926, et des 28 prétendants au départ, seuls 12 furent sélectionnés par la commission d’examen. Trois avions Nieuport Delage, équipés de moteurs différents y participent mais c’est finalement le NiD 42 gréé d’un Hispano Suiza en ligne, qui remporte le concours grâce à ses performances en vitesse.
Les difficultés budgétaires retardèrent les premières commandes qui furent repoussées à janvier 1927 pour seulement 25 exemplaires.
Bien que performant, l’appareil n’était pas sans défaut avec notamment une fâcheuse tendance à partir en vrille à plat, ce qui causa des accidents mortels.

Le constructeur étudia une version censée améliorer la stabilité de l’avion : le NiD.62 dont le dessin de la voilure et celui de l’empennage avait été modifié. Parallèlement, une version à revêtement métallique fût produite et remporta le concours des avions de chasse en Espagne : le NiD 52. Ce modèle fût produit en série dans ce pays et connu les combats lors de la guerre civile.
Les commandes françaises en NiD 62 demeurèrent chiches et s’étalèrent de 1928 à 1929 pour un total de 315 appareils.
Mais les problèmes de stabilité  longitudinale n’étaient pas réglés et les remèdes portés insuffisants. Avec le NiD 622 le constructeur modifia de nouveau le dessin de la voilure dans le but d'avancer le centrage et l’aileron courait sur tout le bord de fuite. Ce dernier comportait aussi d’autres améliorations comme un moteur plus puissant et une hélice métallique. 308 appareils de cette nouvelle version firent l’objet de nouveaux marchés entre 1930 et 1932.
Un ultime marché fût passé en 1934 pour 50 NiD 629, avion équipé d’un moteur à compresseur. Il va sans dire qu’à cette époque le modèle était largement dépassé.

Le NiD 622 n'atteignait pas les 300 Km/h. Son moteur en V Hispano-Suiza 12 Md de 500 Cv lui permettait une vitesse maximale de 270 Km/h, atteinte à 2000 m.  Avec un plafond théorique porté à 8200 m et un rayon d’action pouvant atteindre 900 Km, l’avion pouvait paraître exceptionnel lors de sa conception au milieu des années vingt, beaucoup moins dix ans plus tard. Malgré ses défauts il semble avoir été apprécié de ses équipages pour sa maniabilité en voltige. Cependant en 1933, lorsque Les Hydravions Marchetti S.55 d’Italo Balbo survolèrent la vallée du Rhin, les NiD partis de Strasbourg pour les escorter se révélèrent incapable de les rattraper…
Les atermoiements des services techniques et les problèmes budgétaires n’expliquent pas tout. Faute d’investissements suffisants, l’outil de production à carractère artisanal de l’industrie aéronautique française de l’époque était obsolète et incapable de produire des avions modernes en grande série. Ces problèmes perdurèrent avec les successeurs et les nationalisations destinés à moderniser cette industrie intervinrent trop tard et de manière insuffisante.
Ce chasseur fût avant tout pénalisé par une mise en service beaucoup trop longue. Il fallut attendre l’été 1930 pour que les escadrilles de chasse terminent leur transformation sur un « nouveau » matériel dont la conception remontait à 1923.

A cette époque, les trois escadrilles de chasse de l’Aéronavale dite de « coopération maritime » furent  aussi transformées sur le nouvel appareil.
L’avion représenté porte la décoration de l’escadrille 3C2, unité qui voit le jour en mars 1932 sur NiD 62. Elle perçoit ses NiD 622 l’année suivante alors qu’elle est basée à Marignane. Située à proximité de l’Etang de Berre, l’unité est bien entendu chargée de surveiller le ciel au dessus d’une des plus importantes base aéronavale de l’époque.
En janvier 1936, les 3C1, 3C2 et 3C3 furent transférées à l’Armée de l’Air pour constituer la 8ème escadre de chasse.

Place aux images :



















Et pour conclure quelques images avec un décor :








Merci de m'avoir suivi et j'espère que ce montage vous aura intéressé à ce sujet qui sort de notre ordinaire de maquettiste.

très bon exposé ,

et surtout très belle maquette , on voit bien qu'à l'époque la priorité n'était pas encore le CX , même si le fuselage est profilé , le reste est un frein à la performance

J'aime.

Bravo pour ce montage !

Très très beau résultat pour un appareil d'une autre époque, mais certains étaient encore utilisé dans les centres instructions à la chasse durant l'hiver 39/40. Magnifique réalisation, félicitations Michel maintenant le Nieuport 29 !
Olivier

Tout simplement magnifique.