[Academy] Curtiss P-40 Tomahawk IIB en Afrique de l'Ouest (FINI)

Cette fois ce sera au tour du Curtiss P-40 (Hawk H81A-2) ou Tomahawk IIB du fabricant Academy de se retrouver sur l'établi.

Fini les quadrimoteurs (voir les bimoteurs) dévoreurs de place dans mes vitrines réservées à leur protection, d'autant que le dernier élément vacant de ces dernières vient d'être tout récemment entamé.
Ensuite et comme l'affirme s bien l'adage: tout ce qui est petit est mignon.
(c'est le fondent même de l'existence d'une échelle au 1/72).
C'est donc un retour indéfectible (jusqu'à novation) aux monomoteurs que j'inaugure à partir de cet instant.

Et pour fêter cela, si je faisais un P-40 ?...
(car toutes échelles confondues, j'ai déjà dû en faire quelques-uns depuis mon adolescence)

Le kit Academy du Curtiss P-40B est un des premiers sujets abordés par la firme en question. Il s'agit en fait d'une refonte du P40B de la défunte firme Frog passablement amélioré.

Par comparaison, il est facile de constater la filiation entre les deux produits.
Academy à remplacer les lignes de structure en léger relief par une gravure diaphane du meilleur effet.
Le fuselage a vu son gouvernail retravaillé et ses tubulures d'échappement moteur s'épaissir.
Le reste ne change pas à l'exception de la qualité d'un moulage généralement  plus précis.

Par contre et dans l'opération, la planche de décalcomanie c'est vue amputée d'une décoration (exit la version anglaise) et seule une décoration nationaliste chinoise est proposée (celle qui est affichée sur la boîte).
Puisque les pièces nécessaires sont présentes, il est toujours possible d'exhiber la maquette du P-40B avec son train d'atterrissage rentré (rappelant l'avion en vol).
Malheureusement: le pied support destiné à cet effet, intégré dans le package Frog, a disparu.
Et c'est balo parce que cet élément permettait de présenter le kit de manière plus dynamique.
J'ai déjà vu ici-même, concernant d'autres modèles que le P-40B, quelques belles réalisations évoquant cette alternative.







Petit aparté: la couverture de la boîte de cette maquette n'est pas géniale et représente bien ce qui se faisait à l'époque en matière de marketing modélistique. Heureusement, un tirage ultérieur reviendra à ce que nous connaissons maintenant: un beau dessin de mise en situation, infiniment plus suggestif que le modèle assemblé et peint mais à  dont l'évocation est insipide.
Hors, le modèle réduit c'est avant tout du rêve ! Celui qui nous permet de reproduire une réalité que nous ne pouvons et ne pourrons jamais approcher.
(et dans le domaine qui nous occupe, il a fallu des années aux producteurs de modèles réduits pour s'en apercevoir)



Je vais le faire rapide sur la partie historique.
Le P-40 Curtiss toutes version confondues ne fut pas une grande réussite avionique. Il fut toujours en état d'infériorité avec de faibles performances en haute altitude du fait d'une motorisation faiblarde, face aux adversaires du moment.
Toutefois sa construction était d'un prix de revient modeste (25.000 dollars) du au réemploi de l'outillage ayant produit le P-36.
Sa conception basée sur la robustesse et la facilité d'entretien offrait une cellule assurant une bonne protection au pilote (80 kg de blindage frontal et dorsal + un pare-brise en verre armé).
C'était aussi une excellente plateforme de tir.
Et surtout il était disponible en suffisance pour tous les théâtres d'opération de la seconde guerre mondiale.
Le P-40 fut construit à 13.738 exemplaires et resta le chasseur le plus nombreux en service dans l'USAAF jusqu'à la moitié de l'année 1943.
La RAF reçu plus de 1.000 P-40 et équipa ses appareils de moteurs anglais (remplacement du Allison par un Rolls-Roys Merlin plus puissant et plus fiable), remédiant ainsi aux plus graves lacunes de la machine.
Ce fut un P-40 qui remporta la première victoire aérienne américaine dans le Pacifique.
Et son heure de gloire fut écrite par le P-40 du corps de volontaires du général Chenault, dans le ciel de Chine, avec 286 avions ennemis abattus pour la perte de seulement 23 appareils.

Mais rien ne vaut quelques images d'archives pour mieux appréhender le bestiau.
Voici deux vidéos youtube:
La première concernant les P-40 sous couleurs anglaises et coloniales.


La seconde concernant une séquence d'instruction d'époque, filmée en couleur, avec les détails intérieurs et tout et tout.


Petits veinards !

La décoration que je me propose de réaliser est celle d'un P-40 B (Tomahawk IIA) de la 349eme escadrille de la RAF stationnée en Afrique de l'Ouest printemps 1943 et dont les équipages étaient composés de pilotes belges.
A ce propos, les photos ne manquent pas. En voici un exemple.





Après l'ouverture de la boîte, les grappes sont dégraissées avec de l'eau tiède et du savon.
Je vais voir ce qu'il y a lieu de faire afin d'améliorer un peu l'intérieur du poste de pilotage qui me semble un peu spartiate. Deux pastilles de moulage (une dans chaque demi-fuselage) situées près de l'ouverture du cockpit sont supprimées car elles pourraient être visibles après montage.
En somme rien qui vaille encore la peine d'être montré.

Ensuite, il n'y a plus qu'à.

Toujours une belle intro pour notre plus grand plaisir

Un montage qui donne envie d'ouvrir des boîtes !

Bon montage

Alors: que vaut ce P-40 Academy comparé à un plan à l'échelle ?
J'en ai justement un à disposition et il me suffit de poser les pièces principales dessus pour m'en faire une idée…



Ouais !
Bon ben (à première vue) ça m'a l'ai tout bon.
Les proportions me semblent parfaitement respectées.
C'est déjà ça de pris.

Pour débuter, j'aménage un petit peu l'intérieur du cockpit avec quelques morceaux de plastique découpés dans des chutes d'emballages ou provenant de quelques StripStyrene (genre Evergreen dont il me reste quelques rudiments remontant à la grande époque).



Ca donne pas mal.
Qu'en restera-t-il lorsque le fuselage sera refermé et que la verrière sera mise en place ?...
Inutile d'investir dans de la photo découpe à prix d'or, je suppose qu'on pourra -peut-être- encore en deviner certains détails (sait-on jamais).
Mais c'est comme pour le reste du détaillage intérieur à cette échelle, on va dire que c'est uniquement pour le fun.



Une petite couche de peinture provenant du premier pot qui me tombe sous la main (un zinc chromate primer de chez Mo-Lac, par exemple) vient mettre en évidence tout cela.
Avant carnation définitive.

Hou, ça m'intéresse, je vais suivre.

ben43 a écrit:Un montage qui donne envie d'ouvrir des boîtes !

C'est pas faux, mais j'ai pas besoin de ça !

hoooo!!

un vieux académy , copié sur le vénérable frog mais en creux , le kit manque de dièdre et le nez demande a être un peut travailler





les photo d’époque du mien (2007) au pinceau à la humbrol

Bonjour fourneau,

Splendide ton P-40 aux couleurs chinoises.
Aux pinceaux & peintures Humbrol, en plus !  
C'est du premier choix catégorie artistique.

Suivant ton conseil, je vais prendre attention au dièdre de l'aile principale.
J'ai un plan pour m'aider à lui faire adopter le bon angle.
(un plan sur papier, bien sûr… quoique c'était aussi un bon plan d'avoir divulgué ce détail)

Pour corriger ce fameux dièdre il suffit de "raboter" un peu la partie supérieure de l'aile, au niveau du joint avec le raccord Karman, et de mettre la voilure en contrainte avec du scotch tendu entre le saumon et le dessus du fuselage.
Comme ça :

Bonjour Northman,

L'astuce est intéressante notamment dans le cas où le dièdre doit être maintenu différemment à gauche et à droite du fuselage afin de correspondre au bon angle.
Ce qui est beaucoup moins évident lorsqu'on utilise un élastique pour assurer seul la tension.



Entre-temps: petite avancée concernant l'intérieur du cockpit.

Voilà un montage superbement documenté.

wipeout a écrit:Voilà un montage superbement documenté.

Effectivement, et en plus ça démarre bien

Assemblage des éléments principaux avec respect des parallélismes: les ailes et ailerons sont collés en place.

Sans un important travail de ponçage au niveau des jointures (seule solution possible car les ailes sont présentées d'une seule pièce pour ce qui est de sa partie inférieure), le dièdre de ces dernières n'aurait pas été seulement plat mais bel et bien inversé !

La lime et le papier de verre à gros grains ont réellement chauffés pour obtenir un dièdre digne de ce nom.







Heureusement, j'avais été averti à temps de cette malfaçon.

C'est tout bon maintenant et en plus, cela va servir à plein d'entre nous

Beau rattrapage

Bonjour lucsimonsaive,

Voilà en effet deux belles et soigneuses réalisations, à la gravure énergiquement soutenue.
Celle qui couvre le kit Academy (et que je vais conserver en l'état) est beaucoup plus modérée. Seuls les gouvernes et volets méritent une petite accentuation afin de les différencier du reste des tracés.

Mais je n'en suis pas encore là: place maintenant au rebouchage des joints disgracieux et à l'affinage des bords de fuite, raccords fuselage et tout le reste.

J'ai toutefois remarqué que l'aménagement d'un dièdre adéquat modifie l'angle des fixations du train d'atterrissage qui de ce fait devront être un peu alésé pour permettre une parfaite perpendicularité des jambes du train principal, celui-ci un fois mis en place.

PZMR a écrit:C'est tout bon maintenant et en plus, cela va servir à plein d'entre nous

Ben oui, du coup je vais suivre de très près pour me faciliter une prochaine tâche sur ce kit.

Paco

Merci pour l'intro et les références (comme d'hab )
je suis ton pas à pas

DePhil a écrit:...J'ai toutefois remarqué que l'aménagement d'un dièdre adéquat modifie l'angle des fixations du train d'atterrissage qui de ce fait devront être un peu alésé pour permettre une parfaite perpendicularité des jambes du train principal, celui-ci un fois mis en place...

Oups, je crois que je serais passé complètement à côté de ce point pourtant essentiel
C'est quand même bien d'avoir un éclaireur

C'est la saison des P40

Bonne continuation

Petit à petit le travail de ponçage se poursuit.

Afin de détecter les ultimes imperfections difficilement détectables à l'œil (et il y en a encore quelques-unes), je passe sur les zones concernées une vieille peinture de marque ABT dont il me reste quelques échantillons.

Le pot que j'ai sélectionné n'avait jamais été ouvert.
Son contenu est toujours fonctionnel (ABT produisait des peintures de qualité) et après avoir malaxé le mélange afin de le rendre parfaitement homogène, j'ai l'avantage et le plaisir de constater que sa structure n'a absolument rien perdu de sa finesse et de son pouvoir couvrant.
Et cela malgré l'âge plus que vénérable de la mixture.
L'opération me permet de débusquer les moindres petites imperfections dont le Liquid Green Stuff et un dernier ponçage tout en modération viendront bientôt à bout.

C'est une phase qu'il ne faut pas bâcler car elle conditionne la hauteur du résultat final.

En résumé, tu as eu envie de barbouiller... et il te fallait le justifier auprès de ton public

Comme toujours, un montage bien expliqué. Un plaisir à suivre

PZMR a écrit:En résumé, tu as eu envie de barbouiller

On peut le voir comme cela.
Mais avec une finalité en plus.
(de toute façon et à la différence de l'aérographie, les "pinceauteux" sont un peu considérés comme les prolétaires du noble art)

non des orfèvres, du noble art ,si peut que  la peinture est réussi , l'aérographe donne un tendu immaculé a une vitesse hallucinante, au pinceau il faut franchement maitriser la bête  

fourneau a écrit: ...l'aérographe donne un tendu immaculé a une vitesse hallucinante...

Pour peu qu'on ait la bonne pression, la bonne aiguille, la bonne distance, la peinture adéquate et le solvant du même acabit, le parfait dosage, etc, etc...

Au pinceau, on fait fi de toutes ces impératifs matérialistes et on reste dans l'empirique (la boule de poils au bout du manche en bois, le pigment tout venant et le solvant bas de gamme).
Si le coup de patte est tout ce qu'il reste à maîtriser… c'est pas plus compliqué que le stylo bille du super marché.

Vous avez raison tous les deux
En fait, chaque technique de peinture offre des avantages et des inconvénients, et chacune demande un sérieux apprentissage pour en obtenir la maîtrise.
Il n'y a pas de meilleur méthode, surtout à l'échelle 1/72.

Comme tout un chacun ici, la présente période est celle où l'on profite au maximum du climat estival au détriment de nos petits bouts de plastiques qui peuvent se permettre d'attendre sagement, dès que le climat leur est favorable, que l'on s'intéresse à nouveau à ces derniers.

Néanmoins, j'avance à petits pas dans la mise en peinture de mon Tomahawk IIB aux couleurs britanniques.

Après la phase de masticage/ponçage inévitable pour éliminer les stigmates de l'assemblage vient celle de la mise en peinture.
Avant cela, quelques éléments sont regravés (tels les volets du radiateur de nez qui se sont fait la malle lors de l'élimination des joints et autres excroissances disgracieuses).

Ensuite, quatre couches opalescentes de peinture apposées à la brosse ont été nécessaires pour réaliser la couverture des surfaces inférieures.
Et c'est reparti de la même manière pour les surfaces supérieures (la première couche sur laquelle subsiste des traces de pinceau utilisé conjointement à la brosse afin de réaliser la ligne de séparation des tons).

Je vous le montre en séquence:

Préparations des suraces


Permière couche


Quatrème et dernière couche


Première couche sur les surfaces supérieures